Antoni TAPIES

Gravure originale
Signée en bas à droite
Numérotée sur 30 ex  -
Imprimée sur velin d'Arches  
Format 60 x
44 cm.
Parfait état

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Il commence par suivre des cours de dessin à l'Académie Valls, en 1943, avant de se consacrer à la peinture en 1946. Il fait des copies à l'huile de tableaux de van Goghet de Picasso. Il perfectionne également ses connaissances musicales et s'intéresse de plus en plus à la littérature, à la philosophie, à l'art oriental ainsi qu'à la calligraphie. En 1948, il est cofondateur du mouvement « Dau al Set »3 et de la revue éponyme, proche des mouvements dadaïste et Surréaliste et dont l'âme est le poète catalan Joan Brossa. En 1949, il rencontre Joan Miró, qui l'influence énormément, à l'instar de Paul Klee pendant sa première période surréaliste.Le père d'Antoni Tàpies est avocat. Sa mère est issue d'une famille d'éditeurs et de marchands de livres. Il développe très jeune des talents artistiques, mais il suit les conseils familiaux et fait des études de droit, continuant cependant à peindre et à dessiner durant cette période. Au début des années 1940, Tàpies est victime d'une grave infection pulmonaire qui lui impose deux années de convalescence durant lesquelles il s'intéresse à l'histoire de la philosophie, à la musique romantique, continuant à peindre et à dessiner. Il est profondément marqué par les atrocités de la guerre civile espagnole. C'est au terme de cette période qu'il se tourne définitivement vers l'art.

Sa première exposition personnelle a lieu en 1950 à la Galerias Layetanas de Barcelone. En 1952, il participe à la biennale de Venise. Il se dirige rapidement vers l'abstraction et, bien avant l'Arte Povera, intègre des matériaux non académiques dans ses travaux. Ainsi, à partir de 1953, il est un des premiers à donner ses lettres de noblesses au mélange des matériaux, ajoutant de la poudre d'argile et de marbre à sa peinture, utilisant le papier déchiré, la corde et des chiffons (Gris et Vert, Tate Gallery, Londres, 1957).

Dès le milieu des années 1950, sa renommée devient internationale. Dans les années 1960, maintenant son œuvre dans le domaine de la recherche, il collabore avec Enrique Tábara (en)Antonio SauraManolo Millares et de nombreux autres artistes. Son travail s'enrichit alors de références politiques qui prennent la forme de symboles et de mots écrits sur les supports4. À partir des années 1970, influencé par le Pop-art, il intègre dans ses œuvres des matériaux plus volumineux, tels que des pièces de mobilier5. Dans les années 1990, il collabore avec Estéfano Viu, MaximilianoEduardo Chillida et de nombreux autres artistes.




Enfant de Barcelone, Tàpies a été chargé de métamorphoser l'ancienne maison Mantaner i Simon. Il en a conservé la façade mais il a couronné le toit d'une sculpture, Nuage et chaise, composée de tubes d'aluminium et d'une toile métallique d'acier inoxydable : l'ensemble est un nimbe d'où surgit un siège suspendu en l'air. C'est désormais le siège de la Fondation Tàpies, créée en 1984 et dédiée à l'étude de l'art moderne.

En 1990, la fondation ouvre un musée et une bibliothèque. À cette occasion, Antoni Tàpies confie :

« Mon illusion est d'avoir quelque chose à transmettre. Si je ne peux pas changer le monde, je désire au moins changer la manière dont les gens le regardent6. »


Tàpies a reçu de nombreux prix : prix du Providence Art Club, prix de la fondation Guggenheim, grand prix de la gravure de la biennale de Ljubljana en YougoslaviePraemium ImperialePrix Prince des Asturies

En 1979, il est élu membre de l'Académie des arts de Berlin7.

Il est nommé officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 1983, puis promu commandeur en 1988.

En 1994, il devient membre associé étranger de l'Académie des beaux-arts.

En avril 2010, Antoni Tàpies est élevé par le roi d'Espagne au titre héréditaire de Marquis de Tapiès pour sa « grande contribution aux arts plastiques espagnols et mondiaux »8.

Il est docteur honoris causa de l'université des arts de Berlin (1979), du Royal College of Art de Londres (1981), de l'université de Barcelone (1988).

En hommage à Tàpies, un timbre de 5 francs, reproduisant l'une de ses œuvres, est émis par les Postes françaises en 1992.

À travers de son œuvre, Tàpies montre un intérêt particulier pour les lacérations, les entailles et les griffures au sein de ces compositions. Il qualifie ces œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l'infini. »

Les éléments graphiques et plastiques dont il fait usage se retrouvent de toile en toile formant ainsi un univers qui lui est propre. Il travaille la matière à l'aide de « matériaux pauvres » et se sert de la technique du collage, de l'empâtement, du grattage et de la déchirure. C'est en mélangeant la colle et le colorant, associés parfois à du sable, de la poussière, de la terre, que Tàpies trouve son médium, la matière par laquelle il va exprimer la profondeur, les formes, l'ombre, la lumière, en travaillant à l'aide d'outils mais également avec son corps. La croix, prenant des formes variées, les taches, les graffitis, les formes rectangulaires (qui s'apparentent à des espaces fermés, des murs, des volets clos) sont des éléments récurrents de son vocabulaire plastique. Par les matériaux utilisés ainsi que les formes qu'il crée, Tapiès nous fait découvrir un nouveau monde, des nouveaux paysages.

La pratique de Léonard de Vinci a été également une source importante d'inspiration pour Tàpies. Il s'est rendu compte que, dans la plupart des dessins de Léonard, des paysages d'origine chinoise se trouvent en arrière-plan. On retrouve ainsi chez Tàpies cette atmosphère vaporeuse, le sfumato, qu'il évoque à l'aide d'encre diluée et qui donne l'idée d'une certaine profondeur à ses peintures (Souvenir, 1982)9.

On ne peut pas vraiment parler de couleur mais plutôt d'un ensemble de valeurs qui se côtoient et s'assemblent. Il utilise essentiellement le noir et le blanc, la gamme des bistres, et fait usage de notes colorées ponctuelles, qui créent ainsi des dynamiques fortes dans ses compositions.

Ses œuvres sont d'un caractère provocateur proche du dadaïsme, anti-esthétique, pauvre, rappelant parfois les graffitis et les tas de déchets.

Expositions


  • 1967
    • Galerie Maeght de paris ( Novembre)12.
    • Kunstmuseum de Saint-Gall, Suisse12.
  • 1964
  • 1960
  • 1953 :
  • 1950 :
    • Exposition à la Pittsburg Internatonnal Exhibition ef Contemporary Painting
  • 1949 :
    • Salon de octubre, Barcelone
    • Institut français, Barcelone
    • Salon de los Once, Madrid

Rétrospectives[modifier]

Plusieurs rétrospectives lui sont consacrées : à Hanovre en 1962, à Vienne en 1968, au Musée d'art moderne de la Ville de Paris en 1973, à la Galerie nationale du Jeu de Paume de Paris en 199413, au Musée Reina Sofia à Madrid en 200014, au Musée d'art contemporain de Barcelone en 2004 et à l'Hôtel des Arts de Toulon en 2006.

Principales collections publiques[modifier]

Espagne[modifier]

États-Unis[modifier]

Autres[modifier]



  • (es) La Pràctica de l'Art, 1970 ; recueil d'écrits et d'articles.
    • éd. fr. : La Pratique de l'Art, éd. Gallimard, 1994
  • (es) L'Art contra l'Estética, Barcelone, éd. Cinc d'Oros, 1974
    • éd. fr. : L'Art contre l'esthétique, Paris, éd. Galillée, coll. écritures/figures, 1978
  • (es) Memoria personal : Fragment per una autobiografia, Barcelone, éd. Critica, 1977
    • éd. fr. : Mémoire : autobiographie, Paris, éd. Galillée, 1981
  • (es) La realitat com a art, Barcelone, éd. Laertes, 1982
    • éd. fr. : La Réalité comme art, Paris, éd. Daniel Lelong, 1989
  • (es) Per un art modern i progressista, Barcelone, éd. Empúries, 1985
  • (es) El valor del art, éd. Fundació Antoni Tàpies/Empúries, 1993
    • éd. fr. : La valeur de l'art, Marseille, éd. André Dimanche, 2001
  • (es) L'Art i els seus llocs, Madrid, éd. Siruela, 1999
    • éd. fr. : L'Art et ses lieux, Paris, éd. Galerie Lelong, 2003
  • Jean DaiveTàpies, répliquer, Paris, éd. Maeght, 1981 ; recueil de poésies illustré de 4 gravures originales de Tapiès
  • Alexander MitscherlichSinnieren über Schmutz, éd. Erker, 1976 ; réflexion sur le thème de la saleté illustré de gravures originales de Tàpies
  • Rafaël AlbertiRetornos de lo vivo lejano : Ora maritima, 1977 ; version illustrée de gouaches de Tàpies
  • (en) Tapies : Complete Works Volume I : 1943-1960, éd. Polígrafa, 2002 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Georges Raillard
  • (en) Tapies : Complete Works Volume II : 1961-1968 , éd. Polígrafa, 2002 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface d'Andreas Franzke
  • (en) Tapies : Complete Works Volume III : 1969-1975 , éd. Polígrafa, 2002 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Manuel Borja-Villel
  • (en) Tapies : Complete Works Volume IV : 1976-1981 , éd. Rizzoli, 1997 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Jacques Dupin
  • (en) Tapies : Complete Works Volume V : 1982-1985 , éd. Rizzoli, 1998 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Serge Guilbaut
  • (en) Tàpies : Complete Works Volume VI : 1986-1990, éd. Polígrafa, 2002 ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Jacques Dupin
  • (en) Tàpies : Complete Works Volume VII : 1991-1997, éd. Polígrafa, 2003 ; catalogue compilé par Anna Agusti
  • (en)Tapies : Complete Works Volume VIII : 1998-2004 , éd. Polígrafa, 2006, ; catalogue compilé par Anna Agusti, préface de Nuria Enguita Mayo

Ouvrages[modifier]

  • Alexandre Cirici, Tapies. Témoin du silence, édition Poligrafa, 1971 (ISBN 8434307642)
  • Jean Frémon, Tàpies, éd. Galerie Maeght/Lelong, 1983
  • Barbara Catoir, Conversations, Antoni Tàpies, éd. Cercle d'art, 1988
  • Jeremy Roe, Antoni Tapies, éd. Parkstone, 200616
  • Michel TapiéTàpies : Œuvres 1945-1968, Paris, CELIV, 1990, 120 p. (ISBN 2-86535-108-4)
  • (ca) José Corredor Matheos, Antoni Tàpies : matèria, signe, esperit, Barcelone, Generalitat de Catalunya, 1992, 124 p. (ISBN 84-393-1991-6)
  • Jean Frémon et alii, Tàpies ou la poétique de la matière, éd. Bibliothèque nationale de France, 2001
  • Youssef Ishaghpour, Antoni Tàpies : Works, Writings, Interviews, éd. Polígrafa, 2006

Études[modifier]

  • Jean-Louis Andral, « À corps perdu », suivi d'un entretien avec l'artiste, in Yannick Beaubatie (dir.), Empreintes, Tulle, éditions Mille Sources, p. 207-220, 2004