MARTIGUES
DESSIN ORIGINAL circa 1895
AQUARELLE de
LOUIS JULLIEN ROUSSET (~1859-1921)
JULLIEN-ROUSSET Louis Gustave Marie est né à Marseille. Elève au Beaux Arts de Marseille, de Marius PAUZAT (1832-1909) et de Jules Coulange Lautrec (1861-1950 - fils d'Emmanuel Coulange Lautrec, auquel il succède comme professeur à l'Ecole des beaux-arts de Marseille, Il est connu en tant que peintre de guerre, de paysages et affichiste).
Artiste actif dès 1877 et jusqu'à sa mort soudaine en 1921. Aquarelliste de grand talent, il a surtout peint sa Provence et la région de Marseille. Il habitait Marché des Capucines à Marseille. Il fut décoré part le Ministère des Beaux Arts en Mars 1911. Une de ses œuvres se trouve aujourd'hui dans les collections du musée de Marseille. Il exposa à Paris, au Salon, à partir de 1902. Son nom est parfois écrit à tord Julien Rousset.
Dimensions au passepartout : 24 H ; 40
L cm(+ passepartout + cadre)
Œuvre non signée mais provenant de son atelier et
de la succession. Il y a un cachet de la Salle des Ventes qui garantie
son origine au dos de la feuille
TRÈS BON ÉTAT pour cette magnifique aquarelle pleine de lumière et réalisée de main de maître.
LE PRIX COMPREND LA LIVRAISON EN COLISSIMO POUR LA FRANCE, AVEC LE CADRE
Journal LA VEDETTE MARSEILLE
le 27/02/1877 : Rue de la Darse, chez Brionès, trois grandes et excellentes aquarelles de M. Jullien Rousset, dont la meilleur nous semble son "penchant de collines"
Le 27/11/1897 : M. Jullien Rousset expose cette semaine chez Brionès, de Charmantes aquarelles, qui ont obtenu du reste à l'excellent artiste une récompense méritée à l'exposition d'Arcachon. 'Port de Venasque, Chute de la Pique, La Plage à Arcachon
Le 16/03/1901 : RENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES Depuis hier vendredi est ouverte au premier étage de la rue Paradis, 19, une délicieuse exposition des œuvres de M. Louis Jullien-Rousset. Dans cette collection d'aquarelles, qui sont toutes plus artistiques les unes que les autres, on ne sait laquelle il faut le plus admirer, car le jeune artiste possède à un degré très haut le don de charmer le regard, tout en laissant à ces aquarelles la puissante réalité, la vie et le mouvement de la nature. Dans ses vues de notre ville, aussi bien que dans celles des Martigues, Marignanes, Pertuis, Eyguières, et divers paysages d'Hyères, d'Aix, de Luchon, de Royat, etc., il est partout un véritable artiste et le peintre amoureux de son art.
Le 15/03/1902 : Galerie de M. Jullien-Rousset, rue Paradis, 5â au rez-de-chaussée. On trouve là une collection d'aquarelles de première force qu'il faudrait pouvoir analyser avec quelque minutie et beaucoup de conscience. Il est de plus en plus difficile de se montrer original dans l'aquarelle, tant cet art aujourd'hui s'est vulgarisé. M. Jullien-Rousset parvient à ne pas ressembler au voisin, c'est le plus grand éloge qu'on puisse faire de lui. Il ne se préoccupe point, lorsqu'il travaille, de l'opinion moyenne des amateurs ; il travaille pour sa propre joie, et produit au hasard d'un caprice qui m'a l'air d'une continuelle inspiration. Il faut être, certes, un artiste tout à fait désintéressé pour demander à l'aquarelle des effets tels que : Vieilles rues à Moustiers, étude de Vieux, Murs, une Rue à Pertuis. L'énergie est la caractéristique du talent de M. Jullien-Rousset, mais il possède la délicatesse à un bien joli degré : le Pont de la Javie, Avant la Pluie, Vieux chemin de St-Pierre (Martigues) et surtout Environs de Lauris la soir, sont des pages d'un sentiment et d'un rendu on ne peut plus exquis. Les Environs de Lauris, je répète avec intention, exhalent une note d'un charme pénétrant. Je signale volontiers et avec admiration le tragique Soleil couchant aux Martigues ; Bords du ruisseau, étrange et sensationnel ; quant à l'impression des Gorges du Verdon, elle me semble être le chef d'oeuvre rapide,audacieux de cette intéressante exposition particulière. L'esseulement prodigieux de cette page vous prend aux entrailles. M. Jullien-Rousset est un fier talent qui nous fait grand honneur.
Le 04/03/1904 : Visite d'atelier Louis Jullien-Rousset Aquarelliste :
J'ai constaté, l'autre matin, avec une joie pleine et franche, cette personnalité et cet amour du terroir dans l'atelier de l'aquarelliste L. Jullien-Rousset, qui voulut bien me montrer, une série de vues, disons mieux, d'impressions de Martigues. Après tant de pages sur Martigues, de Ziem, Maglione, Casimir Raymond, Dellepiane, Olive, Garibaldi ; Jullien-Rousset, pouvait-il trouver du nouveau ? Lorsqu'on est un véritable artiste, il est aisé de revoir à neuf, après les autres, tout ce que les autres semblent avoir usé de leurs yeux. Mais Jullien-Rousset, en continuant l'histoire picturale de la Venise provençale, n'a point choisi de préférence, de parti-pris, les heures de bonne humeur, de farniente ou de rêve. 11 s'est plu davantage à la surprendre au labeur, dans sa beauté robuste et mélancolique, sous la peluche grise ou violette des nuages. Il me souvient de certaines presqu'îles à demi-sauvages, accroupies sous un ciel menaçant; de certains morceaux de paysages esseulés, d'une tristesse de fin de monde, où tout semble s'abandonner dans un immobile désespoir qui se résigne… Je ne puis guère que citer au hasard du souvenir, n'ayant pas sous les yeux les œuvres typiques dont j'essaie de parler. Qu'importe, les impressions valent toujours mieux que les descriptions, même les plus documentées et les plus méthodiques. Un petit cabanon bien provençal chante encore à mes yeux sa romance d'ocre jaune, sous la douche claire d'un soleil un peu accablant. Les murailles en sont toute torréfiées, quasi mordorées, comme une vieille orfèvrerie à laquelle les lézardes ajoutent une sorte de beauté. On devine, là-dedans, une bonne et franche gaité marseillaise, en bras de chemise, un peu pansue, sous l'abondance d'une exquise bouillabaisse, aussitôt engloutie que servie. Mais tout à côté, solennel, quasi hiératique, un grand bouquet de laurier rose lance une explosion de fleurs dans l'ardeur un peu énervante d'août. Ce bouquet, qui se découpe sur le bleu de la mer stagnante, assoupie dans une belle paresse dominicale, aveugle les yeux de son orientale vibration. Me voici maintenant, sur les bords du Linon, je veux dire du Medançon. Oh! c'est là un petit cours d'eau d'un charme on ne peut plus virgilien ; il coule à travers la plaine diaprée de Pas-de-Lanciers, avant d'aller épouser la Cadière, sa voisine, dans un lit de soucis, de violettes, sous des tamaris finement chevelus. Jullien-Rousset s'y est arrêté une heure, après la pluie; il n'a pas craint de s'assoir là, dans la rosée perlant encore sur les herbes vertes. Cela lui mit au coeur une joie innocente, veloutée, quasi primitive; et il cueillit, sous l'impression de cette coquette, rusticité, un poème de tendre et calme verdure que je vous conseille de tout particulièrement observer, sur la cimaise de son actuelle exposition. J'ai promis de ne pas rééditer ici un catalogue de tableaux; mais il me sera permis toutefois de commenter d'une ligne la Vue de Gap qui fut si remarquée au Salon de Paris, l'an dernier, pour sa frâicheur pittoresque et sa composition pleine à la fois de grâce et de solidité. Je ne voudrais pas, non plus, fermer sur moi les portes de l'atelier de L. Jullien-Rousset sans m'égarer un moment dans certaine Allée de Cyprès, dont l'architecture me semble tout à fait grandiose. C'est là un splendide morceau de Turquie, un petit carrefour végétal de la banlieue de Constantinople. Notre chère Provence résume tout, possède tout. Si des roses se mettaient à enlacer ces rigides arbres de métal verdoyant, on y chercherait d'instinct le tombeau épique de quelque émir ou de quelque prophète. Par le fait, ces beaux arbres, on a tort de les croire fatalement mélancoliques, créés et mis au monde pour s'ériger en flammes verdâtres autour des tombeaux. Ne seraient-ils pas au contraire d'une élégance heureuse et robuste dans nos clairs jardinets et nos lumineuses campagnes, alors surtout qu'ils affrontent ou plutôt dédaignent la fougue rageuse du mistral ? L'allée de cyprès qui arrêta, dans un morceau isolé de la campagne martiguaise, l'admiration émue, l'enthousiasme quasi lyrique de Jullien-Rousset, est une composition de nature digne d'un pèlerinage d'art. Vénérables colonnes plantées sur le bord du chemin, ces cyprès semblent avouer les ruines de quelques agrestes monuments abandonnés sous un ciel léger comme la soie. ELZÉARD ROUGIER
Le 23/03/1904 : Le consciencieux aquarelliste Louis J.ullien-Rousset m'a invitée à visiter son exposition de la, rue Paradis. Je l'en remercie. Cet artiste est encore un de ceux qui ne travaillent pas de parti-pris dans le joli. H y a de tout dans la nature, du coquet et du sévère, du délicieux et du tragique. Le meilleur est de l'admirer et de la surprendre sous tous ses aspects Eh bien, je me suis complue tout particulièrement aux aquarelles ennuagées et épiques comme Effet du, soir à Eyguières, Temps gris, Après la Pluie, Y Etang de Ma,rignane en Octobre, Après l'Orage à Perlais. M. Jullien-Rousset doit travailler avec une certaine fièvre rapide ; il ne lèche pas ses tableaux, il les plaque, et procède par de chatoyantes et lumineuses taches qui, à distance, sont d'un effet puissant et placent l'oeil dans la plénitude de la réalité.
Le 13/05/1905 : L'exposition Jullien-Rousset
Beaucoup de monde, 37, rue Grignan, où suivant sa charmante habitude, notre habile et délicat ami Jullien-Rousset a réuni une série d'aquarelles, dont le mérite et la variété s'équilibrent. Il y a là maintes notations touchant cet inépuisable et pittoresque Martigues où tant d'artistes et de maîtres se sont déjà essayés. Mais Jullien-Rousset est de ceux qui savent sur des thèmes anciens broder des motifs toujours nouveaux. Son Allée de Cyprès, plusieurs l'on dit déjà, est captivante, avec son air d'antiquité et ses tonalités à la fois sobres et chatoyantes. Mais Jullien-Rousset excelle surtout à exprimer la psycologie de la nature, dont tant d'autres, dans leur impuissance peut-être ou leur mentalité trop restreinte, se bornent à exprimer les extériorités. Telles impressions de soir telles demi-tristesses de vieux oratoires, tels effets de solitude où s'arbore la tache épique d'un grand chêne isolé, affirment un tempérament de poète et d'observateur profond. L'Exposition de la rue Grignan est à voir et à revoir. Nous ne saurions trop engager nos lecteurs et nos lectrices à s'y rendre, pour se payer une petite heure de plaisir artistique absolument peu commun. Jullien Rousset est, d'ailleurs, un de ceux qui nous font l'honneur et que le public connaisseur apprécie.
Le 20/05/1905 : Notre excellent ami Jullien-Rousset, dont l'actuelle exposition de la rue Grignan, 37, obtient, en dépit du mauvais temps, un si grand succès de visiteurs et... d'acheteurs — ce qui n'est pas à dédaigner — est représenté au Prado par deux magistrales aquarelles. Jane de Villiers
Le 21/05/1908 : Le réputé aquarelliste Louis Jullien-Rousset donne dans une coquette salle du syndicat d'initiative 52, rue Paradis, sa 9e Exposition d'aquarelles. C'est une véritable manifestation d'art très brillante et très remarquée et dont nous parlerons, plus longuement, dans notre prochain numéro. En attendant, indiquons que cette Exposition où s'affirme avec tant de talent le délicieux artiste qu'est Mr Louis Jullien Rousset, est ouverte jusqu'au 27 mai
Le 23/12/1911 : L'Exposition d'œuvres du peintre Jullien-Rousset, au Syndicat d'Initiative de Provence, est largement, significative du beau talent de cet artiste peintre, si sympathique. Il y a là des pages ravissantes de ce véritable maître aquarelliste, des paysages de Provence et du Maroc d'un pittoresque intense, d'une originalité achevée. Un public élégant d'amateurs et de connaisseurs visite cette Exposition d'un haut caractère artisti-. que et qui fait honneur à L. Jullien-Rousset.
CANNES Journal Littoral le 3/04/1921 EXPOSITION JULLIEN - ROUSSET
M. L. Jullien-Rousset exposait, cette semaine, à la Galerie du « Journal des Étrangers », une soixantaine d'aquarelles dont l'ensemble constitue la plus savoureuse évocation des paysages de Provence que le brillant aquarelliste a fixés en une série de tableaux où la précision du dessin le dispute à la claire harmonie de la couleur. En opposition à l'éclatante nature méridionale M. L. Jullien-Roussel nous donne une série de paysages Dauphinois aux tonalités générales plus colorées, également traités avec une maîtrise qui s'affirme dans les moindres détails et atteste la maturité d'un beau talent inspiré du contact de la seule nature et dédaign-eux des vains artifices.
LE MÉMORIAL D'AIX 9/05/1915
LE. BILLET DE SEXTIUSLe suffrage de notre ville (j'entends le suffrage artistique) n'a rien perdu de sa valeur et continue à être recherché par les artistes- étrangers. C'est ainsi qu'après l'exposition Casimir Raymond nous avons toujours dans ce caravansérail d'art qu'Audin a eu l'heureuse et fructueuse idée d'ouvrir rue de la Miséricorde, une exposition d'un second aquarelliste, M. Louis Jullien- Rousset. Dix des aquarelles exposées sont consacrées au Maroc sujet d'actualité. La plupart des cinquante et une autres, à la Provence, un certain nombre aux environs immédiats d'Aix. Je ne veux point établir ici une comparaison entre le talent et les productions des deux artistes. Toutefois, il me sera permis de signaler que, si l'œuvre de M. Louis Jullien-Rousset n'a pas l'opulence impressionnante, le luxe de coloris de l'œuvre de Casimir Raymond, elle se distingue de celle-ci par une vie plus intense, elle paraît plus proche de la vision exacte des choses extérieures, plus exacte comme traduction de la nature. Aussi, le défilé des amateurs et des simples curieux a-t-il recommencé a là Galerie Audin. Chacun va chercher dans la contemplation de ces aquarelles sincères, de facture simple et consciencieuse, beaucoup de plaisir- et consciemment ou non - un peu de perfectionnement de sa formation artistique. C'est le côté le plus intéressant, pour le public, dé l'heureuse initiative d'Audin, que d'avoir éveillé dans la masse Aixoise, des curiosités d'art et de leur avoir fourni en même temps le moyen de se satisfaire. Pour les artistes, elle, a le mérite de "les avoir mis en contact utile avec un public apte à les apprécier et qui achète, de telle sorte qu'elle leur procure la double satisfaction d'assurer la conservation de leur œuvre dans des milieux où 'elles sont prisées à leur valeur, et de les aider efficacement à .poursuivre à l'abri des préoccupations matérielles qui anémient libres tant de talents pleins de promesses M. Louis Jullien- Rousset a. sa place marquée dans les collections locales. Jl mérite de figurer aux côtés des Milon, des Ducros, des NiolIon, et cela non parce qu'il est notre hôte déférant mais parce que son œuvre est de celles qui se distinguent entre les meilleures et qui font honneur au pays qui les inspira et au pays qui les apprécia et les recueillit ! SEXTIUS
Studio-Talk 1905 :
MARSEILLES.-Le travail exposé cette année par le peintre à
l'aquarelle, Louis Jullien-Rousset, est plus ambitieux dans la composition et
affiche une plus grande maîtrise de la technique que tout ce qu'il a été montré
jusqu'ici. Le grand charme de cet artiste consiste dans le fait qu'il est fidèle
à ses propres convictions et représente la nature exactement comme il la
ressent et avec les moyens les plus simples. Tout son travail se fait à l'air
libre; il attrape avec une merveilleuse rapidité les effets fugaces de la
lumière, et il se retient de finition-touches dans son atelier.
Jullien-Rousset n'a jamais pu se laisser séduire par des méthodes différentes que les
siennes et c'est à partir de son propre style simple, son tour de mains et
son expérience, qu'il conçoit ses œuvres. Sincère et dévoué à son art, il
interprète avec une grande simplicité les impressions faites sur lui par les
effets de la lumière sur les étangs, ruelles pittoresques, villages joliment
situé sur une certaine pente à flanc de colline, ou dans une scène déserte magnifiée par sa composition.
Studio-Talk 1905
MARSEILLES.—The work exhibited this year by the painter in water-colours, Louis Jullien-Rousset, is more ambitious in composition and displays a greater mastery of technique than anything he has hitherto shown. This artist's great charm consists in the fact that he is true to his own convictions, and represents nature exactly as it impresses him, and with the very simplest means. All his work is done in the open air; he catches with wonderful rapidity the fleeting effects of light, and he refrains from finishing-touches in his studio. Jullien-Rousset has never allowed himself to be seduced from his own straightforward style by an aiming at tours de mains or experiments with different methods. Sincere and devoted to his art, he interprets with great simplicity the impressions made on him by effects of light on the ponds, picturesque lanes, villages prettily situated on some hill-side slope, or some deserted scene of admission to its ranks. The number of incompe- the Provencal coast. Like many another modern tent amateurs on the roll of the society is really far French master, Jullien-Rousset has worked a great too great, and their valueless contributions militate deal at Martiques - he has, indeed, almost exhausted very much against the general effect of the Salon…