Exceptionnelle grande cafetière Art Deco de la manufacture Louviéroise.
Décor 2810 (non marqué dessous, mais ce décor est reconnaissable).
Dimensions approximatives: 
Hauteur 21 cm diamètre 17.5 cm largeur hors tout 24 cm
Cachet / Marque: Marque à la louve.               
Très bon état            
Bibliographie: 
- Rétrospective Boch Frères Keramis, sous la dir. de Mr Albert Tesain 1998 Ville du Roeulx
- Les grès fins de Boch La Louvière, Dominique Marcoux, 1996
- Boch Matière et Beauté, A. Boucq, JM. Charlet, M.Debauque, D Marcoux, Y. Quinif, 2002, Faculté polytechnique de Mons
- Collection Boch, le souffle de Prométhée, Ludovic Recchia, 2010, Keramis, Musée Royal de Mariement
- 150 ans de tradition faiencières, Boch Keramis La Louvière 1841 - 1991, sous la dir de Thérèse Thomas et Jacques Lefebvre

Historique de la faïencerie Louviéroise:
 
La manufacture fut fondée en 1841 par Eugène et Victor Boch, descendants d'une famille de faïenciers depuis le XVIIIe siècle à Audun-le-Tiche (et plus tard à Septfontaines et Mettlach).
Sur les conseils de Jean-Baptiste Nothomb, homme politique belge et gendre de Jean-François Boch, ils installent la première manufacture de faïence fine feldspathique (dite terre anglaise) en Belgique : la société Kéramis. Ils le font pour échapper aux droits de douanes du zollverein. Leur choix se porte sur un hameau de Saint-Vaast, La Louvière  à proximité des charbonnages du centre et le long du canal de Charleroi sur le site d'une ancienne poterie. Ils construisent la manufacture, mais aussi des habitations pour héberger du personnel venu du Luxembourg, de France et plus tard de Hollande. Ils obtiennent de pouvoir fabriquer de la faïence le 26 avril 1844. La société Boch Frères S.N.C. est créée le 30 septembre 1844. La production, qui a démarré le 1er août 1844 connaît une croissance rapide. 
Kéramis remportera même une médaille d'or à l'Exposition des produits de l'industrie belge de 1847. En 1855, ils participent à l'Exposition universelle de Paris aux côtés des autres usines du groupe ; à l'époque, Kéramis emploie déjà 300 ouvriers à La Louvière et 100 dans une fabrique à Tournai qu'ils ont achetée à Henri de Bettignies en 1851. On trouve également trois machines à vapeur totalisant 70 chevaux à Kéramis et une de 25 chevaux chez Boch Frères à Tournai. Ils mettent également sur pied des œuvres patronales, une caisse de secours, une école... L'entreprise connaissant un grand succès, Victor Boch se fait construire un château. Il en confie la réalisation à Joseph Poelaert. Construite dans un parc, La Closière, sera achevée en 1862.
 

Les fours
 
La manufacture emploie des fours ronds où la production est discontinue. Ils utiliseront une technique à flamme inversée importée d'Angleterre après 1870. On comptera jusqu'à 26 fours à la veille de la Première Guerre mondiale. Ils font 6 mètres de diamètres, 12 foyers (alandiers) et peuvent contenir jusqu'à 20 tonnes de biscuit. Les pièces à cuire sont rangées dans des boîtes en pierre réfractaires qui sont ensuite empilée sur 4 à 5 mètres. Le four est ensuite muré. Il faut 48 heures pour atteindre la température de cuisson du biscuit (1 250 degrés Celsius. Attendre quelques jours que l'ensemble se refroidisse, extraire la production, la peindre et recuire la peinture et le vernis (16 à 18 heures à 1 150 degrés).
 
En 1904 fut mis en activité un des premiers fours tunnels à gaz. La production y est continue. Il fut suivi de la construction d'un second (1908) et d'un troisième (1933). En 1949, un four tunnel au mazout pour la production de faïence sanitaire (sous la marque Vitribo) est mis en service. Il y en aura plusieurs autres. En 1952, un four électrique sera utilisé pour la cuisson de l'émail.
 
Les artistes
 
Au cours du XIXe siècle, des artisans hollandais sont engagés pour imiter la production de Delft.
 
Charles Catteau est engagé fin 1906 comme dessinateur (création et peinture de décors) et devient rapidement responsable du département décoration qu'il renommera plus tard Atelier de Fantaisie en 1920. Il deviendra également titulaire du cours de peinture décorative de l'école industrielle supérieure de La Louvière. Il restera chez Boch Frères jusqu'au 8 novembre 1954. On lui doit une production importante de produits Art déco. 
Raymond Chevallier(venant de la faiencerieLongwy via « la céramique de Bruxelles)  assurera la relève, puis Ernest D’Hossche. Mais il ne faut pas négliger les véritables artistes qu’ont été Jules Empein, Georges Tecqmenne, Ernest Tondeur et tant d’autres…

Dans les enfants de la manufacture se trouvent deux artistes, Anna Boch et son jeune frère Eugène Boch. Les deux sont des peintres impressionnistes, Anna peint également sur des céramiques de la manufacture et Eugène dessine des logos. Les deux ont également été des importants collectionneurs. 


Après avoir connu des années fastes après la Seconde Guerre mondiale, les ennuis commencent dans les années 1970. L'activité se concentre sur la production de sanitaires. Après un dépôt de bilan en 1985, la société renaît sous le nom Novoboch (associé à Sphinx Sanitair) pour la partie sanitaire et MRL Boch pour la vaisselle avec le concours financier de la Région wallonne. Depuis 1993, une activité touristique tournant autour de la faïence s'est également développée sur le site.
 
En 2009, le ciel s'assombrit à nouveau sur l'entreprise ; Le 26 février, la faillite est prononcée, les ouvriers occupent l’usine. Au mois de juin, la manufacture est reprise par l’homme d’affaire bruxellois Patrick De Mayer. La plupart des ouvriers conservent leurs emplois. 

Malgré les promesses, le repreneur ne remet pas le personnel au travail. Les infrastructures sont démantelées sans réinvestissement. Le 07 avril 2011, la faillite est prononcée, les activités industrielles cessent définitivement. Les travailleurs sont spoliés. Ils se regroupent au sein de la Compagnie Maritime et montent une pièce de théâtre jouée pour la première fois au Palace à La Louvière en mars 2012.
Les derniers bâtiments de la faïencerie sont démolis, à l'exception de celui qui abrite les fours-bouteilles.

Le 1er mai 2012 le Bourgmestre de la Ville de La Louvière annonce la création de l’Atelier /musée Keramis, lieu de recherche et d’expérimentation dans le domaine de la céramique avec six résidences pour artistes, complémentaire au Centre Keramis. 
Mission
- Acquérir, conserver, exposer et étudier des collections historiques liées tant à l’histoire industrielle de Boch qu’à l’histoire de la céramique comme dimension artistique de l’art belge aux XXe et XXIe siècles 
- Faire la promotion de la création artistique actuelle dans le domaine de la céramique
- Organiser des expositions, journées d’étude, conférences, rencontres... 
- gérer le Centre Keramis (en construction) sur le site de faïencerie Boch à La Louvière.
Keramis n'est pas une association de créateurs mais une institution placée sous l'égide de la Fédération Wallonie-Bruxelles et sous la direction scientifique du Musée royal de Mariemont.