[anonyme]
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[MIRABEAU Victor RIQUETTI, Comte de) & QUESNAY (François)].

L'Ami des hommes ou Traité de la population - Suite de la Quatrième partie.

S.l. [Avignon], s.é., 1759.

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Un vol. in-12 (167 x 98 mm) de 1 f. bl.,252 pp. et 1 f. bl.

Reliure de l'époque de pleine basane marbrée blonde, plats jansénistes, dos à nerfs orné de filets à froid, doubles caissons d'encadrement dorés, fleurons dorés, roulettes dorées, pièce de titre de maroquin acajou, pièce de tomaison de maroquin émeraude, titre doré, tomaison dorée, palette dorée en queue, roulette dorée sur les coupes, toutes tranches rouges.

Edition originale au format in-12, complète en tant que telle.

Principal propagateur des doctrines économiques en France, Riquetti propose ici un traité fondamental pour la physiocratie alors naissante, en partie inspiré de François Quesnay.

On y trouve ici énoncés des principes comme le primat de l’agriculture, et la condamnation de la finance, du luxe et de la « cupidité », dans un monde sous la conduite de propriétaires et d’un « roi pasteur ».

Aussi, d'après l'auteur, ''la vraie richesse ne consiste que dans la population. Or la population dépend de sa subsistance, et la subsistance ne se tire que de l'agriculture. Ainsi pour ce physiocrate convaincu, tout dépend de l'agriculture : elle reste le premier des arts. Mirabeau se rangera derrière l'idée que « Plus vous faites rapporter à la terre et plus vous la peuplez »''.

''Riquetti comprit avec quelques autres la véritable nature du paysan français, sa dévotion à la terre, et sa persévérance à endurer un travail dur et éreintant pour en obtenir une parcelle.  

Le paysan n’était pas pauvre par paresse mais parce que le découragement de ne jamais rien obtenir le conduisait à baisser les bras au milieu de beaucoup de contraintes. Il travaillerait toujours dur pour son propre intérêt. Il fallait donc lui faciliter l’accès à la propriété rurale en supprimant les causes de son découragement.

  En outre, Mirabeau souligna le besoin d’un traitement rural de l’assistance publique, convaincu qu’il était de la supériorité de l’agriculture sur toutes les autres formes de richesse. Les villes lui paraissaient comme des excroissances économiques, sources de luxe qui répandait son pouvoir de corruption sur les campagnes environnantes''.

Barbier I, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 133 - Quérard I, Supercheries littéraires, 308-e - Brunet III, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, 1739 - Cioranescu II, Bibliographie de la littérature française du XVIIIème siècle, 45626 (pour l'édition in-4) - Tchémerzine VIII, Bibliographie d'éditions d'auteurs français, 283 - Quérard VI, La France littéraire, p. 154.

Frottements épars et petits manques superficiels affectant les plats. Du reste, très elle condition.