HENRI MANUEL ( 1874-1947)

Les archives anthropométriques de l’hôpital Saint-Louis 1912 , photographie pendant les cours d'Anthropométries pour l'application de la méthode Bertillon

De tout rareté, photo célèbre.

Très gros plan, 

 photo 23 cm x 29,5 cm , beau contraste

Provenance Galerie Texbraun



La Prison Saint-Lazare 


La prison Saint-Lazare est cédée au département de la Seine par un acte du 9 avril 18119.

C'est une prison et un « hôpital-prison », en effet dès 1802 (voir aussi Histoire de la prostitution en France) avait été établie la visite médicale obligatoire des prostituées, les maisons closes se développent rapidement et sont taxées par l'État, elles sont, comme les filles, contrôlées par la Brigade des mœurs. Les filles de rue sont alors dites « en carte » et celle des maisons closes sont dites « à numéro ». Les « insoumises » sont punies [Par qui ?], à Paris la seconde section de Saint-Lazare, lieu de punition et hôpital pour les prostituées, voir ci-après, remplit ce rôle, l'internement administratif10 y est possible sur simple avis médical11, cela perdurera jusqu'à la loi Marthe Richard du 13 avril 1946 qui ferme les maisons closes.

À l'occasion de la démolition de l'église Saint-Lazare, qui menaçait ruine, en 1823 l’administration pénitentiaire décide de réorganiser l’ensemble des bâtiments.

L'ancien édifice de la prison est rasé vers 182412, la construction de la nouvelle chapelle, qu'on peut voir au fond du square Alban-Satragne, et de l’infirmerie est alors confiée à Louis-Pierre Baltard par le comte de Chabrol, préfet de la Seine13.

On fait également élever des murs et un chemin de ronde.

L'architecte y construit en 1834 l'« infirmerie spéciale », pour soigner les femmes de la prison Saint-Lazare.

Pour l'année 1837 c'est un total de 11 063 « femmes et jeunes filles » qui sont passées par Saint-Lazare14.

À partir de 1838, à l'initiative du baron Delessert, alors préfet de police de Paris, la garde des détenues est assurée par des femmes12, ce sont les Sœurs de Marie-Joseph, dites Sœurs des prisons15, qui assurent cette tâche à partir de 1849 ou 185016.

Vers 1857 la prison Saint-Lazare, placée sous l'administration de la préfecture de police, renferme une population générale de 1 300 détenues environ, elle est divisée en trois sections principales, la première contient les prévenues et condamnées, la seconde est à la fois un lieu de punition et un hôpital pour les prostituées, la troisième est affectée aux jeunes filles renfermées soit par application des articles 66 et 67 du Code pénal17, soit par voie de correction paternelle18,19.

« Ces jeunes filles, dont l'état intellectuel offre un grand intérêt pour le médecin et le moraliste, sont pour la plupart de malheureuses petites créatures que l'on enferme dès l'âge de sept à huit ans pour abriter leur enfance contre les atteintes funestes de la corruption. Rien de plus digne d'éloges que le but que se propose l'autorité en enlevant ces pauvres petites filles, les unes à d'infâmes parents qui les vouaient à une vie honteuse, les autres à des parents faibles ou impuissants à les gouverner, à les protéger, et en les maintenant sous sa tutelle jusqu'à seize, dix-huit et vingt ans20. »

— S. Rossignol, Aperçu médical sur la maison de Saint-Lazare, p. 8.

Au 31 décembre 1856 il y a 48 jeunes filles mineures détenues à Paris, dont 33 à la prison Saint-Lazare par voie de correction paternelle21.

Toujours vers 1857, la durée de traitement dans la seconde section est 45 jours pour les « filles publiques inscrites » et 3 mois pour les « insoumises », la sortie de l'hôpital-prison n'est possible qu'après une contre-visite assurée par la préfecture22.

Pour l'année 1885 c'est un total de 10 907 « femmes et jeunes filles » qui sont passées par Saint-Lazare23.

En 1913, les anciennes cryptes du xviie siècle existaient toujours24,25, elles feront l'objet d'une demande de classement26, en 1971 le parking souterrain « Magenta Alban Satragne » occupera l'espace27.

La prison Saint-Lazare a émis de la monnaie de nécessité qui n'est hélas pas datée28[Quoi ?] En France c'est la période de 1914 à 1926 qui constitue l'âge d'or de la monnaie de nécessité. La monnaie de nécessité de Saint-Lazare comportait des pièces de 5 centimes, 25 centimes, 50 centimes, 1 franc, 2 francs et même 5 francs. [réf. souhaitée]

La prison Saint-Lazare est le cadre de la chanson d'Aristide Bruant À Saint-Lazare29.

La prison Saint-Lazare est fermée en 192


Entre 1929 et 1931, le studio Henri Manuel réalise une commande sur les prisons et les institutions pour mineurs relevant du ministère de la Justice. Le reportage se caractérise par son ampleur, son exhaustivité, sa volonté de montrer que la prison n'est pas seulement un lieu de détention/punition, mais aussi de rachat par le travail. L'ensemble des reportages a fait l'objet d'albums de facture artisanale pour chaque prison ; quelques photographies ont été publiées dans la presse ou diffusées sous forme de cartes postales, mais, faute d'archives, on ne peut que poser des hypothèses sur l'objet de la commande, ses commanditaires et ses utilisations.