La Main enchantée

Histoire macaronique

Par Gérard de Nerval, Marie-France Azéma (Préface)



Broché, 94 pages

Paru le 1ᵉʳ août 1994 chez Librairie Générale Française (LGF) (N°13640; © LGF, 1994, pour présentation et notes)

Classé n° 858.020 des ventes sur Amazon.fr
Prix éditeur
1,50 €
ISBN-10

2253136409

ISBN-13

9782253136408

Dimensions

10,8 x 17,6 x 0,6 cm

Poids

75 grammes

                                                  

ATTENTION ! Frais d’envoi différents pour les DOM TOM et pays étrangers.

Groupez vos achats afin de minimiser les frais de port. (calculés en fonction du poids).
Pour cette raison, merci d'attendre que j'envoie le total avant d'effectuer le paiement.

                                    
Je conseille vivement, pour les acheteurs désirant des garanties d'acheminement, de prendre une option d'envoi en recommandé, car je ne saurais en aucun cas être tenu pour responsable des pertes de la Poste.


N'hésitez pas à visiter ma boutique pour grouper vos achats.


Lorsqu'il fut achevé au XVIIe siècle, le Pont Neuf devient bientôt le rendez-vous de tous les oisifs - et Dieu sait s'ils furent toujours nombreux à Paris ? Une cour des miracles au grand pied, où la nation des gens de justice vivait en bonne intelligence avec celles des coupeurs de bourse et des larrons, où les échoppes des marchands voisinaient avec les tréteaux des jongleurs et des vendeurs d'onguents, déployait alors ses fastes entre le Château Gaillard et la place Dauphine. C'est dans ce pittoresque décor que Nerval a placé la singulière et tragique aventure d'un jeune marchand drapier, Eugène Bouteroue, dont la " Main de gloire " accomplira des prodiges qui le conduiront à sa perte. Sous la plume enchantée de Nerval les silhouettes qui traversent ce récit - un matamore entreprenant, un magistrat désabusé, un jeune bourgeois timoré, se teintent d'un humour délicat et cette classique " histoire de maléfices " demeure à jamais l'un des chefs-d'œuvre de notre littérature fantastique.




                                                  

Dans une chambre fermée, un enfant seul. Dans une chambre fermée à clé, un enfant silencieux, sans jouets, sans livres. La chambre est vaste : il peut marcher. Il marche du grand lit double au petit lit de camp, de la chaise rouge au tabouret de paille, de la belle commode jusqu'à la haute fenêtre. Mais par la fenêtre, on ne voit rien. Rien que des planches et des barreaux. Alors, l'enfant s'assied près du poêle, il se recouche dans le lit défait, serre contre lui son oreiller, il dort, il rêve... Dans la chambre jaune aux rideaux lourds, un petit garçon de huit ans attend qu'on vienne le chercher. Qui ? Il ne sait pas, il attend. Il attend sans faire de bruit. Les jours, les mois passent. Il est le roi de la chambre au papier fleuri : les dalles de pierre sont sa géographie, les mouches et les fourmis, ses amies, les gravures au mur, ses livres d'histoire. Il est sage. On l'a puni. Pourquoi ? Il ne sait pas. Il attend...

"Le tour de l'île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d'est en ouest, depuis la porte d'entrée jusqu'à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir - la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j'en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l'a composé ? Qui, surtout, a donné l'ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l'ignore... Et l'enfant ? Lorsqu'on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n'a-t-il pas crié ? Pourquoi s'est-il laissé couler ?À l'origine du crime, qu'y avait-il ?Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu'on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu'y avait-il "au commencement" ?"

"La Chambre" est simplement un grand roman. Claustrophobe, tragique, déchirant. Moderne. Une histoire racontée à l'envers de l'Histoire, à rebours de tout ce qui s'est écrit sur ce sujet casse-gueule qu'est l'enfant du Temple, dauphin de Louis XVI.

"En entreprenant ce roman, je voulais parler du mal et parler des chambres : nos murs, nos haines, nos solitudes, nos tombeaux". Françoise Chandernagor.