Psalterium Davidicum Graecolatinum, ad fidem veterum exemplarium atque ades codicis graeci mss. D. Victorio, locis quam multis repurgatum, et nitori suo restitutum. Praefixa sunt singulis Psalmis argumenta non tam brevia quam dilucida, quae vice comentarii esse possunt. Paris, Guillaume Cavellat, 1559.

Fort in-16, plein veau brun (frottements, ors du dos passé, caisson du haut renforcé par une pièce de cuir, coins supérieurs rapés), médaillon doré au centre de chaque plat (scène de la crucifixion avec l'inscription INRI), tranches dorées, usures au titre avec renfort dans la marge supérieure, 3 trous en marge inférieure, un feuillet blanc a été encollé sur l'index pretorum, le dernier feuillet est contrecollé sur la garde du plat, notes manuscrites éparses, 1 f. (pio lectori) + 4 ff. d'index (avec gravure au verso du dernier) + 279 pp.

Très rare édition de ce pseautier entièrement réglé, imprimé en rouge et noir avec le texte latin et grec en regard sur 2 colonnes, une figure gravée sur bois à pleine page montre le roi David agenouillé devant la révélation céleste de Dieu face à une bible, la lyre à ses côtés.

On trouve 3 éditions parisiennes pour 1559 de ce pseautier sorti des presses de Bernard Prevost dont l'impression fut partagée entre plusieurs éditeurs, à savoir une chez Gilles Gorbin, une autre chez Sébastien Nivelle que l'on rencontre plus souvent.
Une note manuscrite du temps indique ceci : "Rarus pretiosas que sacri psalterii codex".

Guillaume CAVELLAT librairie parisien s'installa en 1547, à l'enseigne de la Poule Grasse devant le collège de Cambrai, enseigne qui le rendit célèbre. Il succéda à Guillaume Richard premier mari de sa femme Marie Alleaume puis à la suite de sa mort épouse Denise Girault en seconde noces fille du libraire Ambroise Girault et de Denise de Marnef. Ses deux mariages renforcent sa place dans le milieu des libraires-imprimeurs.
Devenu riche il s'associe à Jérôme de Marnef (1577-1596) le frère de sa femme pour l'achat de deux maisons dont l'une à l'enseigne du Pélican qui deviendra sa nouvelle marque dès 1564. A sa mort en 1576 son épouse reprend la maison et poursuit l'association avec son oncle.
Cavellat était original pour ses publications orientées principalement en astronomie et mathématiques.

Concernant la reliure, les médaillons centraux représentent une scène de la crucifixion surmontée de l'inscription INRI qui est l'acronyme de l'expression latine "Jesus Nazarenus, Rex Judaeorum" traduit par "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs". Cette inscription provient du Titulus crucis petite relique d'un écriteau en bois qui fut placé au dessus de la tête de Jésus lors de la crucifixion et qui est exposé à la basilique Ste Croix de Jérusalem à Rome depuis 1492. Ponce Pilate aurait fait graver cette inscription qu'il plaça sur la croix. Cette inscription est ambigüe mais plusieurs écrits des pères de l'église indiquent que Jésus descendrait directement du roi David et que l'expression "Roi des Juifs" désigne son hérédité. Ce type d'effigie se rencontrait dans les bibliothèques de la société de Jésus.