Marie-François-Xavier BICHAT : Recherches physiologiques sur la vie et la mort. Quatrième édition, augmentée de notes par F. MAGENDIE. Paris, Gabon, Béchet Jeune libraire, 1822.

In-8, demi basane ocre (usures, fentes aux mors supérieurs, coiffes supérieure usagée, frottements), XXIV + 538 pp., petites rousseurs éparses.

Très bonne condition générale.

Rénovateur de l'anatomie pathologique Bichat (1771-1802) étudia à travers l'autopsie et l'expérimentation physiologique, le rôle des tissus comme unités anatomiques fondamentales pour l'explication des propriétés physiologiques et des modifications pathologiques de l'organisme.
Grand et habile disséqueur de cadavres Bichat n'hésitait pas de nuit à voler des sépultures dans le cimetière St Roch afin de s'approvisionner. Il mourut âgé seulement de 30 ans d'une fièvre typhoïde due à une piqûre anatomique qu'il reçu pendant une dissection de cadavre.
Edition augmentée par le médecin et physiologiste François Magendie (1783-1855) divisée en deux parties, l'une sur les idées générales, l'autre sur les moyens d'études (observation, expérimentation), Bichat opère une distinction radicale entre les phénomènes physiques et les phénomènes vivants. "La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort. Le vivant se caractérise par deux propriétés vitales : la sensibilité et la contractilité. La santé et les maladies sont un équilibre ou déséquilibre entre ces deux propriétés vitales". Dans cette édition Magendie est critique envers Bichat. Il juge ses idées comme un "échafaudage branlant". Les seules bases solides sont l'observation et l'expérience en laboratoire. Bien qu'opposé à Bichat les observations de Magendie ne sont pas aussi nettes et vitalistes que celles de l'anatomiste car il pense comme lui qu'il existe une force vitale inconnaissable. La seule différence est que l'un interpose des propriétés et que l'autre n'en veut pas mais au final aucun des deux n'a pu s'approcher du concept de biologie qui n'apparaitra au grand jour qu'avec Claude Bernard élève de Magendie.