Broché, 306 pages

Paru le 20 août 2003 chez Albin Michel

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Collection
Couverture
Souple (sous jaquette)
Prix éditeur
18,80 €
ISBN-10

2226141634

ISBN-13

9782226141637

Dimensions

13,2 x 20,3 x 2,5 cm

Poids

330 grammes


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Quand le romanesque se joue de l'histoire, quand la fiction tisse sa toile dans la réalité, pour en faire ce qu'elle veut. La Maîtresse de Brecht est ainsi, puisant dans cette Allemagne à genoux, ruinée, détruite de l'après-guerre. On est en 1948. Bertold Brecht, dramaturge anarchiste réputé, ayant fui les nazis, rentre d'exil, de retour de Californie. Dans Berlin-Est, les autorités communistes ont pris le pouvoir. Son retour est triomphal. Tandis que partout des agents rétablissent l'ordre, reconstruisent le pays, éduquent les esprits, on lui donne des moyens considérables pour monter le Berliner Ensemble. Pas de hasard. Si Brecht est un formidable séducteur, on se méfie de lui, de ses idées, de ses actes. Pour mieux le surveiller, l'encadrer, le saisir, l'agent Hans Trow lui colle aux basques et à la peau une jeune comédienne, mystérieuse et théâtrale, Maria Eich. En attendant de jouer Antigone, elle sera sa maîtresse. Jacques-Pierre Amette tire les ficelles de son roman à partir de ces trois portraits dans un décor fastueux, entre coulisses et fatras, entre la scène et les gravats, entre les uniformes et les costumes. Peu importe que l'histoire soit vraie, inventée ou non, puisqu'elle est écrite. Et bien écrite, sans effet, sans rajout ni repentir, sans pathos. Avec les justes mots ou les mots justes, à la manière de Brecht. Voilà tout un monde historique, artistique, qui revit sous la plume ciselée de Jacques-Pierre Amette. Un art du roman, récompensé par le Goncourt. --Céline Darner

Brecht était incontestablement un très grand dramaturge, il n'en avait pas moins certains côtés antipathiques particulièrement dans son rapport avec les femmes. . . Mais le roman de Jacques-Pierre Amette ne se veut pas un élément à charge supplémentaire dans un dossier récemment instruit par diverses études historiques. Il s'agit plutôt de la reconstitution d'une époque à travers une extraordinaire galerie de portraits. En octobre 1948, Bertolt Brecht rentre à Berlin après un exil de quinze ans aux États-Unis. Les autorités doutant de son intégrité marxiste décident de placer dans son entourage une actrice autrichienne, Maria Eich, pour espionner ses faits et gestes et rendre compte de ses opinions les plus cachées. Maria Eich accepte la mission sans enthousiasme mais elle n'a pas vraiment le choix. Son père était en nazi notoire, son mari aussi qui s'est réfugié au Portugal où il serait facile à retrouver, sa fille vit à Berlin Ouest. Elle devient actrice dans la troupe de Brecht et, occasionnellement, sa maîtresse, mais si elle ne parvient jamais à l'aimer sincèrement, elle ne peut se défendre d'une véritable admiration à son égard.

Le destin de cette espionne au grand cour acculée à des actes dont elle a honte a quelque chose de poignant. Tout comme les superbes évocations d'Hélène Weigel, la femme de Brecht, du dramaturge lui-même empêtré dans ses propres contradictions de la Prusse et du Berlin d'après-guerre au cour de la guerre froide.

La Maîtresse de Brecht
a été récompensé par le
PRIX GONCOURT 2003

« Brecht viendra vous chercher le soir dans votre loge, vous n'avez qu'à lui ouvrir la porte... Parfois vous devez l'écouter, parfois lui poser quelques questions. Vous savez qu'en face, les Américains c'est la guerre, de nouveau, qu'ils préparent. On veut savoir qui il est. Autant de temps passé en Californie... Il a quitté l'Allemagne depuis si longtemps... Sa place est si importante, sa grandeur spirituelle est-elle au niveau de la tâche que nous lui confions, c'est ce que nous voulons savoir.

Maria. »

Dans le Berlin-Est de l'après-guerre, la rencontre de Bertolt Brecht, de retour d'exil, et d'une jeune comédienne, agent de la Stasi. Le fascinant portrait de deux personnages pris en étau dans l'atmosphère saisissante de la guerre froide.

Dans ce livre subtil, Jacques-Pierre Amette se tient en retrait de ses personnages et les dispose dans les cercles dramatiques que leur impose leur rôle. En romancier, il suggère la honte de ces années de plomb, les silences des consciences, les pudeurs et les perfidies de l'amour. Mais lors d'un dénouement inattendu, il permet à chacun de choisir son propre destin et de s'échapper d'une pièce au décor trompeur...