LÉON CAUVY

(Montpellier,1874–Alger,1933) 


Chevaux, calèches et crinolines sur les Champs-Élysées 

Gouache sur bristol brun 40,5 x 62 cm
Signée en bas à gauche
Beau cadre XIXe en pitchpin 


Léon Cauvy est l’un des plus grands peintres de l’école française d’Alger. Avec l’animalier Paul Jouve, il fut en 1907 le premier pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif. De 1910 à sa mort, il assuma la direction de l’école des Beaux-Arts d’Alger, où il forma de nombreux élèves. Il fut aussi l’un des promoteurs de la Société des artistes algériens et orientalistes. Lors de l’Exposition de 1925, il lui revint de décorer le pavillon de l’Algérie, et lors de la célébration du Centenaire de l’Algérie française (1830-1930), il fut choisi pour composer une affiche tirée à 30 000 exemplaires qui lui procura une célébrité internationale. 

Dès avant d’être lauréat de la villa Abd-el-Tif, Léon Cauvy avait débuté une belle carrière. Déjà récompensé au jury des Artistes français, il était considéré comme l’un des talents prometteurs de sa génération. Il avait mis au point une technique empruntée au peintre anglo-belge Frank Brangwyn : « Cauvy rapproche dans ses œuvres les seconds plans et crée une sorte de tapisserie décorative où toutes les parties du tableau ont la même importance. Il emprunte à Brangwyn une touche arrondie qui pose toujours la lumière par-dessus le sombre. » (Elisabeth Cazenave, La Vila Abd-el-Tif). 

Telle est bien la technique virtuose de notre gouache. L’artiste joue sur la réserve brune du papier pour cloisonner des aplats de couleurs, de sorte qu’il délimite ses formes, non par des lignes tracées, mais par des vides de matière. C’est presque un travail de graveur sur bois qui « épargne » ses traits. Le sujet évoque la nostalgie d’une élégance Second Empire que l’on retrouve également, au tout début du siècle, dans les estampes en couleur d’un Bernard Boutet de Monvel. 





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