239 pages
2724208749
9782724208740
Je conseille vivement, pour les
acheteurs désirant des garanties d'acheminement, de prendre une option d'envoi
en recommandé, car je ne saurais en aucun cas être tenu pour responsable des
pertes de la Poste..
N'hésitez pas à visiter ma boutique pour grouper vos achats.
Poche, 113 pages
Paru en 1986 chez Gallimard
2070377229
9782070377220
11,0 x 18,0 x 0,8 cm
85 grammes
"Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide. Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche. Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas.
Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancoeur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent".
Il n'est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui. Cette fille, Annie Ernaux, refuse l'oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite " place au soleil ". Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : " Les livres, la musique, c'est bon pour toi.
Moi, je n'en ai pas besoin pour vivre ". Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.