Angleterre nous raconte la vie quotidienne d'une troupe de théâtre celle du Great Will ses grandeurs et ses misères ses moments de joie intense et ses phases de découragement. Une multitude de personnages le traversent de l'excentrique Comte Lord Axel approvisionné en drogue par un Russe incorporé à la troupe mais qui n'a rien de la noblesse d'un Capitaine Fracasse à Sir Gielgud le régisseur qui tient la chronique de la troupe. Ils partent jouer aux quatre coins du monde l'Amérique les îles dont celle du Waichai au sud de la Terre de Feu où Shakespeare va chercher le nom de son destin.
Mais ce n'est pas là tout l'intérêt de ce roman. Il passe dans Angleterre le souffle d'une écriture puissante qui traverse les genres et les époques et mêle avec bonheur les personnages réels tels que Shakespeare la mécène Lady Ottoline qui fit partie des proches de Virginia Woolf et de son cercle de Bloomsbury et fictifs tels que la Comtesse de Broadback qui dédie sa vie à Shakespeare propriétaire et administratrice de la troupe The Great Will qu'elle emmène contre vents et marées au sens propre du terme aux quatre coins du monde sur le bateau de la Compagnie Almighthy World. Brizuela évite l'écueil du roman historique car Angleterre est aussi et surtout une fable en toute liberté.