Marguerite de Navarre est fille de la Renaissance, ce XVé siècle aux moeurs rudes, aux passions violentes et hautaines. Et plus encore, elle est une Médicis. Elle a une jeunesse turbulente. On parle, en effet, de ses relations incestueuses avec ses trois frères... Son mariage est une négociation et sa personne un enjeu politique. C'est ainsi qu'elle épouse Henri de Navarre, futur Henri IV. Union mal assortie et tapageuse : la jolie prinçesse n'éprouve que déceptions. Elle se rattrape vite et devient une femme libre. 

Son frère Henri III, qui l'a baptisée " la reine Margot " ne peut tolérer la vie tumultueuse de sa soeur, qu'il éloigne à Nérac où elle se constitue en cour aimable et empressée, puis l'exile au château d'Usson, en Auvergne, un véritable " nid d'aigle ". Lorsqu'il est assassiné, Margot devient reine de France. Henri IV, qui avait presque oublié sa femme dans le tumulte de ses conquêtes et de ses aventures, s'aperçoit maintenant qu'il lui faut compter avec elle. Il envisage le divorce. 

Mais Margot entend monnayer largement son consentement : une riche pension lui est faite, avec, pour résidence, l'Hôtel de Sens à Paris, puis l'Hôtel de la Reine Marguerite. Cette magnifique demeure devient vite un centre de vie mondaine, une cour princière et un salon parisien. C'est le rendez-vous des beaux esprits et aussi celui de l'amour et de la volupté. Elle y attendra la mort sans effroi apparent, la regardant " comme une belle jeune fille dormant ".