Rodolphe SALIS

"Les Contes du chat noir"

EO sd (1888)

Rodolphe SALIS et les « Contes du Chat Noir », édition originale, sd (1888)…
Rodolphe Salis, ( 1851 - 1897) est le célèbre inventeur et propriétaire du cabaret Le Chat Noir. Arrivé dans la capitale après son régiment, en 1872, il s’installe rue de Seine en créant « l’école vibrante ou école iriso-subversive de chicago » (cela ne s’invente pas)…En fait, ce petit groupe artistique peint en série des images pieuses, des pseudo-reliquaires, des via crucis pour faire bouillir la marmite ! Très vite, ce fils de bistrotier a l’idée de génie de créer un café associant l’art et la picole, qui, malgré la publicité qui vante ses boissons célèbres (absinthe de Victor Hugo, liqueur de Napoléon, vin de Jules Grévy), sert principalement du picrate abject. On pouvait même y admirer, trônant sur une cheminée, un crâne de Louis XIII enfant !
En 1885, le cabaret déménage et son succès va grandissant. On vient au Chat noir pour son ambiance si particulière, entendre ses chansonniers, son esprit. Salis sait jouer de l’indulgence de ses clients célèbres, on lui passe tout, et on vient même pour jouir de ses réparties, fussent-elles à ses propres dépens. Le Chat noir fonctionne bien, et dans les années 1890, il organise des tournées-spectacle dans toute la France. Un cabaret, mais pas seulement, Salis publie une revue hebdomadaire à partir de 1882, qui portera des textes de Verlaine, Bloy, et merveilleusement illustrée par ce que l’époque compte de beaux crayons (Steinlen, Willette, Caran d’Ache)…

Ici, l’édition originale du premier volume des « Contes du Chat Noir », qui reprend 16 contes publiés dans la revue. Très richement illustré, et dans un style littéraire rabelaisien, c’est tout l’esprit du XIX° finissant qui se donne à lire. Salis avait initialement prévu de publier quatre tomes, portant chacun le nom d’une saison, mais deux seulement seront imprimés. L’Hiver et le printemps.
Dans cet exemplaire, la superbe couverture d’origine a été conservée, et reliée de manière à avoir le très beau dessin de Georges Auriol comme s’il s’agissait d’une planche dépliante. Dans une reliure toilée à coins de l’époque.

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