Lucien Maurice Vilain

Bon état.

Les Presses Modernes

1965 / 316 pages

ISBN N/A

Le réseau du Midi, prolongement naturel de celui d’Orléans vers le Sud, dont le nom évoque des paysages ensoleillés, est parmi nos anciens grands réseaux, celui dont la création a été la plus longue et la plus difficile et conséquemment la plus récente, relativement parlant.

En effet, la concession définitive datait de i8gg et en principe, ne devait revenir à l’Etat qu’en i960.

La constitution de la Compagnie du Midi, retardée essentiellement par des modalités d’ordre financier, et aussi par les visées d’autres oligarchies financières sur une partie des lignes projetées, notamment celles des Compagnies de Lyon à la Méditerranée et d’Orléans, a été très laborieuse.

Confinant à la frontière la plus méridionale de la France, le réseau du Midi était le seul à ne pas avoir d’embarcadère à Paris, il était relativement peu connu et pourtant il tient aussi sa place à divers titres dans le palmarès technique qui caractérisa pendant huit ou dix décennies l’évolution des chemins de fer français.

Malgré les erreurs techniques du début, qui furent d’ailleurs coûteuses, en particulier l’adoption de la voie Bar'low et du type machinetender pour toutes les locomotives, les premiers types de matériel étaient bien étudiés et eurent une longévité remarquable, la locomotive N° 178, conçue en 1854, mise en service en 1856, roulait encore assez récemment et sera conservée ; la voiture de 3'' classe C 189, mise en service en i860 et les ex 2e classes 303 et 339, construites en 1834-33, existaient encore en 1934, prouvant ainsi par leur durée, leurs qualités constructives et la gestion économique du Réseau.

La première période qui va des origines à 1878, vit naître quelques types fort remarquables, notamment les machines à roues libres et les mixtes de 1833, les locomotives à 4 essieux accouplés créées pour la rampe de Capvern (Hautes-Pyrénées) inspirées d’ailleurs avec augmentation de puissance de la Wien-Raab autrichienne, les célèbres machines mixtes 801 de 1867 qui firent un service extraordinaire, et les puissantes locomotives de rampe de la série 1001, construites pour Bédarieux-Millau.

C’est en 1878 que furent mise en service les premières machines à grande vitesse à 2 essieux accouplés de la série 31 à 93, machines réussies et d’une bonne stabilité, suivies un peu plus tard par les 1601 très analogues.