L'histoire bavaroise à la période napoléonienne se résume trop souvent à
deux noms, Max Joseph qui fut le premier roi de Bavière et son ministre
Montgelas.
Ce livre rend justice au troisième homme, le baron de Cetto (1756-1847), artisan infatigable du rapprochement de la Bavière et de la France de Napoléon.
D'abord au service du duc des Deux-Ponts, dont le duché fut occupé par
les Français dès 1793, Cetto participa au congrès de Bâle en 1795 et fut
envoyé à Paris en 1796 pour sonder la France sur ses intentions envers
la maison palatine qui avait l'expectative d'une Bavière menacée, depuis
Joseph II, par les visées annexionnistes de l'Autriche.
Ambassadeur à Paris en 1797, il négocia pendant le congrès de Rastatt
pour que les accords franco-prussiens ne se fassent pas sur le dos de
l'ensemble Palatinat-Bavière.
En 1799, Max Joseph des Deux-Ponts devint électeur de Bavière et, malgré
les efforts de Cetto, se tourna vers les puissances de la seconde
coalition et rappela son ambassadeur en 1799.
La guerre fut catastrophique pour la Bavière et en 1800, Cetto regagna
Paris où il négocia avec Talleyrand le traité d'amitié franco-bavarois
de 1801.
Ce rapprochement permit de préserver l'intégrité territoriale de la
Bavière menacée du côté de l'Innviertel, puis un agrandissement
territorial en Souabe.
En août 1805, le traité d'amitié se transforma en traité d'alliance
et le résultat en fut l'érection de la Bavière en royaume et le mariage
d'Eugène de Beauharnais avec la fille du roi.
En dépit de son souverain, Cetto fit entrer la Bavière dans la
Confédération du Rhin, ce qui n'empêcha pas de nouveaux accroissements
en 1810.
En 1813, Max Joseph signa un traité d'alliance avec l'Autriche et Cetto fut rappelé. Il quitta la carrière politique en 1817