Lettres originales de Mirabeau écrites en captivité entre 1777 et 1780 - édition originale 1792 - 4 volumes

Lettres originales de Mirabeau, écrites du donjon de Vincennes pendant les années 1777, 78, 79 et 80 contenant tous les détails sur sa vie privée, ses malheurs et ses amours avec Sophie Ruffei, marquise de Monnier : recueillies par P. Manuel, Citoyen français.

Paris, Strasbourg, Londres. J.B. Garnery, Treuttel, de Boffe, 1792, An 3.

Quatre volumes In-8°, pleine basane marbrée, dos lisse.
Tome 4 : coiffe inférieure frottée et mors légèrement fendu.
436, 452, 600 et 306 pp.
Edition originale posthume parue en 1792.
Bel exemplaire.

Un témoignage de premier ordre sur la captivité de Mirabeau au donjon de Vincennes où il fut enfermé pour dettes entre 1777 et 1780 et où il côtoya le marquis de Sade.

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Courte biographie de Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau
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Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau, plus connu sous de nom de Mirabeau, est né dans le château de Bignon-Mirabeau dans le Loiret. Souffrant de malformations physiques (un pied tordu, deux grandes dents et une énorme tête) et défiguré à l'âge de trois ans par la petite vérole, il compense sa laideur impressionnante par une remarquable intelligence et vivacité d'esprit.

Mirabeau étudie le droit à l'université d'Aix-en-Provence. Il mène une vie de débauche et a des relations très difficiles avec son père. Pour le soustraire à ses dettes ce dernier le fait enfermer plusieurs fois au fort de Vincennes. Après un exil au château de Joux (Jura), il s'enfuit en Hollande avec Sophie de Ruffey, épouse du marquis de Monnier. Condamné à mort par contumace, il est extradé en France et emprisonné pendant trois ans dans le fort de Vincennes où il écrit "Lettres à Sophie".

Libéré en 1780, Mirabeau essaie de vivre en écrivant et publiant des textes politiques et notamment un Essai sur les lettres de cachet et les prisons d'État (1782). En 1786, Talleyrand lui obtient une mission secrète à Berlin, où il reste pendant six mois pour le compte du Contrôleur général des finances, Charles Alexandre de Calonne.

A la veille de la Révolution, rejeté par la noblesse, Mirabeau est nommé au Tiers-état d'Aix-en-Provence en 1789 puis à l'Assemblée nationale dont il devient l'un des plus illustres orateurs grâce à son éloquence hors du commun.
Il est l'auteur de la célèbre phrase prononcée pendant les États généraux, lors de la séance royale du 23 juin 1789 :
"Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu'on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes."

Mirabeau participe à la rédaction de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Ditoyen. Avec Condorcet, La Fayette et l'Abbé Sieyès, il fait partie de la Société des amis des Noirs qui défend l'abolition de la traite des Noirs et la fin progressive de l'esclavage. Voulant réconcilier le roi et l'Assemblée nationale, il se montre favorable à une monarchie constitutionnelle forte pour laquelle il défend sans succès le véto absolu, tout en continuant à défendre le peuple. Il contribue à la nationalisation des biens du clergé.
Mirabeau meurt brusquement, empoisonné, le 2 avril 1791 à l'âge de 42 ans. Sa mort est perçue comme un deuil national et son corps est amené en grande pompe au Panthéon. En 1792, on découvre par sa correspondance qu'il s'était rallié secrètement au roi Louis XVI qu'il informait et conseillait en échange d'argent pour payer ses dettes. Il est accusé de trahison et sorti du Panthéon en 1794.
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