Document manuscrit intitulé au dos :

Papier relatif aux Maisons de Réclusion pour obtenir mis en Liberté de ma soeur.

Incarcération de ma tante petite aide de mon oncle prêtre

« Aux Citoyens formant le Comité de Surveillance de la Commune de St Girons Département de l’Ariège.

« Les Citoyennes Louise Grenade Dame Souspine, Jeaneton Sermet Dame Chanchourse, Jeane Marie Fevre, Marianne Anouilh, Jeane et autre Jean Faune Soeurs, Marguerite Boyer et sa fille, la femme du Citoyen Boy ainé, les filles Aveid et soeurs, La femme du Citoyen Prompt, Elisabeth Cluzon, la nommée L***, la fille demeurant chez Nantus, la fille demeurant chez le Citoyen Laquene, Saunat de St Valier, la fille du Citoyen Pinou, les 3 filles du Citoyen Bondes, la fille du Citoyen Etienne Domene, Jeanneton Bacque, la femme du Citoyen Foursat, Jeanne Marie Sales, Marianne et Antoinette Langlade Soeurs, Marguerite Fevrier, et Germaine Lechant.

Citoyens

Il y a longtemps que nous gémissons dans les Maisons d’Arrêt de la Ville de St Lizier ; Nous respectons les ordres en vertu desquels nous y sommes détenues ; parce que nous sommes persuadés qu’ils n’ont été déterminés que par des motifs puisés dans l’intérêt Public ; Mais Citoyens, qu’elle peut en avoir été la véritable cause ? L’examen le plus scrupuleux de notre conduite n’a pu nous en faire soupçonner d’autre que les opinions Religieuses : Elles sont libres ces opinions, pourvu que leur manifestation ne tende pas à troubler l’ordre Public. Or nous vous protestons, et nous osons défier toute preuve contraire, que dans aucune occasion, nous n’avons jamais rien dit, ni fait qui puisse nous faire accuser d’incivisme. Nous n’avons jamais quitté la ville de St Girons, vous en êtes les surveillants, vous en connaissait tous les rapports, veuillez prendre sur notre compte tous les renseignements que votre sagesse vous inspirera : consultez les gens de Bien, c’est à dire, les vrais républicains : la très grande Majorité et presque tous les habitants ont donné des preuves Manifestes de ce caractère, et pas un ne vous dira que nous devions être mises dans la classe des mauvais Citoyens.

C’est dans cette confiance que nous venons vous demander notre liberté définitive ou provisoire sous telle précaution que votre sagesse et votre amour pour la République vous inspireront. »

Grand Papier bleuté vergé filigrané de l’époque, format 35 x 45cm, mouillures anciennes et petits trous dans le texte, encre noire, pliures et en bon état.