LUCIEN BONAPARTE A MADRID
DECEMBRE 1800 A NOVEMBRE 1801


LUCIEN BONAPARTE AMBASSADEUR DE FRANCE EN ESPAGNE SOUS LE CONSULAT


Par François PIETRI

EDITIONS GRASSET, 1951
BROCHE, 388 PAGES. BIBLIOGRAPHIE. 6 ILLUSTRATIONS Hors texte


« Nous présentons ici, sur la foi de documents authentiques et souvent inédits, le récit de l’Ambassade de LUCIEN BONAPARTE en Espagne, qui a duré de décembre 1800 à novembre 1801. Cette période de l’existence de LUCIEN nous a paru mériter quelques développements, moins pour la connaissance plus complète qu’elle donne d’un personnage - le frère le plus indépendant de NAPOLEON - que l’histoire courante s’est plus injustement à malmener, que parce qu’elle jette sur la politique espagnole du Premier Consul, si différente de ce que deviendra un jour, par un enchaînement malheureux, celle de l’Empereur.

Lucien Bonaparte, au 18 Brumaire, avait déjà été, pour son aîné, un conseiller précieux, et qui avait empêché, par sa clairvoyance et son sang froid, qu’une réforme constitutionnelle somme toute régulière, ne dégénérât en coup de force brutal. Au cours de son Ambassade à Madrid, LUCIEN tentera, sans le même succès de lui rendre le même service. Tout son effort tendra à orienter le chef de la nouvelle République consulaire vers le maintien d’une étroite jonction avec les BOURBONS d’Espagne, seule façon, à ses yeux, de réaliser certains desseins de politique européenne qui,faute d’une pareille entente - et c’est bien ce que devait établir un avenir rapproché- se seraient heurtés fatalement à la défiance et à l’échec.
Toujours est-il que cette Ambassade de 1801 fait assister - sinon à une lutte ouverte - du moins à un désaccord de plus en plus profond et qui s’accentue de jour en jour entre NAPOLEON et LUCIEN.
 
Au début LUCIEN se lie étroitement avec GODOY, conquiert, grâce à lui les bonnes grâces de l’étonnant « ménage » royal, s’emploie à montrer une France nouvelle désireuse d’associer loyalement l’Espagne a ses desseins européens et anti-anglais, sans esprit de subordination et de violence, dans le respect de ses intérêts nationaux en se gardant de la périlleuse ingérence des militaires.

C’est cependant sur ce dernier point que la querelle naîtra au lendemain de l’attaque sur le Portugal, la fameuse « guerre des oranges ». Elle divise un Premier Consul qui flaire, tout à coup, les lauriers de la conquête et un LUCIEN qui s’en tient à la branche d’olivier que NAPOLEON et TALLEYRAND ont placée entre ses mains…
Mais ce n’est pas LUCIEN qui a changé de tactique, c’est son frère qui, au bruit du canon, n’a plus vu brusquement dans la Cour d’Espagne que la servante de son ambition et non l’associée de ses desseins. LUCIEN, - que l’on a accusé de s’être enrichi à Madrid -, en matière d’argent, n’était ni meilleur, ni pire que tous les diplomates de son temps. Il ne cessa de défendre, en Espagne, et souvent contre son ami GODOY, une politique française avisée, prudente, cordiale, à laquelle son frère, qui l’avait d’abord préconisée, aurait eu intérêt à se tenir. Il s’était rendu un meilleur compte que NAPOLEON des limites qu’il importait de ne pas franchir, si l’on entendait se ménager durablement le concours d’un pays dont l’abstention avait une valeur suffisante pour qu’on ne risqua point, en la brisant, d’en renverser les bienfaits.

LUCIEN BONAPARTE au lendemain de la Paix de Badajoz en juin 1801, adressa à son frère cette phrase qui constituait déjà, par prophétie la juste critique du futur « guet apens » de BAYONNE de 1808 « Un négociateur ne vous sert désormais de rien en Espagne: je vois qu’il vous y faut un proconsul ».

ETUDE HISTORIQUE DE PREMIERE VALEUR DOCUMENTAIRE

BON ETAT

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