HENRI WAQUET

Henri-Joseph-Marie Waquet
1887-1958
Historien d'art - Archiviste en chef du Finistère - Président de la Société d'archéologie du Finistère et membre de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne.


L'ART BRETON

2 tomes reliés en 1 volume, chaque tome est orné de 291 héliogravures.

Couvertures et hors-texte en couleurs de Germaine Petit


Exceptionnel exemplaire, joliment relié et enrichi d'un envoi de l'auteur à Joseph Villard ainsi que d'une carte de visite de l'éditeur.


À M. Joseph Villard
digne successeur des traditions paternelles
cordial hommage
H. Waquet


Le nom des Villard résonne bien au-delà du cercle restreint des collectionneurs de cartes postales anciennes. Sur trois générations, cette famille d'artistes et de photographes a laissé un héritage de milliers de documents, faisant partie intégrante du patrimoine breton. Joseph Villard (1838-1898), est initié à la photographie par son frère Jean-Marie, qui a été formé par Nadar et Louis Daguerre à Paris. En 1865, Joseph ouvrira un atelier à Quimper et entreprendra de fixer des images en arpentant villes et campagnes à vélo. Son fils, Joseph-Marie (1868-1935), puis son petit-fils, Joseph-Henri (1898-1981), ont perpétué cet héritage artistique avec une sensibilité toujours aussi vive. La maison d'édition Quimpéroise "Joseph-Marie Villard père et fils" a produit plus de 7000 cartes postales. Pendant près d'un siècle, ils ont immortalisé le Finistère dans toute sa splendeur : ses monuments, ses paysages pittoresques, ses hommes et ses femmes, dans leur quotidien ou dans des moments forts de leur vie. En 1933, Joseph-Marie Villard et son fils Joseph-Henri Villard font construire à Quimper le magasin Ty Kodak, par l’architecte Olivier Mordrelle. Cet immeuble est aujourd’hui classé monument historique.




GRENOBLE, BENJAMIN ARTHAUD ÉDITEUR, 1933.

2 tomes reliés en 1 volume in-8° (17 x 24 cm) de 140 & 161 pages, complet de ses deux cartes dépliantes. Jolie reliure en demi maroquin à coins, dos orné d'un vitrail mosaïqué, couvertures d'origines conservées.

Bel exemplaire, en très bon état, quelques légères salissures sur la reliure et petites rousseurs sur tranches. Intérieur très frais. 



M. Henri Waquet a évité avec habileté le double écueil — auquel n’échappent guère les ouvrages d’exégèse monumentale — de la sécheresse archéologique ou de la narration touristique monotone et d’un lyrisme facile. Sa connaissance sûre de l’archéologie sait se dissimuler et il a réalisé le livre à deux publics, utile aux archéologues et accueillant au grand public. Le premier volume traite de l’art breton des origines à la fin du XVe siècle, époque où l’art breton a produit de belles œuvres, mais qui doivent presque tous leurs caractères aux écoles voisines, particulièrement à l’école normande. Aussi est-on naturellement conduit à préférer le second volume qui traite de la renaissance (laquelle se prolonge en Bretagne jusqu’à la fin du XVIIe siècle), époque où l’art breton a donné la mesure de son originalité. C’est en effet au moment où elle perd son autonomie que la Bretagne prend conscience d’elle-même et que son régionalisme se développe. M. Henri Waquet explique ce fait, en apparence paradoxal, d’une façon très subtile. II montre que la force d’expression ethnique longtemps étouffée en Bretagne par les directives d’un art officiel et aristocratique qui reste en liaison étroite avec l’aristocratie des provinces voisines, se trouve libérée lorsque la Bretagne, perdant ses ducs, n’est plus qu’une province « éloignée » du royaume de France. On trouvera dans ce beau livre des remarques fort pénétrantes sur la psychologie de l’âme bretonne et la façon dont elle s’est exprimée dans un art funéraire [...]  L’un des plus grands attraits de cet ouvrage, comme de tous ceux qui sont publiés par les éditions Arthaud, est la remarquable qualité de la reproduction photographique. On sait que cette maison s’attache depuis des années à perfectionner la rotogravure. Cette technique qui laissa longtemps beaucoup à désirer, nous paraît ici définitivement au point et dans L’Art breton, le procédé mécanique atteint presque la beauté de la défunte — hélas ! — héliogravure à bras d’avant-guerre.

G. B - L'Amour de l'Art - janvier 1934