Celles-ci sont réalisées de manière artisanale, avec les moyens du bord : scanner, ordinateur, imprimante laser pour le noir et blanc, imprimante à jet d’encre (avec résine) pour la couleur. La reliure est faite à la main, avec de la toile adhésive.

Chaque nouvel album est fabriqué à une quinzaine d’exemplaires, afin d’honorer les souscriptions et premières ventes. Par la suite, de nouveaux exemplaires sont fabriqués (et numérotés en continu) au fur et à mesure des demandes. Les tirages sont limités – en général 26, 50 ou 99 exemplaires, selon.

Il n’est pas rare que les albums soient modifiés en cours de tirage : nouvelle couverture, nouveaux scannes de meilleure qualité, compléments ou corrections dans le rédactionnel. Vous bénéficiez toujours de la version la plus récente.

Nous ne poursuivons aucun but lucratif. Certains albums, réalisés il y a plusieurs années, ont été vendus à seulement une vingtaine d’exemplaires et, à ce jour, aucun album n’a atteint la limite prévue des 99 exemplaires. Nous ne comptons évidemment pas le temps passé sur ces réalisations ! Nous nous efforçons seulement de couvrir les frais de fabrication et de recherche et acquisition des documents originaux – ce qui n’est pas toujours évident… Un grand merci, à ce sujet, à ceux de nos correspondants qui à l’occasion nous prêtent les trésors de leurs bibliothèques.

Nous essayons de tirer de l’oubli des BDs que nous apprécions, à titre personnel, en espérant faire plaisir à des amateurs partageant nos intérêts, nos curiosités. Nous nous efforçons d’éditer des BDs que nous pensons être entrées dans le domaine public – en particulier les réalisations étasuniennes des années 40/50, dont le copyright d’époque court sur 29 ans, renouvelable une fois auprès des services de la Bibliothèque du Congrès, et qui dans leur forme originale (non retouchée par l’auteur) sont libres de droit 58 années après parution. Concernant les francophones, nous essayons autant que faire se peut de retrouver des descendants des artistes ou des ayants droits des éditeurs d’époque – lorsqu’il y en a.

Cela étant précisé, si vous avez acheté un de nos albums par correspondance, sans connaître au préalable notre travail « de visu », (en particulier sur des sites comme ebay), vous avez parfaitement le droit d’être déçu par l’aspect très artisanal de nos productions. Un renvoi est alors possible, suivi d’un remboursement du prix de l’album. Nous nous efforçons d’éviter toute situation conflictuelle, et préférons miser sur la bonne foi des uns et des autres.

DESCRIPTIF DE CET ALBUM

Le septième (et dernier) album de cette Intégrale est consacré aux huitième et neuvième épisodes dans la version française : Demain la Terre sautera ! suivi de Le Triomphe de Marcus. A l'origine il s'agit dans la version italienne d'un unique épisode, La Fine del Mondo (1946). Il reproduit la traduction française (30 planches en noir et blanc, en deux fascicules) dans la version rarissime des Sélections Prouesses (1948) + une bibliographie des diverses éditions françaises (avec les références originales italiennes) [prix de vente : 12€ + port].

En 1936, Cesare Zavattini (1902-1989) n’est pas encore une figure centrale du Néoréalisme italien. Le futur scénariste de plus de quatre-vingt films – dont vingt-six pour celui qui deviendra son complice préféré, Vittorio de Sica – travaille alors pour les Editions Mondadori, dirigeant en particulier les publications pour la jeunesse.

De son côté, Federico Pedrocchi (1907-1945) est un scénariste et dessinateur reconnu. Né en Argentine de parents italiens, sa famille rentre au pays en 1912. Le décès prématuré de son père oblige Pedrocchi a abandonné ses études et à ouvrir un atelier de création graphique, à Milan. Il réalise des publicités aussi bien que des bandes dessinées pour divers journaux où il officie comme dessinateur et/ou scénariste, comme Il Corriere dei Piccoli, Jumbo ou Il Domenica del Corriere. En 1935, il signe le scénario de I Due Tamburini, dessiné par Kurt Caesar pour I Tre Porcellini [Les trois petits cochons].

Une collaboration fructueuse débute alors entre Zavattini et Pedrocchi. Il est généralement admis que le premier fournissait les idées de base et rédigeait un rapide résumé de l’histoire, charge au second de la développer au format d’un véritable scénario. Divers dessinateurs prennent alors le relais, choisis en fonction de leur style. Ainsi Pier Lorenzo De Vita réalise La Primula Rossa del Risorgimento (1938) tandis que Walter Molino dessine Zorro della Metropoli (1937) et La Compagnia dei Sette (1938) – avec le seul Pedrocchi il livrera ensuite Capitain l’Audace (1939) et surtout Virus, Il Mago della Foresta Morta (1939) traduit en France sous le titre Le Magicien de la Forêt Morte.

Mais la série la plus mémorable crée par le tandem scénaristique est sans nul doute Saturno contro la Terra (1936). Pour celle-ci, il est fait appel à Giovanni Scolari, un illustrateur de livres pour la jeunesse. Né en 1882, ce n’est donc pas un débutant – même si c’est avec Saturno contro la Terra qu’il fait ses premiers pas dans la bande dessinée. Il réalise par la suite plusieurs autres BD pour les magazines de l’éditeur : La Galea dalle Vele d’Argento (1937), L’Aquila Fulva (1938), Nelle Viscere della Terra (1938 – une julevernerie !) ou La Nube di Gelo (1940). Pour les éditions Alpe il dessine un épisode de Volpe. Après guerre, Scolari fera un bref retour à la BD avec Un Uomo contro il Mondo : Bax contro il Grande Nemico (1951), basé sur un scénario de Mario Gentilini et le toujours actif Cesare Zavattini. Scolari décède à Milan, en 1956.

Quant à Pedrocchi, il participe en 1937 au lancement de Paperino, une autre édition italienne d’un personnage de Walt Disney, cette fois il s’agit de Donald Duck. Il est tout à fait remarquable que Pedrocchi ait été le premier à mettre en scène le célèbre canard dans des longs récits – à l’époque Donald Duck paraissait uniquement en stips. Il écrit et dessine les deux premières aventures italiennes de Donald : Paperino e il Mistero di Marte, une histoire de SF publiée dans Paperino du 30.12.1937 au 28.4.1938, et Paperino Inviato Speciale – avant de se concentrer sur les scénarios en cédant les crayons à Enrico Mauro Pinochi. Pedrocchi est tué prématurément en 1945, lors d’un raid aérien de la RAF.

Saturno contro la Terra est sans nul doute la plus célèbre bande dessinée de Science-Fiction italienne des années trente – et une des plus remarquables au monde.