Plaidoyer de M. de Marchangy, avocat général de la cour royale de Paris, prononcé le 29 août 1822, devant la cour d'assises de la Seine, dans la conspiration de La Rochelle.

A Paris, chez A. Boucher. 1822. In-12 broché (200 x 130 mm) 241 pp.

Plaidoyer de M. de Marchangy, avocat-général à la Cour royale de Paris, dans la Conspiration de La Rochelle, dite des quatre sergents, dénonçant officiellement et dévoilant la secte des Carbonari.

Dès 1821, sous la Restauration, le 45e régiment d'infanterie en garnison à Paris inquiète les autorités militaires et civiles à cause de son mauvais esprit. En particulier, les soldats refusent de crier «Vive le Roi». Aussi, afin de couper le régiment des mauvaises influences politiques, il est transféré à La Rochelle le 21 janvier 1822.

Comme nombre de militaires hostiles à la Restauration monarchique, quatre jeunes sergents nommés Jean-François Boriès, Jean-Joseph Pommier, Marius-Claude Raoulx et Charles Goubin, ont fondé dans leur unité une vente de carbonari, complot afin de faire un putsch militaire et chasser les Bourbons. À La Rochelle, les conspirateurs poursuivent leur action clandestine mais sont bientôt dénoncés.

Traduits en justice avec une vingtaine de complices, ils refusent de dénoncer leurs chefs, malgré pressions et promesses de grâce. Ils paient donc pour ces derniers, au premier rang desquels figure le marquis de La Fayette. L’avocat général se contente de faire des allusions à ces hauts responsables de la Charbonnerie qui, dans l’ombre, tirent les ficelles d’une insurrection dont ils espèrent bien profiter sans prendre de risques.

Accusés de complot, ils sont traduits devant la cour d'assises de la Seine, condamnés à et guillotinés en place de Grève à Paris le 21 septembre 1822. « Vive la liberté ! » crièrent chacun des quatre condamnés en grimpant sur l’échafaud. « Rappelez-vous que c’est le sang de vos fils qu’on fait couler aujourd’hui ! » ajouta l’aîné : Jean-François Boriès. Comme ils n'avaient participé à aucune rébellion, les quatre sergents ont été considérés comme des martyrs et la jeunesse exalta le sacrifice des jeunes héros. Leur destin tragique et glorieux en a fait des héros populaires. Ils furent emprisonnés dans la tour de la Lanterne à La Rochelle (appelée aujourd'hui tour des Quatre sergents), puis à Paris. Ils sont enterrés au cimetière Montparnasse où un monument perpétue leur souvenir dans l'allée des Sergents de La Rochelle ».