L'HARMONIE 
dans ses plus grands développements, présentée sous un jour entièrement nouveau ou
Théorie de Composition musicale tellement simple que les plus jeunes Elèves 
peuvent en très peu de tems (sic) devenir habiles harmonistes

par T. R. POISSON 

PARIS, chez N. PATÉ, Éditeur de Musique Passage du Grand Cerf, 14
et chez l'AUTEUR, Barrière du Roule, 36

Traité d'harmonie gravé, vers 1845, demi-reliure, papier vélin, 153 pages 
Texte, Musique et Impression par Chiarini, rue Montorgueil

Etat : demi-reliure dos muet, quelques frottements aux plats, cachets tamponnés d'un ancien propriétaire sur plusieurs pages,
 petite auréole claire allant s'amenuisant en marge droite des premières pages,
le dernier cahier est un peu jauni (différence de qualité du vélin)
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Toussaint-René Poisson (1797-1861), prix de Rome en 1819

Source : Musinem.com

"Toussaint Poisson s'est principalement consacré à l'enseignement. Professant le piano, le chant et la composition en leçons privées, le 19 décembre 1837 il ouvre des cours d'harmonie au 14 de la rue des Saints-Pères, qu'il dispense suivant sa méthode ; le prix du cours est alors de 25 francs par mois ou 120 francs pour la durée d'un cours de six mois. L'année suivante, Le Ménestrel du 8 juillet 1838 nous apprend que « les résultats obtenus cette année dans les cours d'harmonie de M. Poisson sont des plus remarquables. Ce savant professeur, grâce à son ingénieuse méthode, a fait des élèves de première force dans l'espace de six mois. Un magnifique local, passage Sainte-Marie, 2, ou rue du Bac, 58, est disposé pour la réouverture de ces cours, qui se feront à l'époque de la Toussaint. » Devant le succès rencontré dans ses cours il publie en 1839 un Traité d'Harmonie intitulé précisément L'Harmonie dans ses plus grands développements, présentée sous un jour entièrement nouveau, ou Théorie de Composition musicale tellement simple que les plus jeunes Elèves peuvent en très peu de tems (sic) devenir habiles harmonistes (Paris, chez l'Auteur, rue des Cinq Diamants,18, ou Rue St Martin, 29, 133 pages). 

L'Avant-propos de cet ouvrage nous renseigne sur la méthode de son auteur :

« Les difficultés qu'à présentées jusqu'à nos jours l'étude de l'Harmonie étaient bien faites il faut le dire avec raison pour dégoûter les personnes les plus désireuses de se livrer à la connaissance de cet art. Frappé de cette vérité, et persuadé que des moyens devaient exister pour rendre ce travail court et facile, je me suis mis à l’oeuvre sans autre intention d'abord que de satisfaire mon goût pour ces recherches importantes, et d'aider autant qu'il serait en mon pouvoir aux Elèves qui ont bien voulu se confier à moi pour que je leur transmisse ces connaissances. Mais plus tard ces mêmes élèves et un grand nombre d'artistes distingués m'ayant sollicité de mettre cet ouvrage au jour, en me persuadant qu'il serait d'une grande utilité pour les amateurs, je me suis déterminé à le faire paraître non avec cette conviction, mais bien pour répondre à leurs instances amicales, et pour payer à cet art auquel je me suis voué, le tribut de mes veilles et de mes observations .

« J'ai donné à cet ouvrage le titre d'harmonie dans ses plus grands développements, présentée sous un jour entièrement nouveau, parce qu'en effet tout y est traité depuis la plus petite chose jusqu'à la plus importante, d'après un système qui n'a rien de commun avec ceux connus jusqu'ici : ce système est contenu tout entier dans trois accords : la tonique, la dominante, et la sous-dominante ; tout se réduit là en Harmonie, car il est certain qu'on peut accompagner toute espèce de morceaux de musique, depuis la première note jusqu'à la cadence finale, rien qu'avec ces trois Accords. C'est cette donnée simple par elle même qui m'a fourni la pensée de faire rapporter tout à ce point central, et c'est le développement de ce même principe qui forme la base de ce traité.

« Je me suis attaché dans le cours de cet ouvrage, non seulement pour l'ordre de mon travail, mais encore pour aider à l'intelligence des élèves, à présenter d'abord l'Harmonie simple et naturelle, puis progressivement l'Harmonie la plus recherchée .

« De même que dans tous les traités de Composition, j'ai fait usage des chiffres ; seulement, je ne leur ai pas donné à beaucoup près l'importance qu'on leur à attribuée jusqu' à présent, si bien, que je ne m'en serais même pas servi, si je n'eusse pensé devoir le faire pour me mettre en rapport avec les personnes qui en auraient rencontré, ou qui en rencontreraient ailleurs, afin qu'elles n'y soient pas étrangères . Hors le très faible avantage qu'on trouve dans les chiffres, de pouvoir se rendre compte numériquement de se qu'on à fait, leur inutilité est évidente maintenant qu'ils sont arrivés à être insuffisants pour remplacer les accompagnements devenus presque des symphonies à eux seuls ; en effet, s'il fallait accompagner tous nos opéras modernes seulement avec la basse chiffrée en remplacement de l'orchestre, où en serait-on? Par suite du peu d'utilité que je reconnais à ces chiffres, les élèves d'après cette Méthode n'auront plus besoin d'en apprendre la nomenclature longue et ennuyeuse, outre cela, ils ne perdront plus un temps infini à écrire de l'Harmonie sur des basses chiffrées, travail entièrement inutile, car la difficulté n'est pas de mettre de l'Harmonie sur une basse où tout ce qu'il faut faire est indiqué par des chiffres, mais bien d'établir soi même le choix des Accords.

« On pourra trouver cet ouvrage un peu volumineux pour une théorie que je présente comme très simple, il est vrai que j'aurais pu le réduire de beaucoup en me bornant à ne donner que des règles générales, mais j'ai tenu à entrer dans une foule de détails pour que mon ouvrage fut complet jusque dans ses moindres parties ; j'aurais pu aussi le diminuer en élaguant quantité d'exemples dont pourraient peut être se passer les personnes qui indépendamment de ce traité, auraient encore un maître pour les diriger, mais qui deviennent très utiles à celles qui veulent se livrer seules a l'étude de cet art. »