Jules Gaspard Aynard, duc de
Clermont-Tonnerre (1769-1837), officier à l’armée de Condé, aide-de-camp du
général Clarke sous l’Empire puis colonel-major d’un régiment des Gardes
d’Honneur, il deviendra chambellan de la princesse Borghèse.
Intéressante L.A.S. s.d. au paraphe
[vers1807-1808] (minute) avec plusieurs corrections, titrée Lettre
confidentielle à M. le Gal C[larcke]. Il commence par
exposer sa situation : « Après la campagne de la Grande Armée, le
général Dumas avait demandé pour moi le grade de capitaine, le général Oudinot
sollicita aussi pour moi le commandement d’une compagnie de ses braves
grenadiers. Tout fut refusé, je suivis mon général en Dalmatie puis à Naples…
» On lui proposa alors le grade de lieutenant-colonel au service du roi de
Naples mais il le refusa. Il participa ensuite au siège de Gaète où il obtint
des témoignages honorables de Massena qui lui permis, avec
également l’appui de Joseph Bonaparte, d’entrer dans la Garde pour
y commander la compagnie d’artillerie à cheval. Mais, contre toute attente, la
garde « fut donnée au service de Naples, on lui ota sa patrie. La
paix régnait alors. J’osais écrire à l’Empereur qu’en rendant à son frère le
service qu’il avait exigé de moi, je n’avais jamais prétendu cesser d’être
français, et je lui demandais de daigner disposer toujours d’un soldat dévoué à
sa grande Armée… » Il tente ensuite de suivre Massena mais sa
compagnie doit servir aux avant-postes ; on lui promet de diriger une
expédition dans l’Adriatique s’il en présente le projet… Désespéré, Aynard
demande à être envoyé en Turquie et en Perse, mais le roi répond que « les
flottes ennemies qui couvraient les deux mers ne lui permettait pas d’éloigner
les officiers sur lesquels il comptait le plus et qu’on était aussi au poste
d’honneur près de lui… » Il rappelle à son correspondant qu’il est
français, « c’est à l’Empereur que je me suis engagé, mon cœur
serait plus satisfait d’être grenadier parmi mes concitoyens, que général d’une
troupe étrangère… » et demande son aide et soutien pour « être
appelé à une expédition de guerre, à une armée qui combatte, au nord, au midi,
n’importe, pourvu que je puisse apprendre et faire mon métier comme un homme de
cœur et comme un français… » 4p in-4, TBE.