2 lettres concernant sa candidature à l'Académie française dont l'une très critique envers Paul Claudel
"Je serai candidat au fauteuil d' H. de Régnier, où il semble indiqué que l'Académie élise un poète.
Je me permets de vous rappeler que France est sorti de sa longue retraite pour venir vôter pour moi; que Barrès, que Régnier, que Nolhac furent de mes plus fidèles partisans; que vous-même m'avez écrit d'inoubliables lettres ...
Je sais de quel grand poids est votre autorité sous la coupole. Laissez-moi espérer que cette fois au moins, j'aurai votre appui. Et ce sera, de votre part, une bonne action envers un vieux serviteur des lettres, qui n'a cessé de vous admirer et de vous aimer"
Lettre du 22 juillet 1936 :
"Merci de votre bonne lettre encourageante. Vous savez que si je me présente à l'Académie avec cette obstination, ce n'est ni par ambition, ni par souci de vaine gloriole, mais par nécessité, pour défendre mon oeuvre et la poésie au théatre, que la Comédie Française, prise du ruineux vertige que vous savez et rompant avec sa principale raison d'être, s'attache à étouffer.
J'espère que si l'Académie française songe à élire un poète, ce ne sera pas pour remplacer les deux qui viennent de mourir par l'orgueilleux et médiéval Cyclope chrétien Paul Claudel qui prétend que la France, pays de grands prosateurs, n'a pas le sens de la poésie. A cause de cela même son élection procurerait évidemment à l'étranger une grande joie, car elle achèverait de nous casser les reins.
Oh! je ne veux pas dire que Claudel, sorte de génie fumeux et apocalyptique soit indigne de l'Académie, mais ce qu'il faut éviter, c'est qu'il succède à un grand poète comme Régnier, parce que son élection en prendrait un sens qu'elle ne doit pas avoir.......