Alfred Cortot (1877-1962)

 

Lettre autographe signée, datée du 27 janvier 1940, adressée de Paris à Georges Maringer (1869-1941), conseiller d’État, président du Touring club de France.


« Mon cher Président,

J’ai, une fois de plus, l’agréable mission de venir vous exprimer toute la gratitude du Comité-Directeur de notre service pour le magnifique et généreux appui accordé par le Touring club à des initiatives en faveur du Foyer militaire de la zone du Front. Les deux mille cinq cent jeux que nous leur répartirons de votre part constitueront le ravitaillement récréatif de vingt-cinq d’entre eux, et nous sommes assurés que votre grande fédération sera de la part de nos soldats l’objet de la plus sincère reconnaissance.

Veuillez, mon cher président, trouver ci-joint le reçu de vos libéralités et agréez, je vous prie l’expression de mes sentiments les plus sincères et les plus dévoués.

Alfred Cortot ».


En haut de la lettre, de la main de Maringer : « Cortot. »

Lettre à en-tête : Association pour le développement des œuvres d’entr’aide dans l’armée. Service Lecture, Arts, Loisirs et Sports aux Armées. 

Deux tampons à l’encre vert clair : Le délégué-général.

Le cachet de l’ancienne et prestigieuse collection Debauve est également et discrètement apposé au dos du document.

Sublime document de guerre.

Le 3 septembre 1939, le jour de la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne, Cortot interrompt, comme il l’avait fait en 1914, sa carrière pianistique pour se consacrer entièrement à des actions patriotiques. Il prend lui-même l’initiative de rédiger un projet pour coordonner toutes les activités culturelles afin d’apporter distraction et réconfort aux soldats français. Cortot se voit alors proposer par Georges Huisman, directeur des Beaux-Arts, le poste de délégué général aux Arts et loisirs aux Armées. Pendant la « drôle de guerre », il organise de nombreux concerts où il joue parfois lui-même.

Précieux document.