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oct 53-144

Dimensions / Size : La feuille : 43 cm par 27 cm .
La planche : 32 cm par 21 cm .

Gravure originale du XVIIIe siècle, vers 1740 sur papier vergé .

Quelques rousseurs et manipulations minimes .

Graveur / Artiste : Georg Daniel HEUMANN (1691-1759) .

En transparence :


Envoi rapide et soigné .

oct 53-144
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Les miracles sont nombreux dans la littérature antique juive et gréco-latine : les inscriptions rapportent des guérisons miraculeuses à Épidaure, le sanctuaire grec du dieu de la médecine Asclépios ; les Romains ont leurs guérisseurs comme Apollonius de Tyane, les juifs leurs rabbis thaumaturges comme Honi HaMe'aguel ou Hanina ben Dossa1.

Les miracles de Jésus sont, selon les exégètes et biblistes, classés en plusieurs catégories. Le bibliste protestant Gerd Theissen2 et le théologien jésuite Xavier Léon-Dufour3 relèvent trente-trois motifs qui affleureraient dans les récits évangéliques de miracles4. Selon le théologien protestant Daniel Marguerat, « il s'est avéré que dans la variété de leurs motifs et de leurs personnages, ces récits se présentaient comme les variations infinies d'un même genre, stéréotypé, que l'on retrouve en abondance dans la culture gréco-romaine5 ».

Les exégètes comme John P. Meier6 ou Craig S. Keener (en)7 se basent ainsi sur le rôle des thaumaturges dans l'antiquité juive et le critère d'attestation multiple pour affirmer l'historicité de certains miracles tels que des guérisons ou des exorcismes, en prenant en compte les textes évangéliques qui les évoquent (sommaires évangéliques8, récits de miracles, sentences de Jésus) et leur stratification (aspects théologiques, légendaires et faits bruts)9.
Les miracles dans les Évangiles
Interprétation rationaliste

Dans sa Vie de Jésus, premier volume de l'Histoire des origines du christianisme, Ernest Renan situe Jésus auteur de miracles dans le contexte culturel d'une société crédule du Ier siècle : "Jésus subissait les miracles que l'opinion exigeait de lui bien plus qu'il ne les faisait10". "Jésus se fût obstinément refusé à faire des prodiges que la foule en eût créé pour lui ; le plus grand miracle eût été qu'il n'en fît pas. Jamais les lois de l'histoire et de la psychologie populaire n'eussent subi une plus forte dérogation" ; en effet, selon la perspective d'E. Renan, que l'on peut dire sociologique, "le miracle est d'ordinaire l'œuvre du public bien plus que de celui à qui on l'attribue11".

Analysant, à titre d'exemple, l'épisode de la résurrection de Lazare, Renan propose deux hypothèses : la joie de revoir Jésus a pu ramener à la vie Lazare qui était alors malade ; "peut-être aussi l'ardent désir de fermer la bouche à ceux qui niaient outrageusement la mission divine de leur ami entraîna-t-elle ces personnes passionnées [la famille de Lazare] au-delà de toutes les bornes. Peut-être Lazare, pâle encore de sa maladie, se fit-il entourer de bandelettes comme un mort et enfermer dans son tombeau de famille". Jésus "désira voir encore une fois celui qu'il avait aimé, et, la pierre ayant été écartée, Lazare sortit avec ses bandelettes, et la tête entourée d'un suaire [...] Intimement persuadés que Jésus était thaumaturge, Lazare et ses deux sœurs purent aider un de ses miracles à s'exécuter [...]. Quant à Jésus, il n'était pas plus maître que saint Bernard, que saint François d'Assise, de modérer l'avidité de la foule et de ses propres disciples pour le merveilleux12". "Fatigués du mauvais accueil que le royaume de Dieu trouvait dans la capitale, les amis de Jésus désiraient un grand miracle qui frappât vivement l'incrédulité hiérosolymite [de Jérusalem]. La résurrection d'un homme connu à Jérusalem dut paraître ce qu'il y avait de plus convaincant13".
Miracle et signe

Pour désigner ce qui est habituellement traduit par « miracle », le mot le plus employé dans les textes néotestamentaires est σεμειον, séméion, signe ; on trouve aussi εργον, ergon, œuvre, et δυναμις, dunamis, puissance. Les miracles sont, pour les rédacteurs des Évangiles, des signes de l'action divine que tout le monde ne percevait pas.

La valeur des miracles comme « signes », affirmée dans le Nouveau Testament, rejoint d'une certaine manière l'analyse des historiens rationalistes pour qui ils ne sont pas une description objective des faits mais une façon d'exprimer une vérité religieuse. D
Analysant, à titre d'exemple, l'épisode de la résurrection de Lazare, Renan propose deux hypothèses : la joie de revoir Jésus a pu ramener à la vie Lazare qui était alors malade ; "peut-être aussi l'ardent désir de fermer la bouche à ceux qui niaient outrageusement la mission divine de leur ami entraîna-t-elle ces personnes passionnées [la famille de Lazare] au-delà de toutes les bornes. Peut-être Lazare, pâle encore de sa maladie, se fit-il entourer de bandelettes comme un mort et enfermer dans son tombeau de famille". Jésus "désira voir encore une fois celui qu'il avait aimé, et, la pierre ayant été écartée, Lazare sortit avec ses bandelettes, et la tête entourée d'un suaire [...] Intimement persuadés que Jésus était thaumaturge, Lazare et ses deux sœurs purent aider un de ses miracles à