Oct 53-153

Dimensions :  La feuille : 33 cm par 25 cm .
La planche : 20 cm par 15 cm .

Estampe, eau forte et marouflage papier, signée et justifiée, vers 1980, Françoise Bru :


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Oct 53-153


Le lettrisme, également nommé hyper-créatisme ou hyper-novatisme, est à l'origine un mouvement artistique, puis pluriculturel, né en 1945 avec l'arrivée en France de son fondateur Isidore Isou. Le lettrisme, renonçant à l'usage des mots, s'attache au départ à la poétique des sons, des onomatopées, à la musique des lettres.

Voici la définition qu'en donne Isidore Isou Goldstein en 1947 dans Bilan lettriste : « Art qui accepte la matière des lettres réduites et devenues simplement elles-mêmes (s'ajoutant ou remplaçant totalement les éléments poétiques et musicaux) et qui les dépasse pour mouler dans leur bloc des œuvres cohérentes. »

Par la suite, le Lettrisme se définira comme un mouvement culturel fondé sur la novation dans toutes les disciplines du savoir et de la vie, au moyen notamment de La Créatique ou la Novatique, ouvrage rédigé par Isou entre 1941 et 1976. Il est donc nécessaire de distinguer le "Lettrisme" comme mouvement d'avant-garde, et le "lettrisme" comme art basé sur les lettres ou les phonèmes.

Le Lettrisme est l'un des principaux mouvements d'avant-garde depuis le dadaïsme et le surréalisme. Il représente une tentative extrême de dépassement de l'activité créatrice, fondée sur une connaissance rigoureuse des domaines abordés (la kladologie, du grec klados, branche qui signifie littéralement Science des branches de la culture et de la vie, et qui se propose de faire une description profonde et complète de la culture, qu'elle divise en domaines de l'Art, de la Science, de la Philosophie, de la Théologie et de la Technique, dont elle précise les secteurs de recherche et de découverte).

Plus tard, Isou proposera le terme d'Hyper-créatisme ou d'Hyper-novatisme pour mieux définir ce mouvement qui ne s'est pas réduit à la poésie à lettres.
Repères historiques

Le lettrisme apporte en 1950 l'hypergraphie (d'abord nommée « métagraphie »), art fondé sur l'organisation des lettres et des signes, et considérée comme un dépassement à la fois de l'art plastique figuratif et abstrait, et aussi du roman à mots. Cet art sera, par la suite, dépassé par l'Art infinitésimal (1956), qui envisage n'importe quel élément (textes, images, objets…), au-delà de sa signification immédiate, comme support à l'élaboration d'œuvres purement mentales, imaginaires ou inconcevables, l'Art supertemporel (1960), fondé sur les interventions créatives, concrètes ou mentales du public pendant un temps indéterminé (créant ainsi des œuvres perpétuellement changeantes) et l'excoordisme (1992), considéré comme l'au-delà de l'Infinitésimal, qui s'appuie sur les extensions et les coordinations de particules esthétiques concrètes, imaginaires ou inimaginables.

Le groupe lettriste s'est attaché à toutes les formes de l'art, y compris le cinéma (Traité de bave et d'éternité, d'Isidore Isou, 1951, Le film est déjà commencé ?, de Maurice Lemaître, 1951), la danse (Sonnet gesticulaire (1959), de Maurice Lemaître) et la peinture (peintures hypergraphiques d'Isou, Gabriel Pomerand, Maurice Lemaître, Roberdhay, Gil J Wolman, Jean-Louis Brau, Jacques Spacagna, Aude Jessemin, Roberto Altmann, Roland Sabatier, Micheline Hachette, Alain Satié, Gérard-Philippe Broutin, Jean-Pierre Gillard, François Poyet, Anne-Catherine Caron…).

La considérable œuvre théorique d'Isou comprend, à côté de l'exposé de la doctrine lettriste, un commentaire critique très érudit de chaque domaine abordé.

Cependant, et malgré les dissentiments qui lient les principaux acteurs du mouvement (particulièrement entre Isou et son ex-disciple Debord), cet élan créateur a permis des œuvres audacieuses, comme le cinéma discrépant ou le Traité d'économie nucléaire (Le Soulèvement de la jeunesse) (1949), d'Isidore Isou.
Principaux concepts esthétiques
La loi des deux hypostases esthétiques ou "loi de l'amplique et du ciselant"

Isou découvre ces deux phases en étudiant l'histoire de la poésie, mais le modèle conceptuel qu'il développe sera appliqué par lui à l'ensemble des différents autres arts.

En poésie, il juge que la première phase, dite « amplique », naît avec la poésie d'Homère. Homère établit le modèle de ce qu'un poème doit être. Les poètes ultérieurs développent ce modèle, et explorent, au travers de leurs œuvres, ce qui peut être fait dans le cadre du modèle homérique. Il arrive un moment, cependant, où tout ce qui peut être fait dans ce modèle a été fait. En poésie, Isou estime que ce point est atteint avec Victor Hugo (de même que Eugène Delacroix en peinture, ou Richard Wagner en musique). Passé ce point, la poésie amplique est simplement épuisée, il n'y a plus aucun intérêt à continuer à produire des œuvres suivant le modèle ancien : elles n'expriment aucune créativité authentique, et sont donc sans valeur esthétique.

La phase ciselante succède alors à la phase amplique. La forme, jusque-là utilisée comme un outil pour exprimer des choses qui lui sont étrangères — des évènements, des sentiments, etc. —, se retourne sur elle-même, et devient, parfois implicitem
Hypergraphie

Les lettristes ont d'abord donné le nom de « métagraphie », puis d'« hypergraphie »4, à leur synthèse de l'écriture et des arts visuels. Des précédents peuvent être trouvés dans les œuvres cubistes, dadaïstes et futuristes, dans les domaines de la peinture et de la typographie, comme « Zang Tumb Tumb », de Marinetti, ou dans des poèmes comme « Calligrammes », d'Apollinaire. Cependant, l'Hypergraphie est considérée par Isou comme un nouvel amplique dans le roman et les arts plastiques, après l'épuisement de la prose par James Joyce et son Finnegans Wake, et l'épuisement de la représentation picturale par le cubisme, l'art abstrait, ou les ready-made de Marcel Duchamp.

L'Hypergraphie, créée en 1950, s'est d'abord développé dans le roman5, proposant une prose où l'écriture traditionnelle en alphabet latin est augmentée par l'ensemble des signes et systèmes de notation de la communication. Ainsi, le texte se voyait complété par toutes sortes d'éléments comme le dessin, la photographie, les schémas, des signes d'autres cultures (idéogrammes, alphabets arabes ou hébreux, hiéroglyphes), des chiffres, des notes de musique ou encore des alphabets codés comme le morse ou le braille, des pictogrammes... Le roman hypergraphique emprunte volontiers aux codes du rébus ou de la bande dessinée, propose un véritable jeu avec l'espace de la page6.

Avec son texte Mémoires sur les forces des arts plastiques et sur leur mort, également publié en 19507, Isou fait de l'Hypergraphie la nouvelle structure formelle d'une peinture qui, dépassant le paradigme « figuratif/abstrait »8, utilise comme éléments formels les lettres et les signes de tous les alphabets, auxquels peuvent s'ajouter des signes inventés par l'artiste.

Les premières œuvres hypergraphiques feront leur apparition au début des années 1950, avec notamment Les journaux des dieux (1950) d'Isidore Isou, Saint-Ghetto-des-Près de Gabriel Pomerand et Canailles de Maurice Lemaître. Par la suite, la peinture hypergraphique se développera à partir des années 1960, avec la venue de nouveaux membres au sein du groupe lettriste, comme Jacques Spacagna, Roland Sabatier, Alain Satié, Jean-Pierre Gillard, François Poyet, Gérard-Philippe Broutin.

De ce fait, avec un langage visuel qui leur est propre, les lettristes exploireront la phase amplique et la phase ciselant de l'art de la poly-écriture. Ils développeront l'Hypergraphie au-delà du roman et des arts plastiques, afin que ce dernier domaine soit appliqué à l'ensemble des arts visuels, du cinéma à l'architecture, en passant par la danse, le théâtre ou la photographie.
Esthapéïrisme / Art infinitésimal

Inspiré par le calcul infinitésimal de Leibniz et Newton, Isou concevra l’art imaginaire, n
Le lettrisme apporte en 1950 l'hypergraphie (d'abord nommée « métagraphie »), art fondé sur l'organisation des lettres et des signes, et considérée comme un dépassement à la fois de l'art plastique figuratif et abstrait, et aussi du roman à mots. Cet art sera, par la suite, dépassé par l'Art infinitésimal (1956), qui envisage n'importe quel élément (textes, images, objets…), au-delà de sa signification immédiate, comme support à l'élaboration d'œuvres purement mentales, imaginaires ou inconcevables, l'Art supertemporel (1960), fondé sur les interventions créatives, concrètes ou mentales du public pendant un temps indéterminé (créant ainsi des œuvres perpétuellement changeantes) et l'excoordisme (1992), considéré comme l'au-delà de l'Infinitésimal, qui s'appuie sur les extensions et les coo