Jacques Bedout (1751-1818), contre-amiral qui servit reçut 3 blessures et fut fait prisonnier au combat de Groix en 1795. Il participe à l’expédition d’Irlande en 1796, puis, Napoléon lui confie personnellement une escadre de 5 navires en 1802. Il fait de l’Argonaute son vaisseau amiral mais doit se retirer en 1803 pour maladie.

Longue L.A.S. La Rochelle un 12 thermidor, à son ami l’amiral Bruix qui vient de suivre une cure de rétablissement aux eaux d’Aix. Il l’informe qu’à Paris, en son absence, « des intrigants, jaloux de ton mérite et de tes talents, ont profité de ton absence pour te nuire, (…) mais je ne doute pas que tu ne déjoue facilement leur méprisable complot… » Par ailleurs, « tu as sans doute appris l’injustice et l’avanie que je viens d’essuyer relativement à mon remplacement dans le commandement de la division (…) Enfin, mon ami, c’est le fruit des peines et des croix que mutuellement toi et moi nous sommes donnés pendant dix mois pour l’armement de cette escadre… » Bedout a donné sa démission qui a été refusée est dégouté, il se dit « décidé à envoyer tout promener si les choses ne changent pas. Je suis dégouté mon ami, et tu avoueras que l’on prend tous les moyens pour décourager les Braves qui se sont dévoués au bien de la chose… » Sa santé n’est pas au mieux, une fièvre ne le quitte pas et il souffre d’un « rhumatisme qui s’est porté sur une de mes blessures (…) et de quelques atteintes de scorbut… » En post-scriptum Bedout évoque la situation militaire et maritime : « L’ennemi bloque toujours la division et je crois qu’elle ne partira pas de sitôt (…) La frégate La Pensée partant pour St-Domingue avec la corvette La Chevreuse, la première a touché sur les roches de la pointe du Délec, et la corvette étant mouillée à Camaret a été enlevée dans la nuit du 3 au 4 par des chaloupes et canots ennemis… » 5p in-4, B/TBE.