Suzanne RODILLON 1916/1988 Abstraction COBRA Huile/Toile AV-1950/60 - 91x74cm
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Artiste peintre née en 1916, Suzanne Rodillon, beauté intimidante et excentrique, évolue dans le milieu artistique parisien des années 1950. Ses contemporains la décrivent comme une femme fantasque et extravagante, « forte en gueule, forte en rire » *. Elle est proche des surréalistes puis fréquente les fondateurs du groupe CoBrA parmi lesquels le danois Asger Jorn. Ce mouvement pictural d’après-guerre naît à Paris en 1948 en réaction à la querelle opposant l’abstraction et la figuration. Les artistes qui le composent désirent produire un art affranchi des normes et des conventions occidentales en s’inspirant de formes artistiques issues de cultures primitives et exotiques (totems, calligraphie orientale, art préhistorique et médiéval etc.).  

Dès sa première exposition personnelle en 1956, le travail de Suzanne Rodillon est reconnu et loué par la critique. L’écrivain et critique d’art Alain Jouffroy évoque son œuvre en ces termes flatteurs : “ce travail me semble un des plus curieux exemples de recherche personnelle auquel nous assistons en ce moment à Paris”. 

À partir de 1958, se succèderont une série d’expositions collectives prestigieuses, au Japon avec Roberto Matta et Max Ernst, en France, en Italie et en Angleterre. Ses œuvres originales et énigmatiques suscitent l’enthousiasme tant du public que d’amateurs éclairés (Peggy Guggenheim) et de poètes de son temps (Jean Paulhan et Jacques Prévert) qui ne cachent pas leur admiration pour l’artiste.

Suzanne Rodillon met en effet en place un langage plastique singulier privilégiant l’expression sans établir, à ses débuts, de frontière tranchée entre l’abstraction et la figuration et que l’on qualifiera parfois d’expressionnisme abstrait.

 L’art étrange et mystérieux de Suzanne Rodillon se nourrit de cultures africaines et océaniennes qu’elle a approchées de près. Les œuvres sur papier que nous proposons témoignent de l’originalité de son écriture, forte et personnelle, évoquant tantôt des sujets anthropomorphes, tantôt un bestiaire mythique, voire primitif. Elle s’affranchit de tout formalisme stylistique, allant jusqu’à introduire des aiguilles métalliques au cœur de ses papiers collés.

 Ces œuvres des années 1950 s’inscrivent dans une période de création intense qui durera une dizaine d’années avant que, pour des raisons personnelles et familiales, l’artiste pose définitivement ses pinceaux en 1967 et retourne ses œuvres contre les murs de son atelier qu’elle fermera pour ne plus jamais y retourner.