CHARLES X [Comte d’Artois] – Lettre autographe signée – Triomphe royalisme - 1821
Charles-Philippe de France, comte d'Artois (1757-1836), roi de France et de Navarre de 1824 à 1830, en succession de ses frères Louis XVI et Louis XVIII. Il tentera d'incarner la continuité de l'État et de la monarchie après la période révolutionnaire.
Lettre autographe signée « Charles Philippe » (alors Comte d’Artois, il deviendra Charles X en 1824 à la mort de Louis XVIII), Tuileries, 2 avril 1821, sceau de cire rouge conservé, adresse au dos. Lettre adressée à Claude Perrin dit Victor, duc de Bellune (1764-1841), Commandant en chef au sacre de Charles X, légitimiste jusqu'en 1830, il refuse de servir la monarchie de Louis-Philippe.
L’assassinat du maréchal Brune, l’exécution du maréchal Ney et les diverses
insurrections en province servent de ferment aux conspirations bonapartistes
jusqu’en 1821. L’assassinat du duc de Berry (1820) aggrave la situation et
déchaîne les royalistes. Les diverses lois de 1820 (autorisation préalable de
la presse, suspension de la liberté individuelle des individus soupçonnés de
complot, double vote en faveur des citoyens les plus imposés (nobles et gros
propriétaires terriens)), n’apportent pas d’apaisement. Les élections
législatives de novembre 1820 amènent les ultras au pouvoir. La gauche est
écrasée. La Terreur Blanche va s’exercer contre les bonapartistes, surtout dans
le sud de la France. C’est dans ce contexte que Louis XVIII charge, en avril
1821, le maréchal duc de Bellune, d’une mission d’inspection dans les
départements les plus agités de France depuis 1816 : Saône-et-Loire, Ain, Rhône
et Isère. Le maréchal a toute la confiance du roi Louis XVIII qui lui confie
cette mission connaissant son dévouement au gouvernement royal. Lettre qui
témoigne de la confiance dans la personnalité du duc de Bellune dans
l’accomplissement de sa mission pour le triomphe du pouvoir royal contre les
bonapartistes.
« Je regrette vraiment beaucoup mon cher Mal de ne vous pas voir avant
votre départ ; mais je vous remercie de tout mon cœur de n’avoir pas
risqué de nuire à votre santé. Nous avons tous besoin de suivre et de conserver
lontems des hommes aussy partiaux que vous, pour nous et pour la France.
J’adopte absolument toutes les opinions que vous indiquez dans votre
lettre, et j’espère que votre fermeté par les lieux et votre juste x au retour,
seront d’une grande utilité pour assurer le triomphe des principes que vous
professés.
Bon voyage et prompt retour mon cher Mal […] ».
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