Charles Joseph Victor Wislin est le fils de Joseph Wislin (1804-1893), pharmacien chimiste à Gray. Il est l'élève de Jules Noël et de Jean-Paul Laurens2.
La fortune familiale étant assurée par les brevets pharmaceutiques de son père (conservation de produits alimentaires, dont la viande en 1832, etc.), le licencié en droit Charles Wislin peut mener une vie aisée à Paris, résidant au 46, rue de Rennes, puis au 26, avenue de Wagram jusqu'en 1891, date à laquelle il confie à l'architecte Gaston Dézermaux l'édification de l'immeuble à l'aspect flamand du 28, rue Ballu, où le monogramme « W » est apparent sur la gauche de la façade3,4. En 1870, le compositeur Eugène Nollet (1828-1904) lui dédie Ketty, une polka pour piano5. En 1892, la Société J. Wislin et Cie (fabrication du « papier Wlinsi », et des « perles purgatives Guyon »), siège au 31, rue de Seine à Paris.
Pastels et huiles sur toile de petits formats forment l'essentiel de l'œuvre de ce pleinairiste remarqué dès 1886 par Guy de Maupassant. Durant plus d'un demi-siècle à compter de 1880, ses œuvres sont exposées dans des expositions collectives à Paris, essentiellement au Salon des artistes français et au Salon des indépendants5.
Wislin a peint plus d'un millier de toiles. Le , à Paris, l'atelier de Charles Wislin est dispersé en 347 lots aux enchères par l'étude Crait et Muller. Chacun des lots, huiles sur toile et études sur panneau, trouve preneur6. La valeur médiane d'une étude est de 200 euros, d'une toile de 500 euros. L'une des toiles, une marine, a cependant atteint le prix de 6500 euros frais inclus, un record pour l'artiste7,8.
1906 : sept toiles dont La Retenue au Tréport ; Blés à Moussy ; Saint-Gilles à L'Ile-Bouchard ; La Vienne à L'Ile-Bouchard ; Roches à Trestraou ; Le Château à Trestignel ;
1908 : La Mer à Perros-Guirec ; À Trestraou ; Côte de Port-Manech ; La Pointe de Trévignon ; La Chapelle Saint-Philibert ;
1909 : Marée basse à la baie du Hénant, Finistère ; Larchant, novembre.
« Une petite charrue abandonnée est peinte avec grand talent par M. Wislin. » - Guy de Maupassant, écrit à propos du Salon, Le xixe siècle,
« S'il est l'élève de Jean-Paul Laurens, c'est de Jules Noël, son second maître, qu'il devient le disciple. Wislin parcourt la France à la recherche des effets d'éclairage selon l'heure et les saisons. Ses premiers tableaux le situent comme une émule des barbizonniers et des pleinairistes, mais utilisant une palette plus claire, plus haute, que celle des amis de Théodore Rousseau. Puis il introduit dans ses compositions des recherches de cadrage et adopte une technique plus proche de celle des impressionnistes. Une sensibilité singulière lui permet de transposer en nuances très fines l'atmosphère de la nature, ses parfums, ses bruissements. D'un long séjour en Bretagne et surtout à Pont-Aven vont naître plus tard des paysages plus musclés, construits en arabesques et teintés de bleus-mauves et d'orangés. » - Gérald Schurr11
« Ses paysages de France montrent son goût pour les recherches d'éclairage changeant selon les heures du jour et les saisons.Sa technique est souvent proche de celle des impressionnistes. » - Dictionnaire Bénézit2
↑ Revenir plus haut en :abcde et fCrait + Müller, commissaires-priseurs, Charles Wislin (1852-1932), catalogue de l'atelier, notice biographique en pp. 4-8, Hôtel Drouot, Paris, 26 octobre 2020.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays (14 vol.), Paris, éditions Gründ, 1999 (4e édition), 958 p. (ISBN978-2-7000-3010-5 et 2-7000-3010-9).
(en) Charles Watt, A monthly journal of chemical and physical science, Londres, 1842.
Annales d'hygiène publique et de médecine, Paris, Baillière et fils, .
Théodore Véron, « Salon de 1880 », in: Dictionnaire Véron, Paris, Bazin, 1880, p. 505.
Théodore Véron, « Salon de 1881 », in Dictionnaire Véron, Bazin, Paris, 1881, p. 493.
Émile Bellier de La Chavignerie, « Charles Wislin », in: Dictionnaire général des artistes de l'École française, 1882, p. 725.
Eugène Véron, « Salon de 1883 », Courrier de l'Art, 1883, p. 171.
Théodore Véron, « Salon de 1884 », in: Dictionnaire Véron, Paris, Bazin, 1884, p. 407.
Dominique Lobstein et Pierre Sanchez, Le Salon de l'École française : répertoire des exposants et liste de leurs œuvres (1904-1950), Dijon, L'Échelle de Jacob, 2011, 598 p. (ISBN9782359680232)
Crait et Muller, commissaires-priseurs à Paris, Charles Wislin (1852-1832), catalogue de la vente d'atelier, Paris, hôtel Drouot, ([PDF] consulter en ligne [archive]).