On l'a un peu oublié mais Thierry Henry a été un militant actif de l'antiracisme sportif.
Initiateur depuis l'Angleterre en 2005 de la campagne "Stand Up, Speak Up", l'attaquant d'Arsenal et des Bleus avait
interpelé l'ensemble du monde du football afin qu'il ne ferme plus les yeux sur
la plaie du racisme. Thierry Henry a choisi la Fondation Roi Baudouin pour sa campagne contre
le racisme qui débute ce dimanche BRUXELLES, à Londres, la Fondation Roi Baudouin (fondation d'utilité publique, qui a pour mission de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de la population, créée en 1976, à l'occasion du 25e anniversaire de l'accession au trône du Roi Baudouin) et l'équipementier américain Nike ont officiellement lancé une grande campagne contre le racisme dans les stades de foot. Appelée Stand Up Speak Up, cette initiative émane d'Arsenal et de sa star ébène Thierry Henry. L'attaquant français, né dans l'Essonne de parents antillais, a pris le temps de réfléchir avant de s'engager: «Il y a encore deux ans, je n'aurais pas pris une telle initiative, car ce n'est ni dans ma nature, ni dans mon caractère. Je suis plutôt du genre à faire mon truc sur le terrain, tranquille, et à rentrer chez moi. Je ne me voyais donc pas forcément comme un modèle. À présent, j'ai mûri, et j'ai compris que j'avais aussi des devoirs et des responsabilités en tant que joueur...» Considéré, à raison, comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération, Thierry Henry a souvent été la cible de paroles racistes émanant de pseudos supporters qui espèrent, de la sorte, déstabiliser celui qui représente un grand danger pour leur équipe. L'attaquant d'Arsenal conserve des souvenirs vivaces de matches pourris, surtout en Ligue des Champions. Au Panathïnaikos, à Eindhoven, à Rome, à Valence, ... «Je me rappellerai toujours de ce match en Espagne. Les mecs s'acharnaient sur Pat (NdlR: Vieira) et moi. Qu'est-ce que tu veux faire face à une bêtise pareille? Tu serres les dents, t'essayes de jouer, de faire abstraction de cet environnement malsain, de garder ta maîtrise pour ne pas mettre ton équipe dans la m... et de finir le match. Ce n'est pas évident. Parfois, je me demande comment les joueurs, et moi le premier, on fait pour ne pas péter un câble, ou ne pas aller mettre un tacle.» Et puis, en novembre, lors d'un entraînement de la sélection espagnole,
avant le match amical contre l'Angleterre, le sélectionneur hispanique Luis
Aragones avait qualifié Thierry Henry de «negro de mierda» (NdlR: nègre de
m...) lors d'une diatribe lancée à son équipier espagnol José Antonio Reyes.
«Je pardonne mais je n'oublie pas, a répondu Henry en réponse aux excuses d'Aragones,
qui a dû répondre de ses propos devant un juge de sa propre fédération. Quand
j'apprends que l'Atletico Madrid a été condamné à une amende de 600€ alors que
ses supporters ont passé leur temps à insulter Roberto Carlos lors du derby, je
trouve ça à la fois choquant et ridicule. C'est comme les matches arrêtés
lorsqu'un arbitre est blessé, c'est deux poids deux mesures. Moi aussi, il
m'est arrivé de prendre des briquets et des pièces en pleine tête, mais à
chaque fois que je suis allé voir l'arbitre, il m'a dit: Qu'est-ce que vous
voulez que je fasse? Si c'est l'arbitre qui est touché, tu as match perdu et
terrain suspendu. Si c'est toi qui renvoies la pièce ou le briquet dans la
tribune ou même qui fais semblant, tu prends le rouge direct et le match
continue...»
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