191-tir82

Médaille en bronze de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance à partir de 1880) .
Frappée en 1902 pour l'inauguration du monument .
Bel exemplaire, quelques usures d'usage minimes, belle patine ancienne .

Graveur / Artiste : Émile S. VERNIER (1852-1927)  .

Dimensions : 70 mm par 51 mm .
Poids : 105 g .
Métal : bronze .

Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : Corne d'abondance + bronze .

Envoi rapide et soigné.

The stand is not for sale .
Le support n'est pas à vendre .


Le document choisi est une photo de l’inauguration de la statue d’Auguste Comte.

L’idée d’élever le philosophe Auguste Comte, précurseur de la sociologie (1798-1857) aux yeux de tous, est lancée en 1898 par Pierre Laffitte, son successeur.

La statue en marbre est l’œuvre du sculpteur Injalbert et de l’architecte Lemaresquier.

Au centre, Juché sur son piédestal, la tête légèrement inclinée, le buste d’Auguste Comte semble saluer le parterre des personnalités françaises et étrangères venues lui rendre hommage. Parmi eux, des gens qui adhèrent vraisemblablement à sa philosophie.

A la gauche de la statue d’Auguste Comte est représentée une femme se tenant debout. Il s’agit de Clothilde de Vaux, son amante et égérie morte 3 ans après leur rencontre. Suite à cet événement, il va intégrer le sentiment dans sa philosophie et figer Clothilde de Vaux dans son esprit en déesse de l’humanité pour l’éternité.

Entièrement drapée, cette mère de l’humanité tient d’une main un jeune enfant et de l’autre la palme de la gloire. Elle représente dans le même temps la pureté, le don de soi et le savoir. Cette vierge moderne jongle avec la maternité et la connaissance, s’élevant chaque jour un peu plus. Cela reflète, l’importance que Comte accordera à la femme dans sa philosophie. Clothilde y étant l’inspiratrice. De plus, nous voyons à travers elle, la nécessité pour chaque individu de s’instruire tout au long de la vie au moyen de la philosophie de Comte. Cette dernière aux yeux du philosophe est la seule valeur sûre pour éduquer les gens.

A la droite d’Auguste Comte, la figure allégorique du prolétariat appelé à se cultiver intellectuellement. Il est incarné par un jeune homme assis, un livre à la main et une hache à ses pieds. Ce dernier fait écho à l’estime qu’avait auguste comte pour les prolétaires qu’il jugeait avoir du bon sens et à qui il enseignait sa philosophie.

Inscrites sur le socle du monument, « Vivre pour autrui », « L’amour pour principe et l’ordre pour base, le progrès pour but », « Famille, Patrie et Humanité » sont les devises d’Auguste Comte. « L’amour pour principe et l’ordre pour base, le progrès pour but » véhicule la pensée philosophique de Comte. En effet, après les différentes révolutions de son époque, il souhaite retrouver une société harmonieuse, un régime politique équilibré, où le progrès scientifique et industriel apporterait la stabilité. Pour cela, il développe la philosophie positive dans laquelle il élimine tout ce qui subit l’influence de la religion et de la métaphysique puisqu’elles ne peuvent pas expliquer la manière dont fonctionne l’univers. De ce fait, il va s’intéresser aux sciences tout en établissant une échelle de hiérarchie. Ainsi, le savoir positif – la connaissance de l’ensemble des sciences – va fournir aux individus la base éducative d’une société spirituellement unifiée. Ces derniers atteindront donc le stade du positivisme et pourront mieux lutter contre la révolution. Aussi, à travers cette devise, mais également par le biais de la déesse de l’humanité, on peut percevoir la dimension spirituelle de la philosophie de Comte. Pourtant, Comte est réfractaire à toute forme d’idolâtrie, mais après la mort de Clothilde, Il fonde en 1848 une société positiviste afin de renouveler l’organisation sociale. Il y établit une véritable religion avec des valeurs basées sur la générosité, l’altruisme permettant à la collectivité de vivre sereinement.  Puis, il va y mettre au centre la science positive, et le positivisme deviendra la religion de l’humanité. En France, des églises seront conçues en son nom. Cette philosophie entrainera avec elle de nombreux adeptes. D’ailleurs, des missionnaires iront vanter les mérites de la science jusqu’en Amérique du Sud. Là bas, des temples y seront construits au nom du positivisme et les Brésiliens porteront telle une emblème la devise « ordre et progrès » sur leur drapeau.

L’édifice se retrouve délogé en 1980 pour des raisons d’aménagement de la place de la Sorbonne. Ainsi, le monument d’Auguste Comte désaxé dans le temps se situe aujourd’hui en contrebas de la place de la Sorbonne, à proximité du Boulevard Saint-Michel où résonne la circulation des voitures.  Lumineuse de blancheur en 1902 , elle se détache de la masse grise des bâtiments qui l’entourent. Aujourd’hui grisée par la pollution des autos, le monument est devenu austère.

Il semble bien que rien ne soit immuable et que même les choses monumentales deviennent mobiles sous l’effet du temps. Des fontaines ont remplacé le monument et semblent prendre le dessus sur des valeurs colossales telle l’altruisme qui doit son nom à Auguste Comte. Elles font rejaillir la quête de renaissance et de pureté à laquelle la population aspire. Néanmoins, parmi ce tumulte ressurgit l’organisation des sciences positives. Aujourd’hui encore les systèmes scolaires, les commissions universitaires et du CNRS sont calquées sur la classification des sciences positives de Comte avec les mathématiques, la phys









Auguste Comte, né Isidore Marie Auguste François Xavier Comte le 19 janvier 1798 (30 nivôse an VI) à Montpellier (Hérault) et mort le 5 septembre 1857 à Paris, est un philosophe français, fondateur du positivisme.

Entré à l'École polytechnique dans la promotion 18141, il en est exclu avec toute sa promotion à la Restauration à cause de ses idées politiques2. Son intérêt profond pour l'enseignement constitue le fil rouge de sa carrière. Il est tour à tour professeur particulier de mathématiques, répétiteur et examinateur à l’École polytechnique, et précepteur dans un établissement préparatoire aux concours scientifiques. Ses talents de pédagogue s'exercent également pendant plus de vingt-cinq ans dans les cours publics d'astronomie, puis d'histoire, qu'il destine à un public ouvrier.

Il développe pendant toute sa vie un système philosophique, le positivisme, qui part d'une théorie de la connaissance reposant sur la loi des trois états pour proposer une classification des sciences. Cette classification consacre l'avènement de la physique sociale, appelée sociologie à partir de 1839. Cette dernière aboutit elle-même à une politique et à une morale3. Entre 1845 et 1849, le positivisme prend un tournant religieux, qui se concrétise dans la fondation de la religion de l'Humanité, l'Humanité4 étant entendue par Comte comme « l’ensemble des êtres passés, futurs et présents qui concourent librement à perfectionner l'ordre universel »5.

L'influence d'Auguste Comte sur l'épistémologie et la sociologie françaises est considérable. Le mouvement positiviste a connu un développement international important par l'intermédiaire de nombreux disciples étrangers : Brésil, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie, Italie, Argentine, Mexique, Uruguay, Turquie.

Le dernier domicile parisien qu'il a occupé à partir de 1841 au 10, rue Monsieur-le-Prince (6e arrondissement) est aujourd'hui un appartement-musée ouvert aux visiteurs. Ses archives personnelles y sont conservées, ainsi que celles d'un grand nombre de sociétés positivistes et de disciples français comme étrangers6.
Auguste Comte naît à Montpellier le 19 janvier 1798 dans une famille catholique et monarchiste. Son père, Louis-Auguste-Xavier Comte (1776-1859), est receveur des finances à la Recette générale du département de l'Hérault. Si Comte se brouillera par la suite avec son père pendant de nombreuses années, il est davantage lié à sa mère, Félicité-Rosalie Comte née Boyer (1764-1837). Il a également un frère, Adolphe, et une sœur, Alix7.
Lycée de Montpellier
Un élève de l’École polytechnique par Bellangé (1812)

D'abord instruit par ses parents, Auguste Comte entre comme interne à l'âge de 9 ans au lycée de Montpellier. La génération du jeune Auguste Comte est profondément marquée par la Révolution française, tant du point de vue intellectuel que personnel8. En dépit de ses origines familiales, il déclare avoir perdu la foi à l'âge de 13 ans9, et développe peu de temps après des opinions républicaines. Il est un élève extrêmement brillant dans l'ensemble des matières enseignées, des mathématiques à la grammaire latine en passant par la rhétorique. Ses professeurs soulignent en particulier sa mémoire, qu'ils qualifient d'exceptionnelle8.

Le mathématicien Daniel Encontre10, professeur à l'université de Montpellier, dispense des cours spéciaux à Comte après que ce dernier a passé avec succès le concours de l'École polytechnique en 1813, sans pouvoir y être admis en raison de son âge - il n'a alors que 15 ans. Les encouragements de son maître, associés à ce succès et au caractère subversif de l'enseignement des sciences dans le système éducatif napoléonien, enracine durablement l'intérêt de Comte pour ces matières ainsi que pour l'enseignement. Lors de son second passage en 1814, il est reçu parmi les premiers à l’École polytechnique1.
École polytechnique

Auguste Comte fait son entrée à l’École polytechnique le 2 novembre 181411. Avec le grade de caporal, il bénéficie de l'enseignement des scientifiques les plus renommés de leur discipline12: Louis Poinsot, François Arago, Louis-Jacques Thénard, Alexis Petit ou encore Augustin Cauchy. Malgré un caractère quelque peu dissipé, il se distingue là encore aux yeux de ses professeurs13. Un très fort esprit de corps se développe au sein de sa promotion: ses camarades le surnomment Sganarelle, en raison de son don pour la satire, ou le Philosophe.

Sa fiche matricule le décrit comme un jeune homme aux cheveux châtain-blond et aux yeux roux, de petite taille (1,59 m seulement), le nez retroussé, et le visage marqué de petite vérole, ainsi que d'une cicatrice à l'oreille1. « Le Philosophe » développe malgré sa faible constitution de véritables capacités de meneur et un fort ascendant sur ses condisciples. Un de ses opposants, pourtant très hostile à ses idées, lui reconnaît ce trait de caractère :

    « Auguste Comte était regardé à l’École polytechnique comme la plus forte tête de la promotion. Il était spirituel, pince-sans-rire, m’a dit un de ses anciens, capable d’une éloquence satirique et bouffonne, et à l’occasion même, d’une émotion communicative. On organisa, pendant sa seconde année d’études, une distribution de prix décernés par les anciens aux conscrits les plus sages et les plus vertueux. Comte présida la cérémonie, et, du commencement à la fin, — dix témoins me l’ont affirmé, — on y a ri de bon cœur14. »

— Bertrand, Souvenirs académiques. Auguste Comte et l’École Polytechnique (1896)

Néanmoins, ses écarts au règlement finissent par lui faire perdre son grade de caporal en juin 1815. Les punitions se multiplient. À la Restauration, à la suite d'un incident déclenché par Comte lui-même en raison de son opposition au répétiteur Lefébure de Fourcy15, toute sa promotion est congédiée en avril 1816 pour manque de discipline par le comte de Vaublanc16. En réalité, cet acte d'insubordination semble avoir été un pr�