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tir 39_263


Médaille en cuivre de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance à partir de 1880) .
Médaille frappée en 1975 .
Bel exemplaire à patine chocolat et cuivre .

Graveur / artiste : Chauvenet .

Dimension : 75 mm .
Poids : 264 g .
Métal :
cuivre .

Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + cuivre + 1975 .


Envoi rapide et soigné .

Le support n'est pas à vendre .
The stand is not for sale.
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Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise) et mort le 23 juin 1959 à Paris (7e arrondissement)1, est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français. Ingénieur formé à l'École centrale, il s'est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur (anglais américain), de conférencier, d'acteur et de peintre.

Sous le pseudonyme Vernon Sullivan, il a publié plusieurs romans dans le style américain, parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et lui valut un procès retentissant. Si les écrits de Vernon Sullivan ont attiré à Boris Vian beaucoup d'ennuis avec la justice et le fisc, ils l'ont momentanément enrichi à tel point qu'il pouvait dire que Vernon Sullivan faisait vivre Boris Vian. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.

Boris Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie, documents, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma. Son œuvre est une mine dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits au XXIe siècle. Toutefois, sa bibliographie reste très difficile à dater avec précision, lui-même ne datant pas toujours ses manuscrits. Ainsi, Noël Arnaud dans les Vies parallèles de Boris Vian, et Claude J. Rameil qui ont fait des recherches très poussées, ne donnent pas les mêmes dates que les proches de l'auteur sur l'année de publication de certaines œuvres, notamment les Cent sonnets.

Il est également l'auteur de peintures, de dessins et de croquis, exposés pour la première fois à l'annexe de La Nouvelle Revue française en 1946. Une exposition à la Bibliothèque Nationale de France lui a été consacrée en 2011-2012.

Pendant quinze ans, il a aussi milité en faveur du jazz, qu'il a commencé à pratiquer en 1937 au Hot Club de France. Ses chroniques, parues dans des journaux comme Combat, Jazz-hot, Arts, ont été rassemblées en 1982 : Écrits sur le jazz. Il a aussi créé quarante-huit émissions radiophoniques Jazz in Paris, dont les textes, en anglais et en français, étaient destinés à une radio new-yorkaise et dont les manuscrits ont été rassemblés en édition bilingue en 1996.

Son œuvre littéraire, peu appréciée de son vivant, est saluée par la jeunesse à partir des années 1960-1970. L'Écume des jours en particulier, avec ses jeux de langage et ses personnages à clef, est passé à la postérité. Il est désormais un classique, qu'on étudie souvent dans les collèges et les lycées.

    « Si, au cours de sa brève existence, il a multiplié les activités les plus diverses, son nom s'inscrit aujourd'hui parmi les plus significatifs de la littérature française2. »

Réputé pessimiste, Boris Vian adorait l'absurde, la fête et le jeu. Il est l'inventeur de mots et de systèmes parmi lesquels figurent des machines imaginaires et des mots, devenus courants de nos jours. Mais il a également élaboré des projets d'inventions véritables lorsqu'il était élève ingénieur à l'École centrale Paris. Sa machine imaginaire la plus célèbre est restée le pianocktailnote 1, instrument destiné à faire des boissons tout en se laissant porter par la musiquenote 2.

Il meurt en 1959 (à 39 ans) à la suite d'un accident cardiaque survenu lors de la projection de l'adaptation cinématographique de son livre J'irai cracher sur vos tombes. Adepte d'Alfred Jarry et d'une certaine forme de surréalisme, son adhésion au Collège de 'Pataphysique, fait de lui un Satrape auquel le collège rend hommage en annonçant la mort apparente du « Transcendant Satrape ».
Biographie
Enfance et origines
Un des étangs de Ville-d'Avray où les enfants Vian vont pêcher les grenouilles.

Malgré son prénom et son physique qui ont longtemps alimenté la légende sur ses origines russes3, Boris Vian est issu d'une famille des Alpes-Maritimes. Le nom Vian, selon Philippe Boggio4, serait d'origine piémontaise : Viananote 3. L'aïeul Séraphin Vian, est né en 1832 à Gattières, dans les Alpes-Maritimes, non loin de la frontière italienne5. Séraphin, fils d'un cordonnier, petit-fils d'un maréchal-ferrant, s'est lancé dans l'alchimie du métal4. Son fils Henri, le grand-père de Boris, formé à la bronzerie d'art, épouse Jeanne Brousse, héritière des papeteries Brousse6 dont la fortune vient compléter celle des Viannote 4. Henri est l'auteur entre autres des grilles ornant la bibliothèque de la villa Arnaga d'Edmond Rostand à Cambo-les-Bains7, et des bronzes décorant le Palais Rose de l'avenue Foch8 de Boni de Castellane.

Henri et Jeanne vivent sur un grand pied. Ils habitent à Paris l'hôtel Salé, puis le château de Villeflix, à Noisy-le-Grand. Ils ont leur loge à l'Opéra, une maison à la campagne. C'est dans l'opulence que naît le 4 mars 18979 leur fils Paul, qui épouse le 3 décembre 191710, Yvonne Ravenez11 de huit ans son aînée, fille du riche industriel Louis-Paul-Woldemar Raveneznote 5. Paul Vian a as
Alain le 24 septembre 1921 et Ninon le 15 septembre 192415,16. Les Vian y mènent une vie insouciante : ils ont chauffeur, professeur à domicile, coiffeur à domicile, jardinier17. Yvonne est musicienne, elle joue Erik Satie, Claude Debussy ou Maurice Ravel à la harpe et au piano. Elle a donné aux deux aînés des prénoms issus d'opéras : Boris pour Boris Godounov de Modeste Moussorgski18 et Lélio pour Lélio ou le Retour à la vie d'Hector Berlioz17. Ils ont pour voisin Jean Rostand et les enfants Vian iront pêcher dans les étangs environnants des grenouilles avec son fils François19.

Mais le krach de 1929 ruine Paul Vian qui perd la majeure partie de sa fortune dans les manipulations boursières sur la société des hévéas de Cochinchine20 et qui ne peut réintégrer la fabrique de bronze car elle a changé de mains21. Il est obligé d'abandonner la maison principale et d'aller habiter avec les enfants et le jardinier dans la maison du gardien qu'il a fait rehausser d'un étage tout en conservant une étroite bande de terrain et un carré de pelouse22. La villa est louée à la famille Menuhin avec laquelle les Vian ont d'excellents rapports, les enfants jouent avec leur fils Yehudi Menuhin qui est un prodige et qui invite la famille Vian à venir l'écouter à Paris en concert22, ce qui ravit Yvonne. Ce sont les rares sorties où Yvonne ne s'inquiète pas pour ses enfants. De caractère anxieux et autoritaire, elle favorise tous leurs jeux à condition de garder sa nichée à portée de voix23.

Paul s'essaie à travailler, il commence à traduire quelques textes que lui procure Louis Labat (traducteur de Walter Scott et Arthur Conan Doyle), mais les rentrées d'argent sont insuffisantes et il devient représentant-associé pour le laboratoire homéopathique de l'abbé Chaupitre. Paul abandonne sa luxueuse Packard pour une fourgonnette qui lui sert à faire ses tournées chez les commerçants24. Il devient ensuite démarcheur pour une agence immobilière de l'avenue de l'Opéra jusqu'à sa mort le 22 novembre 194425. De l'avis de Noël Arnaud « ce grand bourgeois ruiné gardait une tête qu'il portait haut (1,90 m) […] et ne s'est jamais mué en prolétaire en faux-col, aigri et revanchard, mais plutôt en aristocrate fin de race26 ».

Mais il reste à la famille Vian un autre « paradis », à Landemer, dans le Cotentin, à l'ouest de Cherbourg, une propriété où sont construits trois chalets en pin situés en haut des falaises où sa mère entretient un jardin luxuriantnote 6. C'est cet univers que Boris reproduit dans son roman L'Arrache-cœur en inventant force noms de fleurs : « Le Jardin s'accrochait partiellement à la falaise […] des ormades sauvages, aux tiges filiformes, bossuées de nodosités monstrueuses, qui s'épanouissent en fleurs sèches comme des meringues de sang, des touffes de réviole lustrée gris perle […]28 ».

À douze ans, à la suite d'une angine infectieuse, Boris souffre de rhumatismes articulaires aigus, qui provoquent une insuffisance aortique. À partir de là, le garçon est élevé dans du coton, à la manière de Wolf, l'enfant couvé de L'Herbe rouge où des passages entiers décrivent la façon dont il était surprotégé. Wolf explique à Monsieur Perle qui l'interroge sur ses parents : « Ils avaient toujours peur pour moi, je ne pouvais pas me pencher aux fenêtres, je ne traversais pas la rue tout seul, il suffisait qu'il y ait un peu de vent pour qu'on me mette ma peau de bique […]29. »

Paul Vian a par la suite construit une salle où ses enfants peuvent organiser des fêtes. Cette salle de jeu, que Paul « en fameux bricoleur » a reliée à la maison, permet aussi d'organiser des tournois de tennis de table, des bals. Les copains de quartier (parmi lesquels se trouve le futur ministre François Missoffe) rejoignent les Vian30. C'est là que Boris et ses frères montent leur première formation : L'Accord jazz à partir de 193831. Le fait qu'ainsi ses enfants puissent s'amuser sur place rassure Yvonne, mais a pour conséquence de couper encore davantage Boris et ses frères du monde extérieur. Boris regrettera en partie ce confort de vie qui l'a maintenu dans l'ignorance des faits politiques et sociaux, et il va par la suite se révolter comme Citroën32, l'un des « trumeaux » de L'Arrache-cœur (avec Joël et Noël)note 7.
Famille
Vue du village de Gattières

Dès le début du XVIIIe siècle, la famille Vian est installée à Gattières, aujourd'hui dans le département des Alpes-Maritimes, à l'époque paroisse du Comté de Nice, qui par le traité de Turin du 24 mars 1760, sera cédée au royaume de France – dont elle est séparée par le fleuve Var – par Charles-Emmanuel III, roi de Sardaigne, duc de Savoie et prince de Piémont de 1730 à 1773.

    Paul Georges Vian, né à Paris (3e arrondissement) le 4 mars 1897, mort à Ville-d'Avray (Hauts-de-Seine) le 22 novembre 1944, épouse à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) le 3 décembre 1917 Yvonne Fernande Louise Alice Ravenez, née à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 5 avril 1889, morte à Paris (14e arrondissement) le 21 Pseudonymes

La liste complète des pseudonymes de Boris Vian est difficile à établir. Il y a des connexions certaines et d'autres supposées. Marc Lapprand en a analysé vingt-sept, mais il y en a d'autres. Parmi les vingt-sept noms de plume, on trouve vingt-deux figures journalistiques, quatre figures purement littéraires (Joëlle du Beausset, Bison Duravi, Bison Ravi, Sullivan) une figure sociopolitique (Jacques Dupont), quatre noms de femmes, pour les chroniques de jazz : Josèphe Pignerole, Gédéon Molle, S. Culape, pour d'autres articles de presse Gérard Dunoyer, Claude Varnier, Michel Delaroche, Anne Tof de Raspail, Eugène Minoux, Xavier Clarke, Adolphe Schmürz. Dans Vernon Sullivan, les dernières lettres sont tirées du nom de Vian, Sullivan étant aussi le nom de plusieurs musiciens de jazz dont Michael Joseph « Joe » O'Sullivan. « Le pseudonyme Agénor Bouillon a été découvert à l'occasion de la publication de ses œuvres complètes, la liste intégrale de ses pseudonymes a été publiée à la page 563, OC volume 15110. » Cette liste, complète ou non, est reproduite sur divers sites278,279. Selon Marc Lapprand avec ses pseudonymes, Boris Vian « marque ses textes d'un sceau approprié à la fois au style et au lieu de sa production. Écrivain ancré dans son temps, il a rapidement employé tous les ressorts pseudonymiques […] mais par un revers de fortune, Sullivan a rapidement supplanté Vian romancier280. »

La plupart des pseudonymes ne sont attestés qu'une seule fois, à l'exception de : Michel Delaroche (plus de cent fois), Anne Tof de Raspail (9) Eugène Minoux (7), Gédéon Molle (5), Vernon Sullivan (4)281, Claude Varnier (4) dont deux pour rédiger des articles sur la Brasier 1911282, Hugo Hachebuisson (3), Xavier Clarke (3), Adolphe Schmürtz (2)281.

Une liste, la plus exhaustive possible, de l'ensemble de ses pseudonymes est présentée dans l'avant-propos de l'ouvrage de Valère-marie Marchand consacré à l'artiste et dénommé : Boris Vian - Le sourire créateur283 et dont la liste (non exhaustive) suit :

    Honoré Balzac284 (sans particule).
    Baron Visi (anagramme). Ce nom est aussi donné à un personnage à la fin de Trouble dans les Andains, mais en tant que vieillard barbu, « valeureux débris » père d'Antioche.
    Bison Ravi (littéraire) (anagramme) pour signer le poème Référendum en forme de ballade publié en mars 1944 dans le magazine Jazz Hot110.
    Boriso Viana (jazz) pseudonyme associé à Lydio Sincrazi110 (cf. ci-dessous).
    Brisavion (anagramme).
    Grand capitaine (littéraire).
    René M. Maumoclan (littéraire).
    Butagaz (jazz).
    Bison Duravi (littéraire) dérivé des précédents, pour signer L'ékume des jhours, un poème inédit en quatorze variantes.
    Andy Blackshick (jazz) dans la revue Jazz News285.
    Agénor Bouillon avec Henri Salvador sur un 45 tours (Barclay no 70246).
    Xavier Clarke (articles de presse) — notamment dans Jazz News et À la ma