L'Île Noire (initialement intitulé Les Nouvelles Aventures de Tintin et Milou) est le septième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge Hergé.
À l'origine publié en feuilleton dans Le Petit Vingtième, supplément de l'hebdomadaire Le Vingtième Siècle, du au , l'album paraît en novembre 1938 aux éditions Casterman.
L'album est colorisé en 1943, avant d'être refondu en 1966, donnant la version actuelle.
Dans l'édition de 1966, Hergé redessina entièrement l'album à la demande des éditeurs anglais qui jugeaient la représentation de la Grande-Bretagne non conforme à la réalité.
Alors que les scènes et les dialogues restent identiques, les décors et accessoires ont été enrichis tant au niveau des détails ajoutés que de la modernisation de l'ensemble des objets (remplaçant par exemple la locomotive à vapeur par une machine diesel-électrique, ou une pompe à bras par un camion pompe).
On peut y trouver un certain déséquilibre entre le dessin moderne et Tintin qui est toujours celui des années 1930. De fait, L'Île Noire est le seul album de la série qui ait connu trois versions différentes.
En se promenant avec Milou, Tintin est blessé d'un coup de feu par deux mystérieux aviateurs visiblement tombés en panne. Il est emmené dans une clinique où sa blessure s'avère sans gravité ; il y apprend par les Dupondt qui sont venus lui rendre visite qu'un avion non immatriculé est tombé dans le Sussex, au sud de l'Angleterre.
Se disant qu'il pourrait bien s'agir de ses deux agresseurs, Tintin quitte la clinique et décide de retrouver lui-même leur piste.
Deux complices des aviateurs se retrouvent dans le train que prend Tintin, et le font arrêter en faisant croire qu'il a agressé et volé le portefeuille de l'un d'eux, un dénommé Wronzoff.
Ils glissent dans les poches de Tintin une matraque et le portefeuille en question. Les Dupondt, qui se trouvent eux aussi dans le train, n'ont d'autre choix que d'arrêter leur ami.
Tintin réussit toutefois à s'échapper grâce à Milou, qui subtilise les clefs des menottes aux Dupondt endormis.
Après sa fuite, il se retrouve nez-à-nez avec les policiers qui tentent une nouvelle fois, sans succès, de le rattraper.
Tintin réussit à prendre le bateau pour l'Angleterre, mais les deux malfaiteurs qui ont monté le coup du train sont également à bord.
Arrivés au port, ils suivent Tintin, l'enlèvent, le conduisent au bord d'une falaise, surplombant la mer, et l'obligent à sauter.
Milou réussit à sauver son maître en attirant sur les bandits une chèvre enragée.
Tintin est sauf, mais les deux malfrats s'échappent.
L'Île Noire détient un statut spécial au sein de l'œuvre d'Hergé : l'histoire a en effet connu trois versions qui, si elles sont quasi identiques au niveau du scénario et des dialogues, sont sensiblement différentes du point de vue graphique.
La première Île Noire, dessinée en noir et blanc, est parue entre 1937 et 1938 dans Le Petit Vingtième et se compose de 124 pages.
La première version en couleurs, parue en 1943, est presque identique.
Elle est développée à l'époque où Hergé, pour faciliter la commercialisation de son œuvre, redessine, colorise et corrige quelques maladresses de ses premiers albums.
À l'exception de Tintin au pays des Soviets, tous les albums ayant d'abord été développés en noir et blanc (jusqu'au Crabe aux pinces d'or donc) ont droit à ce traitement.