tir48-254
Médaille en bronze de la Monnaie de Paris (Poinçon corne à partir de 1880)  .

Frappée en 1986 .
Bel exemplaire .

Graveur : Guilaz .

Dimensions : 68 mm .
Poids : 264 g .
Métal : bronze  .
Poinçon sur la tranche (Mark on the edge): Corne d'abondance + bronze + 1986 .

Envoi rapide et soigné.

Le chevalet n'est pas à vendre .
The stand is not for sale .

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Armande-Grésinde-Claire-Élisabeth Béjart , dite Mademoiselle Molière, est une comédienne française du Grand siècle, née à une date et dans un lieu incertains, et morte à Paris le 30 novembre 1700. Fille ou sœur de Madeleine Béjart (la question est encore en suspens), elle a été pendant onze ans l'épouse de Molière, qui a écrit pour elle de nombreux rôles, dont celui de Célimène dans Le Misanthrope. Son talent, tant dans le tragique que dans le comique, a été reconnu par ses contemporains. Personnalité contrastée, elle a fait l'objet, de son vivant même, d'une biographie romancée diffamatoire, La Fameuse Comédienne, maintes fois rééditée au cours des siècles suivants.
Biographie
Naissance et identité

Plus de trois siècles après sa mort, l'identité de la femme de Molière n'est pas clairement établie. La rareté des documents existants, l’absence en particulier d’un acte de baptême qui porterait ses quatre prénoms et les noms de ses parents, ne permet pas de trancher la question, déjà controversée de son vivant, de savoir si elle était la fille ou la sœur de Madeleine Béjart. Les historiens en sont donc réduits à combiner de diverses manières les quelques indices dont ils disposent et qui sont exposés ci-après dans l’ordre chronologique.
Françoise de Modène (1638)
Chapiteau de l'église Saint-Eustache de Paris.

La date la plus ancienne avancée au sujet de « Mademoiselle Molière »Note 1 est celle du 3 juillet 1638. Ce jour-là, à Paris, Madeleine Béjart, âgée de vingt ans, fille mineure1 de Joseph Béjart et de Marie Hervé, met au monde une enfant qui sera tenue huit jours plus tard sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Eustache2 :

    « Onziesme de juillet, fut baptisée Françoise, née du samedy troisiesme de ce présent moys, fille de messire Esprit Raymond, chevalier, seigneur de Modène et autres lieux, chambellan des affaires de Monseigneur, frère unique du RoyNote 2, et de damoiselle Magdeleyne Béjard, la mère, demeurant rue Saint-Honoré ; le parrain, Jean-Baptiste de L’Hermitte, escuyer, sieur de VauselleNote 3, tenant pour messire Gaston-Jean-Baptiste de Raymond, aussi chevalier, seigneur de ModèneNote 4 ; la marraine, damoiselle Marie HervéNote 5, femme de Joseph Béjard, escuyerNote 6. »

Le prénom de l'enfant a été choisi en référence à l'homme qui, s'il n'était mort six ans plus tôt, aurait été son parrain le plus prévisible : son grand-père paternel, François de Rémond de Mormoiron, comte de Modène, dit « le Gros Modène »3.

La petite fille baptisée ce jour-là semble bien être celle que Jean-Léonor Le Gallois de Grimarest, premier biographe de Molière, évoquera4, quand en 1705, sans citer son prénom, il identifiera « la Molière » (c'est-à-dire Armande Béjart) comme la fille de Madeleine Béjart et du comte de Modène.

Constatant que Françoise de Modène n'apparaît, pourvue de ce prénom, dans aucun document ultérieur, certains auteurs, dont le plus récent biographe de Molière5, tiennent pour acquis qu'elle est morte en bas âge, comme de nombreux nourrissons à l'époque, et formulent l'hypothèse que Madeleine Béjart aurait eu, dans les années suivantes, une autre enfant du même Esprit de Modène, avec lequel elle aurait poursuivi une relation amoureuse jusqu'en 1642, et que c'est cette seconde fille, non reconnue par son père et baptisée à une date inconnue sous le quadruple prénom d'Armande-Grésinde-Claire-Élisabeth, qui aurait épousé Molière en 1662.
Une « petite non baptisée » (1643)

À la fin de l'hiver 1643, dix-huit mois après le décès de Joseph Béjart, sa veuve Marie Hervé et les trois aînés de leurs enfants travaillent avec leur ami Jean-Baptiste Poquelin à la création de l'Illustre Théâtre, qui verra le jour le 30 juin. Dans un acte signé le 10 mars, en présence d'un « lieutenant particulier civil », de trois procureurs au Châtelet et de divers autres témoins, Marie Hervé déclare, « au nom et comme tutrice de Joseph, Madeleine, Geneviève, Louis et une petite non baptisée, mineurs dudit défunt et elle », vouloir renoncer à la succession de leur père comme étant plus onéreuse que profitable6.

N'ayant pas encore été baptisée, mais peut-être simplement ondoyée, la fillette n'est pas nommée ; cependant la plupart des historiens s'accordent à reconnaître en elle la future Armande-Grésinde-Claire-Élisabeth, qui épousera Molière en 1662 (voir le chapitre Un mariage discret). Pour quelle raison, alors qu'elle est âgée de neuf ou dix mois au moinsNote 7, cette dernière-née de Marie Hervé n'a-t-elle pas encore été baptisée ? Madeleine Jurgens et Elizabeth Maxfield-Miller font valoir7 que « la cérémonie avait été remise en raison de toutes les préoccupations qui hantaient la famille depuis la mort de Joseph »Note 8, qu'elle avait encore été « ajournée à cause des aventures de l'Illustre Théâtre », et que cela donnait à penser que le baptême avait pu avoir lieu en province (voir ci-dessous la section Un baptême tardif ?)7.

Parmi les nombreux documents qui, jusqu'aux années 1680, attestent qu'Armande BéjartMademoiselle Menou
Liste des personnages d’Andromède de Corneille (édition de 1651), avec en marge les noms des comédiens de la troupe de Molière qui tenaient les rôles dans les représentations données à Lyon en 1652-1653.

La plupart des biographes d'Armande Béjart l'ont identifiée avec la « demoiselle Menou » dont il est question dans une lettre que Chapelle aurait adressée à son « très cher ami » Molière au sortir d'un hiver particulièrement rigoureux (celui de 1658-1659, semble-t-il), et qui sera publiée trente-trois ans plus tard10,Note 20 :

    « Toutes les beautés de la campagne ne vont faire que croître et embellir, surtout celle du vert, qui nous donnera des feuilles au premier jour […]. Ce ne sera pas néanmoins encore sitôt, et pour ce voyage il faudra se contenter de celui qui tapisse la terre et qui, pour vous le dire un peu plus noblement,

                            Jeune et faible, rampe par bas
                            Dans le fond des prés, et n'a pas
                            Encor la vigueur et la force
                            De pénétrer la tendre écorce
                            Du saule qui lui tend les bras.
                            La branche, amoureuse et fleurie,
                            Pleurant pour ses naissants appâts,
                            Toute en sève et larmes, l'en prie
                            Et, jalouse de la prairie,
                            Dans cinq ou six jours se promet
                            De l'attirer à son sommet.

    Vous montrerez ces beaux vers à mademoiselle Menou seulement ; aussi bien sont-ils la figure d'elle et de vous. Pour les autres, vous verrez bien qu'il est à propos surtout que vos femmes ne les voient pas, et pour ce qu'ils contiennent, et parce qu'ils sont, aussi bien que les premiers, tous des plus méchants. Je les ai faits pour répondre à cet endroit de votre lettre où vous particularisez le déplaisir que vous donnent les partialités de vos trois grandes actricesNote 21 pour la distribution de vos rôles. »

Ainsi, trois ans avant leur mariage, et alors que Molière est confronté à des dissensions à l'intérieur de la troupe, Armande (s'il s'agit bien d'elle) et lui auraient entretenu une relation amoureuse tenue encore secrète.
Avec la troupe de Molière
Portrait présumé d'Armande Béjart vers 1660, par Pierre Mignard (Musée Carnavalet, Paris).

Depuis l'arrivée de la troupe de Molière à Paris à l'automne 1658, la jeune femme partage la vie des comédiens. Son nom apparaît pour la première fois dans la documentation, le 26 août 1659, sous la forme « Grésinde Béjart ». Elle signe ce jour-là avec tous les membres de la troupe au contrat de mariage entre deux amis des comédiens11. En novembre 1660 et avril 1661, elle signe à deux occasions semblables en tant que « Grésinde Armande » et « Armande Grésinde »12.

Pour tous ceux parmi lesquels elle vit (les comédiens, leurs familles, leurs proches, leurs amisNote 22), Armande est, au moins de manière « officielle » ou « légale », la sœur cadette de « Mlle Béjart » (Madeleine), de « Mlle Hervé » (Geneviève) et de « Béjart » (Louis). Un document l'atteste : le contrat de société signé devant notaires le 4 octobre 1659, dans lequel sont redéfinis les rapports juridiques entre les comédiens de la troupe et où Madeleine Béjart se réserve, « à l'exclusion de tous autres, deux places pour son frère et une de ses sœurs »13. Les derniers mots désignant Geneviève, qui appartient à la troupe depuis la création de l'Illustre Théâtre, l'autre « sœur » ne peut, en toute logique et objectivité, être qu'Armande.

Au cours du relâche de Pâques 1661, Molière demande à ses camarades « deux parts au lieu d'une qu'