Louis II de Bourbon-Condé dit le Grand Condé, connu
d'abord sous le titre de duc d'Enghien, né le 8 septembre 1621 à Paris
et mort le 11 décembre 1686 à Fontainebleau1, est un prince du sang
français. Général français pendant la guerre de Trente Ans, il fut l'un
des meneurs de la Fronde des princes.
Fils de Henri II de
Bourbon-Condé et de Charlotte-Marguerite de Montmorency, il porte les
titres de prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, duc de
Montmorency, duc de Châteauroux, duc de Bellegarde, duc de Fronsac,
gouverneur du Berry, comte de Sancerre (1646-1686), comte de Charolais
(à partir de 1684), pair de France, premier prince du sang. Il est un
cousin de Louis XIV — son grand-père paternel Henri Ier est cousin
germain de Henri IV.
Il
poursuit ses études au collège des jésuites de Bourges. Il montre dans
la carrière militaire un génie précoce. Après un apprentissage militaire
au siège d’Arras, il reçoit en 1643, à l'âge de 21 ans, le commandement
honorifique de l'armée de Picardie, sous les ordres de François de
L'Hospital. Il s'agit de barrer la route à l'armée espagnole du roi
Philippe IV sortie du comté de Flandre pour envahir la France. Le 19
mai, cinq jours après la mort de Louis XIII, Enghien remporte
héroïquement l'éclatante victoire de la bataille de Rocroi, brisant
ainsi la réputation d'invincibilité des tercios espagnols, tandis que ce
nouveau capitaine de guerre est promu à l’égal de César et Alexandre2.
Enghien
est ensuite envoyé sur le Rhin, aux côtés du vicomte de Turenne, où il
bat les Allemands à la bataille de Fribourg. Il remporte avec Turenne la
Bataille d'Alerheim en 1645 contre Franz von Mercy (guerre de Trente
Ans). En 1646, il prend Dunkerque. Fin décembre 1646, à la mort de son
père, il devient 4e prince de Condé.
Moins heureux en Catalogne,
Condé ne peut conquérir Lérida ; mais il remporte bientôt après en comté
d'Artois la victoire de Lens sur l'archiduc Léopold-Guillaume qui amène
la paix avec le Saint-Empire romain germanique en 1648.
La Fronde
Article détaillé : Fronde (histoire).
Pendant
les troubles de la Fronde, il adopte une attitude ambiguë. Il défend
d'abord le parti de la cour, la régence durant la minorité de Louis XIV
étant assumée par sa mère Anne d'Autriche, secondée par le cardinal
Mazarin, premier ministre, puis il prend parti contre Mazarin qu'il
appelle « le faquin écarlate ». Son soutien à la reine mère Anne
d'Autriche permet d'abord la signature de la paix de Rueil. Néanmoins,
en 1649, par rivalité avec Mazarin qu'il considère comme un usurpateur
étranger, il sympathise avec la cause de la Fronde. Remportant toutes
les batailles entre 1643 à 1648, il réclame pour lui l’amirauté et pour
ses amis tous les postes de responsabilité dans l’armée2. Le 18 janvier
1650, lui, son frère le prince de Conti et son beau-frère le duc de
Longueville sont jetés en prison par la reine-régente, qui veut refréner
ses ambitions, où ils subissent une détention de treize mois.
Le
7 février 1651, devant l'union des Frondes, Mazarin s'enfuit et libère
les princes. Condé prend la tête de la Fronde des princes, malgré la
majorité de son grand cousin, Louis XIV. Il négocie avec le roi Philippe
IV d'Espagne et le Lord Protecteur anglais, Oliver Cromwell. Il lève
des troupes, marche sur Paris. Contre lui, Louis XIV âgé de 14 ans
réussit à gagner Turenne qui prend la tête des troupes royales et défait
le prince à la bataille de Bléneau le 7 avril 1652, à Étampes en mai
puis au faubourg Saint-Antoine à Paris. La duchesse de Montpensier,
Anne-Marie-Louise d'Orléans (la Grande Mademoiselle), fait tirer les
canons sur les troupes royales pour permettre à son cousin de se
réfugier dans Paris.
Les guerres de Louis XIV
Réception du Grand Condé par Louis XIV par Jean-Léon