244- etmedaillon

Fonte de bronze vers 1800 .
Dimensions : 20,5 cm .
Poids : 750 g .
Métal : bronze .

Probablement par l'artiste "A Gregor" .

Envoi rapide et soigné.


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Médecin et physicien

Armes, blason, devise

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Jean-Paul Marat

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Jean-Paul Marat
Illustration.
Joseph Boze, Portrait de Marat (1793),
Paris, musée Carnavalet.
Fonctions
Député de la Seine
9 septembre 1792 – 13 juillet 1793
(10 mois et 4 jours)
Législature Assemblée nationale législative
Convention nationale
Groupe politique Montagnard
Biographie
Nom de naissance Jean-Paul Marat
Surnom « L'Ami du peuple »
Date de naissance 24 mai 1743
Lieu de naissance Boudry, Principauté de Neuchâtel
Date de décès 13 juillet 1793 (à 50 ans)
Lieu de décès Paris, France
Nationalité Français et Neuchâtelois
Profession Journaliste, médecin, physicien
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Jean-Paul Marat, né le 24 mai 1743 à Boudry (Principauté de Neuchâtel) et mort assassiné dans une baignoire le 13 juillet 1793 à Paris, est un médecin, physicien, journaliste et homme politique français. Usurpateur de noblesse avant la chute du régime monarchique, il devient député montagnard à la Convention à l’époque de la Révolution. Son assassinat par Charlotte Corday permet aux hébertistes de faire de lui un martyr de la Révolution et d'installer pendant quelques mois ses restes au Panthéon.
Médecin et physicien
Plaque commémorative sur la maison natale de Jean-Paul Marat à Boudry.
Vue de Boudry

Marat naît à Boudry, dans une maison sur la place maintenant appelée place Marat, dans la principauté de Neuchâtel (dont le territoire correspond à celui de l'actuel canton de Neuchâtel en Suisse) ; il est le fils de Jean-Baptiste Marat, un prêtre mercédaire défroqué d'origine sarde1 né à Cagliari en 1704 et dessinateur en indiennes converti au calvinisme, et de la Genevoise Louise Cabrol2 dont la famille calviniste était originaire du Rouergue ; la famille Mara, originaire d'Espagne3, a donné plusieurs personnalités remarquables comme son frère cadet David (1756-1821) qui fut professeur de littérature française au lycée impérial de Tsarskoïe Selo.

En 1759, après ses études au collège, le futur conventionnel quitte Neuchâtel et sa famille, et devient pendant deux ans le précepteur des enfants de Pierre-Paul Nairac, grand armateur négrier bordelais. Marqué par la thématique de l'esclavage, il produira plus tard, en 1785, pour l'Académie de Bordeaux, une dissertation à l'éloge des idées anti-esclavagistes du philosophe Montesquieu4.

Après un séjour à Paris de 1762 à 1765, où il complète ses études et acquiert en autodidacte une formation de médecin, il se fixe à Londres, puis à Newcastle en 1770, où il exerce comme médecin et vétérinaire. Entre 1770 et 1772, il écrit Les Aventures du jeune comte Potowski, un roman épistolaire dans le goût du temps, qui demeure inédit. En 1772, il publie anonymement An Essay on the Human Soul, puis, après son retour dans la capitale britannique, en 1773, un second écrit philosophique, A Philosophical Essay on Man, qui est réédité en 17753. Disciple de Rousseau, il attaque plusieurs fois Helvétius, traité d'« esprit faux et superficiel », dans cet ouvrage, mais aussi Voltaire, qu'il qualifie d'« inconséquent » et qui lui répond par le persiflage dans un petit article5,6 paru dans le Journal de politique et de littérature le 5 mai 17777.

En mai 1774, Marat fait paraître à Londres les Chains of Slavery, qui s'inscrit dans le contexte de la campagne électorale qui voit l'élection de John Wilkes comme alderman, puis lord-maire de Londres3.

Pendant son séjour en Angleterre, il est reçu comme franc-maçon dans la loge « King Head Jerrard Stree Soho ». Son élévation au grade de maitre est datée du 15 juillet 1774 selon son diplôme maçonnique retrouvé et vendu en 1906 à l’Hôtel Drouot. Si des traces de visites dans une loge hollandaise sont documentées, il ne semble pas fréquenter de loge française8.

Après un court séjour dans les Provinces-Unies (1774-1775)2 et l'obtention de son diplôme de médecin à l'université de St Andrews (Écosse) le 30 juin 1775, il s'installe à Paris, où il publie en 1776 une édition française de son traité De l'homme2. Le comte d’Artois lui octroie le 24 juin 1777, le brevet de médecin de ses gardes du corps9. Il ouvre un cabinet d'expériences où il fait des recherches en physique expérimentale, en particulier sur la nature du feu, la lumière et l'électricité médicale. En août 1783, ce dernier thème lui vaut d'être couronné par l'Académie de Rouen2.
Une page des Recherches physiques sur le Feu avec des corrections manuscrites de la main de Marat.

En 1779, Benjamin Franklin est invité par son ami Jean-Baptiste Le Roy à assister chez le marquis Maximilien de Châteauneuf de L'Aubespinen 1, dans son grand hôtel de la rue de Bourgogne, aux expériences de Marat, qui veut faire ses preuves aussi bien en physique qu'en médecine10. En 1778, celui-ci a présenté un mémoire sur la nature du feu, et Jean-Baptiste Le Roy qui a été nommé membre de la commission chargée d'enquêter sur le bien-fondé des théories de Marat, a réussi à y attirer Franklin :

    « Ayant exposé sa tête chauve au foyer du microscope solaire (instrument inventé par Marat), nous l’aperçûmes ceinte de vapeurs ondulantes qui se terminaient en pointes torses ; elles représentaient l'espèce de flamme que les peintres ont fait l'attribut du génie11. »

Ces recherches lui valent des critiques défavorables de l'Académie des sciences de Paris12.

En 1780, dans son Plan de législation criminelle, il fustige les inégalités et soutient que le droit à l'existence est supérieur au droit de propriété :

    « Le droit de posséder découle de celui de vivre : ainsi, tout ce qui est indispensable à notre existence est à nous, et rien de superflu ne saurait nous appartenir légitimement tandis que d’autres manquent du nécessaire. Voilà le fondement légitime de toute propriété et dans l’état de société et dans l’état de nature. »

Tombé malade en 1782, outre ses démêlés scientifiques, il connaît des revers de fortune, avant de perdre en 1784, sa charge de médecin auprès du comte d'Artois2,13,14. Dans les années 1780, Marat continue de soigner Claire de Choiseul, marquise de l'Aubépine de Châteauneuf (1751-1794) qui le soutient financièrement et avec laquelle il aurait eu une liaison intéressée, si l'on en croit les éditeurs de Jacques-Pierre Brissot15.

Un autre contemporain qui connaissait particulièrement bien Marat et sa famille, l'ex-abbé Jean-Louis Giraud-Soulavie, un républicain qui est envoyé comme ambassadeur « résident » à Genève en 1793 et 1794, confirme16 ces informations plus tard corroborées par Barère de Vieuzac :

    « Marat sorti de Genève en 1782 et fanatisé à Londres où il retourne en 1790 car poursuivi par La Fayette, revint en 1791 se mettre à la tête des cordeliers, principaux agitateurs de la populace. Ses deux collègues sont Gasc17, associé de d'Yvernois18 dans l'administration des subsides anglais, et Jannot-Lançon. C'est près de ces aventuriers que je fus envoyé par la République française et c'est contre eux que j'eus à lutter, surtout quand je leur prouvai que, sous le voile trompeur de leur démocratie, ils étaient le canal de la distribution dans Lyon des sommes envoyées par la cour de Londres aux chefs patriotes et aux chefs royalistes qui dévastèrent en 1793 ce point central de notre commercen 2,19. »

Marat est un temps pressenti, sans succès, pour fonder une académie à Madrid par le ministre Floridablanca2, en 1788. Souffrant de graves crises inflammatoires et croyant ses jours en danger, il rédige même son testament l'été de cette année, qu’il confie à l’horloger suisse Abraham Breguet20.
Armes, blason, devise

Lorsqu'il était médecin de l'écurie et des pages du comte d'Artois, frère du roi, Marat essaya vainement de faire reconnaître sa (fausse) noblesse espagnole et enregistrer un blason21 que l'on retrouve sur sa correspondance entre 1778 et 178922.

    « Au 1er de (émail inconnu) à un demi-aigle de (émail inconnu) au vol abaissé mouvant du parti ; au 2e tranché en chef de (émail inconnu), à la bande ou demi-chevron de (émail inconnu), et en pointe de pourpre. »

— Écu surmonté d'une couronne de comte23.
La Révolution
Débuts révolutionnaires
Marat par Claessens.

Le 25 juillet 1789, le comité de Constitution présentait à l’Assemblée, par la voix du député Mounier, un premier projet. À ce moment précis, Marat publie, début août, une feuille in-8° de 8 pages Le Moniteur patriote24, entièrement consacrée à la critique du projet de Constitution, critique nourrie, entre autres par son expérience du modèle constitutionnel anglais. Il s'adresse également en ce sens, à la fin du mois d'août, à l'Assemblée nationale dans une lettre intitulée « Tableau des vices de la Constitution Anglaise, présenté en août 1789 aux États-Généraux comme une série d’écueils à éviter dans le Gouvernement qu’ils voulaient donner à la France ».
Journaliste
Le Journal de Marat, l'Ami du peuple, no 124 du 5 juin 1790.
Plaque 16 rue de l'Ancienne-Comédie (Paris).

Le 12 septembre 1789, Marat publie le premier numéro du Publiciste parisien, journal politique, libre et impartial journal quotidien connu sous le titre L’Ami du peuple. Il comporte normalement 8 pages in-8°, parfois 10 ou 12, quelquefois 16. De septembre 1789 à septembre 1792, Marat fait ainsi paraître 685 numéros. Sous la Constituante, il défend la cause des citoyens passifs, des victimes du marc d'argent. En effet, pour être « citoyen actif », il fallait payer un minimum d'impôt annuel correspondant à trois journées de travail et pour être éligible, il fallait payer une contribution annuelle directe d’au moins un marc d'argent (soit environ 50 livres)25. De plus, les impositions directes de Paris étaient calculées sur le prix du loyer selon la loi du 18 avril 1790. Pour pouvoir être éligible à l'Assemblée nationale, il fallait donc avoir non seulement un loyer, mais un loyer d'au moins 750 livres pour payer les 50 livres d'imposition requises26. Le 30 juin 1790, on trouve dans le journal de Marat une « supplique du citoyen passif » où l'on peut lire :« Qu'aurons-nous gagné à détruire l'aristocratie des nobles, si elle est remplacée par l'aristocratie des riches ? Et si nous devons gémir sous le joug de ces nouveaux parvenus […]. »

Il prend même position sur les questions coloniales, entre mai 1791 et avril 1792. Imprégné de la pensée de Montesquieu, auquel il a rendu hommage dans un concours pré-révolutionnaire pour l'ironie de son texte De l'esclavage des Nègres27 en mai 1791, il défend la cause des gens de couleur libérés, regrette l'amendement Rewbell du 15 mai qui reconnaît la citoyenneté à certains, mais en discrimine d'autres. Après la révocation totale de leurs droits par Barnave le 24 septembre, il prédit : « À la différence des Parisiens les hommes de couleur ne sont pas des lâches, ils ne se laisseront pas faire ». Ceux-ci se soulèveront en effet peu après et imposeront à l'assemblée législative, avec l'aide de son groupe brissotin, le décret égalitaire du 24 mars 1792, devenu loi le 4 avril après la sanction royale. Sur l'esclavage, Marat publie le 18 mai 1791 un plan d'abolition progressive de l'esclavage des Noirs avec indemnisation des planteurs. À l'automne 1791, à l'annonce de l'insurrection d'esclaves à Saint-Domingue, il radicalise sa pensée, prenant fait et cause pour les insurgés, dont il prédit le 12 décembre 1791 l'accès à l'indépendance28. Juste avant son assassinat, ayant reçu une lettre d'un ami créole, Philippe Rose-Roume, emprisonné après une intrigue de colons blancs, il s'apprête à reparler de la situation à Saint-Domingue dans une lettre à la Convention29. Roume sera libéré peu après sur initiative de Chabot30.

Marat fait deux voyages en Angleterre au temps de la Révolution. Le premier a lieu dans les années 1790, et le second au printemps 1792. Lorsqu'il revient à Paris, Marat s'est détaché du duc d'Orléans, qu'il a vivement défendu sous l'Assemblée constituante, jusqu'en juillet 1791, pour contribuer à développer désormais le mouvement encore embryonnaire de l'exagération révolutionnaire, qui débute de façon spectaculaire avec les massacres de septembre 1792, se poursuit toute l'année 1793 et se termine avec la fin de la Grande Terreur.
Massacres de Septembre
Article détaillé : Massacres de Septembre.
Jean-François Garneray, Portrait de Jean-Paul Marat (fin du XVIIIe siècle), Versailles, musée Lambinet.

Après la journée du 10 août 1792, il incite à la poursuite du mouvement en prônant l’élimination des royalistes emprisonnés. À la différence de ses précédents appels au meurtre, il est cette fois suivi par une partie de la presse, notamment girondine. La publication de l’Ami du peuple cesse au 21 août, et son dernier appel au meurtre date du 19 ; il est cependant probable qu’au moins un placard anonyme du 26 août soit de sa main31.

Le 2 septembre 1792, il entre au Comité de surveillance de la Commune de Paris32. Dans son journal, il raconte quelque deux jours plus tôt que le[réf. souhaitée] peuple était en grande ébullition[réf. nécessaire] et que les responsables de la journée du 10 août 1792 étaient restés impunis[réf. souhaitée]. Il évoque ceux qui ont assuré la défense du château des Tuileries et la protection de la famille royale. En fait, le tribunal du 17 août a déjà commencé à fonctionner et trois serviteurs des Tuileries ont été exécutés, en particulier Arnaud de La Porte, l’intendant de la liste civile et l'écrivain Farmian du Rosoy. Les sectionnaires extrémistes trouvent cependant que ce tribunal acquitte trop facilement, et juge trop lentement. À la fin août, les visites domiciliaires effectuées pour trouver des armes aboutissent à de nombreuses arrestations ; le 30 août 1792, les prisons de Paris sont pleines.

Les révolutionnaires se rendent alors aux prisons, et y massacrent du 2 au 6 septembre, d’abord prêtres insermentés, puis gardes suisses et gardes du corps du roi, aristocrates suspectés de complot, enfin de nombreux prisonniers de droit commun (au total, il y a environ 1 500 morts). Dès le 3 septembre, il signe, et probablement rédige, la circulaire du 3 septembre imprimée sur ses presses et envoyée aux départements et municipalités de toute la France, et appelant à la généralisation des massacres33. Cette circulaire et ses écrits violents ont fortement contribué à le faire tenir pour le principal responsable des massacres, mais cette vision des choses est abandonnée par les historiens depuis les années 1930 et les ouvrages de Louis Gottschalk34 et Gérard Walter35.

Les commissions d'enquête parlementaire réclamées par les girondins tardèrent à se mettre en place.

Le durcissement de la Révolution débouche aussi sur des décisions pour réglementer la spéculation. Au mois de septembre 1792, les élections de la Convention nationale qui doit succéder à la Législative ont lieu, à deux niveaux, selon les prescriptions de la Constitution de 1791.

Le 9 septembre 1792, Marat est choisi par sa section pour être député de Paris à la Convention. Marat, en septembre 1792 dans le Conseil de la Commune, estime par approximation à 40 000 le nombre de têtes qu'il faut abattre. Six semaines plus tard, l'abcès social ayant prodigieusement grossi, le chiffre enfle à proportion : c'est 270 000 têtes qu'il demande, toujours par humanité pour « assurer la tranquillité publique », à condition d'être chargé lui-même de cette opération et de cette opération seulement, comme justicier sommaire et temporaire36.
Procès de Louis XVI et comparution devant le tribunal révolutionnaire
Triomphe de Marat
Marat porté en triomphe par le peuple après son acquittement par le Tribunal révolutionnaire. Gravure anonyme de 1793.
« Immortel défenseur du peuple et de ses droits,
Il terrassa les grands et renversa le trône,
Fonda l’égalité sur la chute des rois ;
De la vertu civique offrons-lui la couronne ! »
Le Triomphe de Marat (Louis-Léopold Boilly, 1794).

Paradoxalement, il se montre très légaliste sur le sort à infliger à Louis XVI. Au contraire de Robespierre, de Saint-Just, de Jeanbon Saint-André, il veut un vrai procès qui permettrait de mettre en lumière les crimes du roi. Il entend aussi expurger les crimes et délits antérieurs à septembre 1791 (fuite du roi à Varennes et fusillade du Champ-de-Mars) dans la mesure où ils ont été amnistiés. Seule la journée des Tuileries peut donc être retenue contre Louis XVI comme un crime dûment établi. Il n'en vote pas moins la mort du roi dans les 24 heures et rejette bien sûr l'appel au peuple et le sursis. Peu après, il prend l'offensive contre la faction dite des « hommes d’État », c'est-à-dire les partisans de Brissot qu'il dénonce sans répit. Il s'en prend particulièrement à Lebrun-Tondu qu'il accuse d'entretenir des liens avec des « agents de l'étranger », notamment le banquier Édouard de Wackiers, sa famille et les représentants de la banque internationale37. Depuis qu'il a été élu à la présidence des jacobins, le 5 avril 1793, une circulaire appelant à l'insurrection et au coup d'État est publiée sous sa signature. « La contre-révolution, affirmait-il, est dans la Convention nationale (…) Levons-nous, oui levons-nous tous ! Mettons en état d'arrestation tous les ennemis de notre Révolution et toutes les personnes suspectes. Exterminons sans pitié tous les conspirateurs si nous ne voulons pas être exterminés nous-mêmes (…) Dumouriez marche sur Paris pour rétablir la royauté (…) Aux armes ! »

Le 12 avril, Elie Guadet donne lecture de quelques extraits de ce manifeste et, en conclusion, demande l’arrestation de Marat38. À l'issue d'un débat houleux39, la Convention vote l'arrestation40 qui ne s'effectue pas grâce au soutien de ses partisans41. Le lendemain 13 avril, le décret d’accusation de Marat est émis, à la suite d'un vote nominal, par les conventionnels à la majorité de 220 voix contre 9242. Quarante-huit membres se récusent.

Le 23 avril, l'acte d'accusation contre Marat arrive au ministère de la Justice et celui-ci se constitue prisonnier43. Confronté le 24 avril à ses accusateurs et à ses défenseurs, Marat bénéficie d’un jury qui lui est acquis d'avance. Acquitté le 24 avril, Marat, couronné de lauriers, est porté en triomphe.
Dénonciation des emprunts de Necker

Marat dénonce avec vigueur le coût de la dette publique française induit par l'engouement pour les rentes viagères, sous la direction du ministre des Finances de la fin des années 1770, Jacques Necker.
Derniers numéros de L'Ami du peuple
Copie de L'Ami du Peuple maculé du sang de Marat, 1792.

Sous la Législative, dès la première quinzaine de décembre 1791 — et parmi les premiers futurs montagnards engagés dans cette lutte — Marat combattit vigoureusement le bellicisme girondin dans L'Ami du peuple. Le 15 décembre 1791, il publie un plan de guerre défensive44. Après cette date, pour des raisons financières, il doit suspendre sa publication jusqu'au début avril 1792, mais dès lors, plus radicalement que Robespierre45, il reprend le cap, tenant même un discours défaitiste après le 20 avril 1792 ; la crainte de voir la guerre profiter à La Fayette que les députés girondins ne veulent pas destituer, motive sa décision et l'expose à de nouvelles poursuites judiciaires46. En novembre 1792, presque seul il s'abstient dans le vote sur l'annexion de la Savoie à la France ; et en ce qui concerne les territoires occupés par la France, il prêche à l'hiver 1792-1793, la modération à l'égard des forces aristocratiques et du clergé que les brissotins veulent exclure de la vie politique47. Tout cela n'était pas contradictoire avec sa plaidoirie pour la guerre à outrance contre les puissances coalisées, dans la mesure où elle était devenue défensive. Juste avant sa mort le 12 juillet 1793, à l'occasion d'un renouvellement, il demande l'éviction de Bertrand Barère du Comité de salut public48 qui, montagnard non jacobin, est toujours partisan de la guerre d'attaque. Ce sont toutes ces données qui le font apparaître par Thomas Paine et les conventionnels dits « modérés » (mais comme Barère et la Gironde, d'anciens bellicistes) comme l'allié objectif de William Pitt qui se félicite du « soutien » de Marat à « sa politique guerrière » et à son rôle actif dans la première « saignée » — la proscription des girondins — pratiquée au sein de la Convention. Et pour cause : ce sont eux qui à nouveau font déclarer la guerre à l'Angleterre, le 1er février 1793 (sur rapport de Brissot). Au Parlement britannique, le Premier ministre argue de l'instabilité du gouvernement français. Il est imprudent, prétend-il, de traiter avec un comité « qui est changé et renouvelé tous les quinze jours », et dont les membres, à supposer qu'ils veulent conclure un arrangement, se trouvent dans le cas d'être guillotinés ou pendus avant l'arrangement des ratifications. Le cabinet britannique rejette donc dans l'immédiat toute tentative d'accommodement. « Si nous traitions avec Marat, avant la fin de la négociation, il retomberait dans la lie populaire dont il est sorti et laisserait la place à un scélérat encore plus désespéré que lui »49. Pour autant du 31 mai au 2 juin 1793, Marat demande et obtient une indulgence relative pour la Gironde : Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède, François Lanthenas, Jean Dussaulx et Jean-François Ducos sont rayés, sur sa demande, des listes de proscription de la Gironde par la nouvelle convention montagnarde.
Assassinat
Portrait de Charlotte Corday, Jean-Jacques Hauer, (XVIIIe siècle)

Depuis le 3 juin 1793, Marat ne se présente plus à la Convention. L’évolution de sa maladie l’empêche de paraître en public. D’après le docteur Souberbielle, l’origine du mal était herpétique. Le docteur Cabanès a avancé la probabilité d’une forme grave d’eczéma ou des conséquences d’un diabète50. D'autres maladies sont évoquées : dermatite herpétiforme, scabiose, dermite séborrhéique51. Les dernières recherches privilégient l'hypothèse de la dermatite séborrhéique52,53 Sa maladie de la peau a commencé à l’aine et s’est ensuite répandue sur tout son corps, causant de terribles démangeaisons et des ulcères douloureux. À partir du 20 juin, son état s’aggrave et l’oblige à prendre continuellement des bains curatifs au soufre dans sa baignoire sabot en cuivre, ainsi qu'à envelopper sa tête d'un mouchoir trempé de vinaigre pour soulager ses migraines. Mais, de cette baignoire équipée d'une écritoire, il envoie régulièrement des lettres à la Convention qui ne sont jamais discutées54.
Étude de Jacques-Louis David : visage de Marat d'après son masque mortuaire55, musée national du château de Versailles.

Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, issue de la noblesse de Caen et descendante en droite ligne de Pierre Corneille, prend connaissance des événements révolutionnaires en rencontrant plusieurs députés girondins qui se sont réfugiés à Caen après leur mise en accusation par la Convention. Bien qu'ouverte aux idées nouvelles, la jeune femme est indignée par les excès de la Révolution. Considérant Marat comme un tyran et le principal instigateur des massacres révolutionnaires, elle décide de l'éliminer.

Le 11 juillet 1793, elle arrive à Paris dans l’intention d’assassiner Marat dans l’assemblée, mais doit revoir ses plans en ayant appris son absence à la Convention56. Le 12 juillet, Marat reçoit la visite de députés jacobins, dont le peintre Jacques-Louis David, qui sont les derniers à le voir vivant. Le 13 juillet, Charlotte Corday se présente une première fois au domicile du tribun, au 30 rue des Cordeliers, en fin de matinée mais Simone Évrard, sa compagne, refuse de la laisser entrer. Elle essaye une deuxième fois d’entrer en contact sans succès, mais elle fait communiquer une lettre qu’elle a écrite donnant des informations sur un prétendu complot56. À la troisième tentative, c’est Marat lui-même qui demande qu’on la laisse entrer. Après un entretien qui, selon Simone Évrard, dure environ un quart d’heure, Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la poitrine, le trajet de la lame qui traverse le poumon droit, l’aorte et le cœur, entraîne sa mort dans sa baignoire57.

Charlotte Corday est
Sous la Législative, dès la première quinzaine de décembre 1791 — et parmi les premiers futurs montagnards engagés dans cette lutte — Marat combattit vigoureusement le bellicisme girondin dans L'Ami du peuple. Le 15 décembre 1791, il publie un plan de guerre défensive44. Après cette date, pour des raisons financières, il doit suspendre sa publication jusqu'au début avril 1792, mais dès lors, plus radicalement que Robespierre45, il reprend le cap, tenant même un discours défaitiste après le 20 avril 1792 ; la crainte de voir la guerre profiter à La Fayette que les députés girondins ne veulent pas destituer, motive sa décision et l'expose à de nouvelles poursuites judiciaires46. En novembre 1792, presque seul il s'abstient dans le vote sur l'annexion de la Savoie à la France ; et en ce qui c