202-  TIR10

Médaille en cuivre de la Monnaie de Paris (Poinçon main indicatrice entre 1845 et 1860 ) .
Frappée en 1856 .
Quelques chocs sur la tranche et traces de manipulation minimes .
Belle patine .

Graveur / Artiste : FRANKY MAGNIADAS .

Dimension: 58 mm .
Poids : 107 g  .
Métal : cuivre .
Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : main indicatrice + cuivre .

Envoi rapide et soigné.

Le chevalet n'est pas à vendre .
The stand is not for sale .



Pierre-Jean de Béranger, né le 19 août 1780 rue Montorgueil à Paris, et mort dans cette même ville le 16 juillet 1857, est un chansonnier français prolifique qui remporta un énorme succès à son époque1.

Plus connu sous le simple nom de Béranger, il est le fils de Jean-François Béranger de Mersix et de Marie-Jeanne Champy. ées
Panneau Histoire de Paris
« La dernière demeure de Béranger ».

Pierre-Jean de Béranger descend d’une branche déchue de l’antique Maison des marquis de Béranger[réf. nécessaire]. Pâlot et chétif, il n’est envoyé que tardivement à l’école où il ne se sent pas à l’aise. Ses vrais instituteurs et éducateurs sont les grands-parents Champy. On le conduit parfois chez sa mère qui, aimant le théâtre, les bals et les parties de campagne, l’emmène avec elle.

Au début de 1789, après avoir couru les routes, Béranger de Mersix se fixe de nouveau à Paris et fait entrer son fils comme pensionnaire chez l’abbé Chantereau. Le père de Pierre-Jean est un agent d’affaires, ardent royaliste, qui s'est compromis pendant la Révolution française et a été obligé de se cacher. Il rencontre alors Charles-Simon Favart, fondateur de l’opéra-comique. Malgré ses 79 ans, celui-ci porte encore avec orgueil le titre de « chansonnier de l’armée » que lui a donné le maréchal de Saxe. Plus tard, Béranger verra dans cette attirance la marque de sa vocation.
Une adolescence péronnaise

Las de payer le prix de la pension, son père décide de l’envoyer chez sa tante qui tient une auberge à Péronne. L’état de garçon d’auberge ne lui convient pas et il passe chez un notaire devenu juge de paix. Savant, disciple fervent de Rousseau et passionnément éducateur, M. Ballue de Bellenglise recrute les gamins de Péronne qu’il endoctrine dans une école primaire gratuite l’Institut patriotique. Il travaille à faire de cette jeunesse des citoyens utiles à la patrie. Après la rhétorique « rousseauiste » et révolutionnaire, les recrues entonnent des chants républicains. Jamais Pierre-Jean n’a senti aussi profondément la puissance de la chanson. Il y puise quelques instructions, mais sans s’initier aux langues anciennes. Pour compléter son éducation, il entre à 14 ans comme apprenti chez l’imprimeur Laisney où il parvient à s’initier à la poésie. La nostalgie de son séjour à Péronne inspirera à Béranger Souvenirs d’enfance.
Début dans la carrière littéraire

De retour à Paris en 1795, Pierre-Jean, pour être commis chez son père, qui fait alors de la banque, fait immédiatement l’apprentissage de prêteur sur gages. Son père se repose sur lui pour faire prospérer ses affaires alors qu’il prépare le retour du roi, mais la maison fait faillite. Avec les débris de sa fortune, il achète un cabinet de lecture. Pierre-Jean trouve une mansarde au sixième étage. Il passe des heures au cabinet de lecture et, revenant à sa vocation antérieure, aligne des rimes, glorifie de son mieux l’amour, les femmes, le vin, tente la satire… Il se livre à la poésie, s’essayant successivement dans l’épopée, l’idylle, le dithyrambe, la comédie, et ne s’attache qu'assez tard au genre qui devait l’immortaliser. Le soir, il remonte dans sa mansarde : « Le Grenier ».

Après avoir lu Léonard et Gessner, il tâche de composer des idylles et en réussit une, « Glycère », qui paraît dans « Les Saisons du Parnasse ». Après, c’est le grand poème qui l’attire et il esquisse un « Clovis », puis c’est la comédie satirique. Son goût n’est pas encore très sûr et les modèles lui manquent. Dans les appartements du docteur Mellet à Montmartre, une académie de chanson se fonde où Pierre-Jean, suivant la veine du XVIIIe siècle, développe ses dons et essaie sa muse. Son ami Wilhem adapte ses airs (comme « les Adieux de Marie Stuart ») sur ses romances dolentes.

Courant Paris à la recherche d’un « protecteur », il s’adresse en 1804 à Lucien Bonaparte. Il joint à sa lettre quelque cinq cents vers, dont « Le Déluge ». Bonaparte lui donne procuration pour toucher son traitement de membre de l’Institut. En 1809, sur les recommandations d’Arnault, il est attaché comme expéditionnaire aux bureaux de l’Université. Tout en s’acquittant de sa besogne de copiste, il fait de joyeuses et piquantes chansons. Au début des années 1810, il est déjà célèbre à Péronne. On l’appelle pour présider des banquets et égayer le dessert par ses chansons. Il retrouve une veine gaillarde, libre des fadeurs de la mode, ainsi la chanson « Les Gueux », inspirée d’un refrain bohème du XVIIe siècle.
Du Caveau au peuple
Béranger.

En 1806, l’ancien Caveau ressuscite sous le nom de Caveau moderne. La Clé du Caveau est publiée chaque année. Ce recueil de chansons et d’airs permet à Béranger (entré au Caveau moderne fin 1813), Désaugiers et leurs amis de faire connaître leurs chansons au peuple, mais des copies circulent déjà, et Béranger est connu pour Le Sénateur2, Le Petit Homme gris3 et surtout Le Roi d'Yvetot4. En novembre 1815, Béranger hasarde la publication de quelques airs : Les Chansons morales et autres. Le succès l

En 1821, il est privé de son modeste emploi. Au début de décembre de la même année, poursuivi et condamné à trois mois de prison et 500 francs d’amende, il est incarcéré à la prison Sainte-Pélagie, où il occupe la cellule quittée quelques jours plus tôt par le pamphlétaire Paul-Louis Courier.

En 1828, il est condamné de nouveau, mais cette fois à neuf mois de prison et 10 000 francs d’amende. Le compte-rendu très complet de ces procès a été publié en annexe du tome III de ses œuvres complètes5. Ces condamnations ne font que rendre son nom plus populaire ; l’amende est acquittée par souscription. C'est à cette époque que le peintre Ary Scheffer, un de ses sympathisants, réalise son portrait (1828, Musée de la vie romantique, Paris) - et que le sculpteur David d'Angers grave son profil en médaillon (même collection). Après la révolution de 1830, il traite surtout des sujets philosophiques et humanitaires6. Jaloux de son indépendance, il ne veut accepter aucun emploi de la monarchie de Juillet. Ce refus s’exprime dans la chanson A mes amis devenus ministres : « Non, mes amis, non je ne veux rien être ; / Semez ailleurs places, titres et croix. / Non, pour les cours Dieu ne m’a point fait naître ; / Oiseau craintif, je fuis la glu des rois ! 7»

Fatigué et souffrant, il se retire en juin 1830 à Bagneux, dans un petit pavillon dont il donne la description suivante, dans une lettre à une amie datée du 23 juin :

    « J'ai loué à Bagneux un petit pavillon pour 150 francs, pour toute la saison. Le prix vous donne une idée de la beauté de ce local et le 20 juillet, de préciser : Je me trouve à merveille dans le chenil que j'ai loué à Bagneux : cuisine au rez-de-chaussée ; chambre à coucher, servant de salon, de salle à manger et de cabinet de travail, au premier ; chambre de domestique au second ; enfin un appartement complet dans un pavillon isolé…. Cette maison aujourd'hui disparue était située dans l'actuelle rue Pablo-Neruda, en face de la Maison des Marronniers8 »

En 1848 il fait partie, à l'Élysée, de la commission des secours, dignité non lucrative, mais qui convenait à son cœur. À cette occasion il reçoit l'hommage de 800 chanteurs, musiciens et mendiants des rues. Ils sont conduits par son ami Aubert, syndic et doyen des chanteurs des rues de Paris9.

La même année, élu député de la Seine par 204 271 voix sur 267 888 votants, il vient à l'Assemblée nationale constituante mais constate la scission entre le Paris révolutionnaire et les députés des départements. Il présente alors sa démission, refusée dans un premier temps par l'Assemblée ; il doit renouveler sa demande pour que sa démission soit finalement acceptée le 15 mai10.

Il meurt pauvre : le gouvernement impérial fait les frais de ses funérailles. Le fauteuil où est mort Béranger fait partie des collections du musée Carnavalet, où il est exposé. Sa tombe se trouve au cimetière de l'Est parisien, (Cimetière du Père-Lachaise) 28e division.

Après avoir débuté par des chansons bachiques et licencieuses qui l’auraient laissé confondu dans la foule, il sut se créer un genre à part : il éleva la chanson à la hauteur de l’ode. Dans les pièces où il traite de sujets patriotiques ou philosophiques, il sait le plus souvent unir à la noblesse des sentiments, l’harmonie du rythme, la hardiesse des figures, la vivacité et l’intérêt du drame.
Béranger en prison à La Force.
Jules-Édouard Alboize de Pujol et Auguste Maquet, Les Prisons de l'Europe, Paris, Administration de librairie, 1845 (gravure d'Audibran).

On peut trouver :

    La Sainte Alliance des peuples ;
    Le Vieux drapeau ;
    Le vieux sergent ;
    Les Enfants de la France ;
    L’Orage ;
    Le Cinq mai ;
    Les Souvenirs du Peuple ;
    Le Champ d’Asile ;
    Les Adieux à la gloire ;
    Le Dieu des bonnes gens ;
    Le Bon Vieillard ;
    Les Hirondelles ;
    Les Quatre âges ;
    Le Déluge;
    Le Pape musulman.

Béranger avait publié son premier recueil en 1815 sous le titre malicieux de Chansons morales et autres ; il en publia trois nouveaux en 1821, 1825 et 1833. Ce dernier qui parut sous le titre de Chansons nouvelles et dernières, est dédié à Lucien Bonaparte, pour lequel il avait conservé une vive reconnaissance.

Il a laissé une centaine de chansons inédites, qui forment une sorte de romancero napoléonien, sa propre Biographie et une Correspondance.
Béranger et les goguettes
partition
Deux chansons de Béranger.

En avril 1820, Béranger écrit, sur l'air de À la façon de barbari, une chanson satirique en défense des goguettes : La Faridondaine ou La Conspiration des chansons, Introduction ajoutée à la circulaire de M. le Préfet de police concernant les réunions chantantes appelées goguettes11.

Comme le rapporte Savinien Lapointe, Béranger, adoré des goguettiers a évité de fréquenter les goguettes et n'a participé que très peu de fois aux réunions du Caveau12 :

    Ce qui m'a souvent frappé dans les différentes appréciations que j'ai entendu faire de Béranger, c'est de voir combien onUn homme reconnu
Portrait gravé de Béranger, extrait de l'ouvrage de Victor Frond, Panthéon des illustrations françaises au XIXe siècle, 1865.

Béranger est adoré par les chanteurs et musiciens des rues de Paris qui lui rendent hommage au nombre de 800 en 1848. Il est l'ami de leur doyen et syndic Aubert.

De très nombreuses et grandes figures du XIXe siècle ont rendu hommage à Béranger de son vivant.