______________________
247-tir98

Médaille en bronze, de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance à partir de 1880) .

Frappée en 1976 .
Bel exemplaire .

Graveur / Artiste : A déterminer .

Dimensions : 50 mm .
Poids : 84 g .
Métal : bronze .

Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + bronze + 1976 .

Envoi rapide et soigné.

The stand is not for sale
Le support n'est à vendre .
__________________________________________

Maurice Ravel est un compositeur français né à Ciboure le 7 mars 1875 et mort à Paris 16e le 28 décembre 1937.

Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant du courant dit impressionniste au début du XXe siècle. Son œuvre, modeste en quantité (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d'influences variées s'étendant de Couperin et Rameau jusqu'aux couleurs et rythmes du jazz, dont celle, récurrente, de l'Espagne.

Caractérisée par sa grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s'étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré, Debussy, Stravinsky, Prokofiev, Bartók ou Gershwin. La grande majorité de ses œuvres a intégré le répertoire de concert. Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-1912), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-1930) et en sol majeur (1929-1931) et l’orchestration des Tableaux d'une exposition de Moussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale. Reconnu comme un maître de l’orchestration et un artisan perfectionniste, cet homme à la personnalité complexe ne s'est jamais départi d'une sensibilité et d'une expressivité qui, selon Le Robert, lui firent évoquer dans son œuvre à la fois « les jeux les plus subtils de l’intelligence » et « les épanchements les plus secrets du cœur ».
Biographie
1875 - 1900 : l’apprentissage
Une enfance heureuse
2 portraits, d’un homme barbu à gauche et d'une femme avec chignon à droite.
Joseph Ravel et Marie Delouart, détail, respectivement peints par Marcellin Desboutin et Édouard John RavelN 1.
Maison natale à Ciboure.

Maurice Ravel est né le 7 mars 18751, dans la maison Estebania, quai de la NivelleN 2 à Ciboure, près de Saint-Jean-de-Luz, dans les Basses-Pyrénées. Son père, Joseph Ravel (1832–1908), d'ascendance suisse et savoyardeN 3, était un ingénieur renommé qui travailla notamment à la construction de lignes de chemin de fer et dans l'industrie automobile et étendit les recherches d'Étienne Lenoir sur les moteurs à explosion. Sa mère, née Marie Delouart (1840–1917), femme au foyer après avoir été modiste, était née à Ciboure d'une famille établie dans ce village depuis au moins le XVIIe siècle3. Il avait un frère, Édouard (1878–1960), qui devint ingénieur et avec lequel il garda toute sa vie de forts liens affectifs4. En juin 1875, la famille Ravel se fixa définitivement à Paris5. La légende qui veut que l’influence de l’Espagne sur l’imaginaire musical de Maurice Ravel soit liée à ses origines basques est donc exagérée, d’autant que le musicien ne retourna pas au Pays basque avant l’âge de vingt-cinq ans. En revanche, il revint régulièrement par la suite séjourner à Saint-Jean-de-Luz et dans ses environs pour y passer des vacances ou pour travailler.

L’enfance de Ravel fut heureuse. Ses parents, attentionnés et cultivés, familiers des milieux artistiques, surent très tôt éveiller son don musical et encourager ses premiers pas. Le petit Maurice commença l’étude du piano à l’âge de six ans sous la férule du compositeur Henry Ghys (1839 - 1908) et reçut en 1887 ses premiers cours de composition de Charles René — harmonie et contrepoint6. Le climat artistique et musical prodigieusement fécond de Paris à la fin du XIXe siècle ne pouvait que convenir à l’épanouissement de l'enfant qui cependant, au désespoir de ses parents et de ses professeurs, reconnut plus tard avoir joint à ses nombreuses dispositions « la plus
Un avenir prometteur
Vue en noir et blanc de 11 hommes et une femme debout derrière un piano devant lequel sont assis 2 hommes.
La classe de Charles de Bériot au Conservatoire de Paris, vers 1895. Ravel se tient à l'extrême-gauche ; Viñes est quatrième en partant de la droite.

Entré au Conservatoire de Paris en novembre 188910, Ravel fut l'élève de Charles de Bériot et se lia d'amitié avec le pianiste espagnol Ricardo Viñes, qui devint l’interprète attitré de ses meilleures œuvres et avec qui il rejoignit plus tard la Société des Apaches11. Enthousiasmé par la musique de Chabrier et de Satie, admirateur de MozartN 5,N 613, Saint-Saëns, Debussy et du Groupe des Cinq, influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Condillac, Villiers de L'Isle-Adam et surtout de Mallarmé, Ravel manifesta précocement un caractère affirmé et un esprit musical très indépendant. Ses premières compositions en témoignèrent : elles étaient déjà empreintes d'une personnalité et d’une maîtrise telles que son style ne devait guère connaître d’évolution par la suite : Ballade de la reine morte d'aimer (1893), Sérénade grotesque (1893), Menuet antique (1895) et les deux Sites auriculaires pour deux pianos (Habanera, 1895 et Entre cloches, 1897).

En l'année 1897, Ravel entra dans la classe de contrepoint d'André Gedalge, et Gabriel Fauré devint son professeur de composition ; deux maîtres dont il reçut l'enseignement avec comme condisciple Georges Enesco. Fauré jugea le compositeur avec bienveillance, saluant un « très bon élève, laborieux et ponctuel » et une « nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante »14. Les deux artistes devaient se vouer leur vie durant une grande estime réciproque. Fauré introduisit son élève dans le salon de madame de Saint-Marceaux15, qui aimait découvrir de jeunes talents et chez laquelle il joua régulièrement ses œuvres, dont certaines en première audition privéeN 7,N 8,18. À la fin de ses études, Ravel composa une ouverture symphonique pour un projet d'opéra baptisé Shéhérazade — ouverture créée en mai 1899 sous les sifflets du public, à ne pas confondre avec les trois poèmes de Shéhérazade pour voix de femme et orchestre datés de 1903 —, et la célèbre Pavane pour une infante défunte qui reste une de ses œuvres les plus jouées, même si son auteur ne l'estimait pas beaucoupN 9.

À la veille du XXe siècle, le jeune Ravel était déjà un compositeur reconnu et ses œuvres discutées. Pourtant, son accession à la célébrité n’allait pas être chose aisée. L’audace de ses compositions et son admiration proclamée pour les « affranchis » Chabrier et Satie allaient lui valoir bien des inimitiés parmi le cercle des traditionalistes.
1900 - 1918 : la grande période
Photo noir et blanc en buste d’un homme barbu et moustachu portant veste et cravate.
Maurice Ravel en 1907 (cliché Pierre Petit).
Prix de Rome : « l'affaire Ravel »

Le compositeur essuya ainsi cinq échecs au prix de Rome sur fond de querelle entre académisme et tendances avant-gardistes. Éliminé au concours d'essai en 1900, Ravel n'obtint qu'un deuxième Second Grand prix en 190120 (derrière André Caplet et Gabriel Dupont) pour sa cantate Myrrha inspirée du Sardanapale de Lord Byron, malgré les éloges de Saint-Saëns auquel le compositeur paraissait « appelé à un sérieux avenir »21. Ce fut la seule récompense obtenue par Ravel, qui échoua de nouveau en 1902 (cantate Alcyone d'après Les Métamorphoses d'Ovide) et 1903 (cantate Alyssa sur un texte de Marguerite Coiffier) avant d'être rejeté dès l'épreuve préparatoire en 1905, son âge lui interdisant toute tentative ultérieureN 10. Ce dernier échec posa ouvertement la question de l'impartialité du jury où siégeait Charles Lenepveu, professeur des six concurrents admis en logeN 11,N 12,N 13,N 14, et suscita, par-delà le cercle de ses premiers défenseurs, un courant d'indignation en faveur de RavelN 15,N 16. La nomination de Gabriel Fauré à la direction du Conservatoire de Paris en juin 1905, en remplacement de Théodore Dubois, démissionnaireN 17, ouvrit la voie à une lente réforme du prix de Rome29. Ce que certains périodiques appelèrent « l’affaire Ravel » contribua à faire connaître le nom du musicienN 18.
Premiers chefs-d’œuvre

Ses déboires au prix de Rome n'avaient pas empêché Ravel, dès 1901, d'affirmer pour de bon sa personnalité musicale avec les Jeux d’eau pour piano, pièce d'inspiration lisztienne qui, la première, lui valut l'étiquette de musicien impressionniste. Très tôt et longtemps dans sa carrière, Ravel fut comparé à DebussyN 19,N 20 avec une insistance qui voulut le faire passer pour un imitateurN 21,N 22,N 23, puis rapidement pour un rival. Si l'influence de Debussy ne fut jamais démentie par Ravel, elle ne resta pas à sens uniqueN 24. Certains critiques musicaux aidant, en particulier Pierre Lalo du Temps, l'un des plus farouches adversaires de la musique de RavelN 25, ces trajectoires communes tournèrent assez vite au duel à distanceN 26 et furent mal ressenties par l'aun janvier 1921, désireux de se fixer et d'acquérir « une bicoque à trente kilomètres au moins de Paris »66, Ravel acheta une maison à Montfort-l’Amaury en Seine-et-OiseN 45, le Belvédère, où il conçut la majeure partie de ses dernières œuvres. Cette époque vit la naissance des sensuelles Chansons madécasses sur des poèmes d’Évariste de Parny (1923), dans lesquelles le musicien exprima son anticolonialisme (Aoua), et de la rhapsodie virtuose pour violon et orchestre Tzigane (1924) dédiée à Jelly d'Arányi et secondairement réduite pour violon et luthéal. Le Belvédère s’imprégna vite de la personnalité de son occupant qui le décora lui-même et en fit, de son vivant, un véritable musée : collection de porcelaines asiatiques, jouets mécaniques, horloges. À l'extérieur, il dépensa une fortune pour créer un jardin japonais dans la pente, doté d'escaliers et de sentiers dallés67.

Jusqu'à la fin de sa vie créatrice, Ravel mena à Montfort-l'Amaury une vie paisible entrecoupée de séjours au Pays basque et de tournées de concerts en France et à l'étranger, où il se produisait comme pianiste soliste, accompagnateur ou chef d'orchestre. Solitaire et pudique, le musicien avait cependant une riche vie sociale et sa correspondance témoigne de sa fidélité en amitié. Le Belvédère devint rapidement le point de ralliement du cénacle ravélien : parmi ses proches amis figuraient l’écrivain Léon-Paul Fargue, les compositeurs Maurice Delage, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt, Germaine Tailleferre, les interprètes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février, Madeleine Grey, Hélène Jourdan-Morhange, Vlado Perlemuter, le sculpteur Léon Leyritz, et ses deux fidèles élèves, Roland-Manuel et Manuel Rosenthal. Ravel faisait de fréquents allers et retours entre Montfort-l'Amaury et Paris, dont il appréciait la vie nocturne et où il rencontrait ses amis, allait au concert ou au théâtre et fréquentait les cabarets à la modeN 46.

Ravel ne se départit jamais d'une extrême discrétion quant à sa vie privée et véhicula au travers de ses portraits et photographies l'image d'un dandy affectant un « cérémonial d'élégance fastidieuse » (André Tubeuf) qui contraste avec les témoignages de ceux qui le fréquentèrentN 47. Mais les apparences ne pouvaient entièrement cacher la solitude et la tristesse de cet homme, qui trouva une échappatoire dans l'orchestration des Tableaux d'une exposition de Modeste MoussorgskiN 48 et dans une série de tournées à l’étranger (Pays-Bas, Italie, Angleterre, Espagne). La question de la vie privée du compositeur a souvent fait l'objet de gloses, sans qu'une réponse précise lui soit apportée. Ravel ne se maria jamais et aucune relation sentimentale, féminine ou masculine, ne lui est connueN 49,N 50,N 51. Une thèse récente s'attache à démontrer que Ravel aurait transcrit en musique le prénom Misia et le nom Godebska, et caché ces transcriptions dans ses œuvresN 52.
Lyrisme et blues

Ravel avait connu Colette dans les années 1900, quand ils fréquentaient le salon de madame de Saint-Marceaux75. C'est en 1925 qu'aboutit le projet commun des deux artistes d'une fantaisie lyrique baptisée L'Enfant et les Sortilèges. La genèse de cette œuvre avait débuté en 1919, quand Jacques Rouché alors directeur de l’Opéra de Paris, avait proposé à Colette la collaboration de Ravel pour mettre en musique un poème de sa main, intitulé au départ Divertissement pour ma fille. Accaparé par d'autres projets, il n'y travailla vraiment qu'à partir de 1924 pour en tirer une œuvre dont les nombreuses scènes, de par leur brièveté et la variété de leurs genres, la rapprochent plus de la comédie musicale et du music-hall que de l'opéraN 53. La création à Monte-Carlo en mars 1925 fut un succès, mais les représentations parisiennes de cette œuvre atypique donnèrent lieu à un accueil perplexe (le duo des chats notamment fit scandale). Colette a rapporté avec humour la relation purement professionnelle et distante dans laquelle Ravel la tint au cours de l’élaboration de ce projetN 54. À la fin des années 1920, Ravel s'apprêtait à devenir, avec Stravinsky, le compositeur en vie le plus célèbre de son époque. Il acheva en 1927 sa Sonate pour violon et piano (dont le second mouvement est intitulé Blues) et inaugura la salle Pleyel en dirigeant La Valse.
1928 - 1932 : la consécration
Photo noir et blanc d'un homme posant devant un piano, 3 hommes et une femme derrière lui.
Maurice Ravel au piano le 7 mars 1928 à New York, au cours d'une soirée organisée en l'honneur de son 53e anniversaire. Derrière lui, de gauche à droite, le chef d'orchestre Oskar Fried, la cantatrice canadienne Éva Gauthier, Manoah Leide-Tedesco et George Gershwin.
Maurice Ravel, docteur honoris causa de l’université d’Oxford, octobre 1928.
La tournée américaine

L’année 1928 fut pour Ravel particulièrement faste. De janvier à avril il effectua une tournée de concerts aux États-Unis et au CanadaN 55,N 56 qui lui valut, dans chaque ville visitée, un immense succèsN 57. Il1892 - 93     Sérénade grotesque     Piano     Très rude
1895     Menuet antique     Piano     Majestueusement
1895 - 97     Sites auriculaires     2 pianos     I. Habanera (En demi-teinte et d'un rythme las) - II. Entre cloches (Allègrement)
1899     Pavane pour une infante défunte     Piano     Assez doux, mais d'une sonorité large
1901     Jeux d'eau     Piano     Très doux
1903 - 05     Sonatine     Piano     I. Modéré - II. Mouvement de menuet - III. Animé
1904 - 05     Miroirs     Piano     I. Noctuelles - II. Oiseaux tristes - III. Une barque sur l'océan - IV. Alborada del gracioso - V. La vallée des cloches
1908     Gaspard de la nuit     Piano     I. Ondine - II. Le gibet - III. Scarbo
1908 - 10     Ma mère l'Oye     Piano 4 mains     I. Pavane de la Belle au bois dormant - II. Petit Poucet - III. Laideronnette, impératrice des pagodes - IV. Les entretiens de la Belle et de la Bête - V. Le jardin féerique
1909     Menuet sur le nom de Haydn     Piano     Mouvement de menuet
1911     Valses nobles et sentimentales     Piano     I. Modéré. Très franc - II. Assez lent - III. Modéré - IV. Assez animé - V. Presque lent - VI. Vif - VII. Moins vif - VIII. Épilogue. Lent
1912     À la manière de... Chabrier     Piano     Allegretto
1912     À la manière de... Borodine     Piano     Valse. Allegro giusto
1913     Prélude en la mineur     Piano     Assez lent et très expressif
1914 - 17     Le Tombeau de Couperin     Piano     I. Prélude - II. Fugue - III. Forlane - IV. Rigaudon - V. Menuet - VI. Toccata
1918     Frontispice     2 pianos 5 mains     Pas d'indication
Œuvres orchestrales Période     Titre     Instrumentation     Parties / Indications
1898     Ouverture de Shéhérazade     Orchestre     Ouverture de féerie
1907     Rapsodie espagnole     Orchestre     I. Prélude à la nuit - II. Malagueña - III. Habanera - IV. Feria
1909 - 12     Daphnis et Chloé     Orchestre et chœurs     Symphonie chorégraphique en trois parties
1919 - 20     La Valse     Orchestre     Mouvement de valse viennoise - Un peu plus modéré - 1er Mouvement - Assez animé
1922 - 24 &