BON ETAT GENERAL D'USAGE 

BON ETAT INTERIEUR GENERAL D'USAGE 

EDITION ORIGINALE GALLIMARD DE 1951

COUVERTURE LEGEREMENT TACHEE ET FROTTEE
UNE ANNOTATION EN PREMIERE PAGE 

L'AUTEUR :

Alain (philosophe)

Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier, né le  à Mortagne-au-Perche (France) et mort le  au Vésinet, est un philosophejournalisteessayiste et professeur de philosophie français. Il est rationaliste, individualiste et critique.

L'auteur utilisa différents pseudonymes entre 1893 et 1914. Il signe « Criton » sept « Dialogues » adressés à la très universitaire Revue de métaphysique et de morale (dans laquelle il signe, par ailleurs, plusieurs articles de son vrai nom) ; il signe « Quart d'œil », ou encore « Philibert », ses pamphlets dans La Démocratie rouennaise2, journal éphémère destiné à soutenir la campagne du député Ricard à Rouen ; enfin « Alain » ses chroniques dans La Dépêche de Lorient (jusqu'en 1903) puis dans La Dépêche de Rouen et de Normandie de 1903 à 1914.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et adolescence[modifier | modifier le code]

Émile-Auguste Chartier naît le , à Mortagne-au-Perche (Orne), rue de la Comédie, au domicile de ses parents, Étienne Chartier, vétérinaire et Juliette-Clémence Chaline. Ses grands-parents maternels Pierre-Léopold Chaline et Louise-Ernestine Bigot sont des commerçants de Mortagne connus et très présents dans la vie communale. Alain a également pour cousin l’abbé Chaline, grâce à qui le sujet de la religion aura une place toute particulière dans son étude et sa réflexion philosophique. Il tient fondamentalement une grande part de son radicalisme de son père et de son grand-père.

En 1881, il entre au lycée d'Alençon où il passe cinq ans3. À cette époque, ses auteurs préférés sont HomèrePlatonRené DescartesHonoré de Balzac et Stendhal. Il lit le grec ancien mieux que le latin.

Se destinant d'abord à l’École polytechnique, il opte finalement pour une préparation littéraire qu'il effectue comme externe au lycée Michelet de Vanves à partir de 1886. Là, il fait la rencontre décisive du philosophe Jules Lagneau, qu'il reconnaît comme son maître4, et qui l’oriente vers la philosophie.

Professeur, militant et journaliste[modifier | modifier le code]

Après avoir été admis en 1889 au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il est reçu troisième à l'agrégation de philosophie en 18925, puis est nommé professeur6, successivement aux lycées Joseph-Loth à PontivyDupuy de Lôme à Lorient7, à Rouen (lycée Corneille de 1900 à 1902) et à Paris (lycée Condorcet) puis à Vanves (lycée Michelet)8. Il s'engage politiquement du côté républicain et radical, donnant des conférences pour soutenir la politique laïque de la République. En 1902, après l'échec du candidat Louis Ricard dont il organise la campagne à Rouen, il se retire du militantisme politique, se consacrant aux universités populaires qui se sont créées à la suite de l'affaire Dreyfus et à l'écriture. À partir de 1903, il publie (dans La Dépêche de Rouen et de Normandie) des chroniques hebdomadaires qu'il intitule « Propos du dimanche », puis « Propos du lundi », avant de passer à la forme du Propos quotidien. Plus de 3 000 de ces « Propos » paraîtront de  à . Devenu professeur de khâgne au lycée Henri-IV en 1909, il exerce une influence profonde sur ses élèves (Simone WeilRaymond AronGuillaume GuindeyGeorges CanguilhemAndré MauroisJulien Gracq, etc.). Alain a également enseigné à partir de 1906 au Collège Sévigné, à Paris.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À l'approche de la guerre, Alain milite dans ses Propos pour la paix en Europe et refuse la perspective d'un conflit avec l'Allemagne dont il pense qu'il serait d'une violence inédite. Lorsque la guerre est déclarée, sans renier ses idées, il devance l'appel et s'engage, fidèle à un serment prononcé en 1888 lorsque la loi de l'époque permettait aux enseignants d'être dispensés de service militaire. Acceptant le bénéfice de la dispense, il avait juré de s'engager si une guerre survenait, ne supportant pas l'idée de demeurer à l'arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.

Brigadier au 3e régiment d'artillerie9, il refuse toutes les propositions de promotion à un grade supérieur. Le , il se broie le pied dans un rayon de roue de chariot lors d'un transport de munitions vers Verdun10. Après quelques semaines d'hospitalisation et de retour infructueux au front, il est affecté pour quelques mois au service de météorologie, puis il est démobilisé le .

L'entre deux-guerres[modifier | modifier le code]

La maison du Vésinet, 75, avenue Maurice-Berteaux, où vécut Alain de 1917 à 1951.

Ayant vu de près les atrocités de la Grande Guerre, il publie en 1921 son célèbre pamphlet Mars ou la guerre jugée. Sur le plan politique, il s’engage aux côtés du mouvement radical en faveur d'une république libérale strictement contrôlée par le peuple. En 1927, il signe la pétition (parue le  dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de Lucien DescavesLouis GuillouxHenry PoulailleJules RomainsSéverine… et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre. Jusqu'à la fin des années 1930, son œuvre sera guidée par la lutte pour le pacifisme et contre la montée des fascistes. La rédaction des Propos reprend, mais sous forme de revue, de 1921 à 1936, avec une interruption de 1924 à 1927, où ils sont accueillis par la revue Émancipation de Charles Gide. En 1934, il est cofondateur du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA), dirigé par Paul Rivet et Paul Langevin. En 1936, alors qu'il est depuis longtemps atteint de crises régulières de rhumatismes qui l'immobilisent, une attaque cérébrale le condamne au fauteuil roulant. Il participe néanmoins, mais de loin, aux travaux du Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes, milite ardemment pour la paix, rassemble les deux volumes de Propos qu'il intitulera Convulsions de la Force et Échec de la Force, soutient un moment les efforts pacifistes de Giono, même si, partisan de toujours de la guerre défensive, il désapprouve toute idée de désarmement. Il soutient en revanche les accords de Munich, heurté par les appels à l'Union sacrée des bellicistes en France dans lesquels il semble retrouver la censure des opinions dissidentes et pacifistes qui ont puissamment contribué au développement de la Première Guerre mondiale. Anti-fasciste convaincu, il semble ne pas mesurer la puissance réelle et la dimension spécifique de l'hitlérisme, considérant la France comme la puissance dominante dans le rapport de force international11. Il signe, en , le tract « Paix immédiate » du militant anarchiste Louis Lecoin. À partir de 1937, à l'instigation de sa compagne après des semaines d'impuissance à écrire, Alain se consacre pour l'essentiel à l'écriture privée de son Journal. Sont publiés également plusieurs recueils thématiques rassemblant ses Propos, de même qu'il poursuit sa collaboration à la Nouvelle Revue française, y compris après que Drieu La Rochelle12 en aura pris la direction sous l'Occupation nazie.

L'Occupation, maladie et fin de vie[modifier | modifier le code]

L'entrée en guerre et la débâcle sont pour lui un effondrement. Il est cosignataire d'un tract pacifiste Paix immédiate que Louis Lecoin fait imprimer clandestinement — car la guerre est déclarée — et distribuer. Alain n'évite une peine de prison qu'en prétendant que Lecoin l'a abusé13. Ensuite il ne prend aucune position publique pendant la guerre et l'on ne peut restituer son opinion qu'à travers le style heurté, lapidaire et volontiers paradoxal de son Journal. En 1940, il accepte la défaite et ne souhaite pas la poursuite des hostilités. Dans son Journal, le , il va jusqu'à souhaiter la victoire allemande plutôt que celle « du genre De Gaulle ». La collaboration pétainiste lui semble un moindre mal, dans la continuité de son engagement pacifiste14. En 1943, il est sollicité pour apporter son patronage à la Ligue de pensée française15, de René Château16, initiative qui ne semble pas s'être concrétisée15. Très affaibli, pratiquement coupé du monde et de la guerre que même ses amis évitent d'évoquer devant lui, il connaît de 1940 à 1942 des années très sombres d'un point de vue moral comme physique. Il perd en 1941 sa compagne, amie de cœur et fidèle collaboratrice, Marie-Monique Morre-Lambelin, et en 1944 son ancien élève et plus proche disciple, Jean Prévost, tué dans le Vercors. Son Journal (1937-1950)17 porte néanmoins la marque de la renaissance de son activité littéraire à partir de 1943. C'est pour l'essentiel la relecture des grandes œuvres qui le ramène à l'écriture. Il y avoue sa part d'ombre de ne pouvoir se débarrasser d'un antisémitisme latent18. Cet aspect est d'ailleurs régulièrement mis en place publique19. Il rédigera encore, en 1947, les Lettres à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant ainsi que les Souvenirs sans égards, divers articles et préfaces et l'ébauche d'un Marx en 1950. En , il reçoit le Grand Prix National des Lettres. Il meurt le  et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 94).

Postérité[modifier | modifier le code]

Trois associations contribuent aujourd'hui à faire connaître et à diffuser son œuvre en se chargeant de la réédition et de la publication de ses textes inédits : l'Institut Alain20 est dirigé par l'administrateur littéraire de son œuvre, l'Association des Amis d'Alain21 et l'Association des Amis du Musée Alain et de Mortagne22.

Philosophie[modifier | modifier le code]

Les Propos[modifier | modifier le code]

Alain met au point à partir de 1906 le genre littéraire qui le caractérise, les « Propos ». Ce sont de courts articles, inspirés par l'actualité et les événements de la vie de tous les jours, au style concis et aux formules frappantes23, qui couvrent presque tous les domaines. Cette forme appréciée du grand public24 a cependant pu détourner certains critiques d'une étude approfondie de son œuvre philosophique25. Beaucoup de Propos sont parus dans la revue Libres Propos (1921-1924 et 1927-1935) fondée par un disciple d'Alain, Michel Alexandre. Certains ont été publiés, dans les années trente, dans la revue hebdomadaire L'École libératrice éditée par le Syndicat national des instituteurs.

Il s'inspire de PlatonDescartesKant et Auguste Comte — mais il se réclame surtout de Jules Lagneau, dont il prit les conseils à la lettre, sans jamais devenir véritablement son disciple26,27. Lagneau a été son premier professeur de philosophie au lycée de Vanves (actuel lycée Michelet). Il n'a jamais oublié, toute sa vie durant, celui qu'il appelle « le seul Grand Homme que j'aie jamais connu », et dont la rencontre fut pour Alain aussi décisive que celle de Platon avec Socrate : « Parmi les attributs de Dieu, il avait la majesté. […] Ses yeux perçants traversaient nos cœurs et nous nous sentions indignes. L'admiration allait d'abord à ce caractère, évidemment inflexible, inattentif aux flatteries, aux précautions, aux intrigues, comme si la justice lui était due. »28.

Philosophie et religion[modifier | modifier le code]

Le but de sa philosophie est d'apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés. Humaniste cartésien, il est un « éveilleur d'esprit », passionné de liberté29, qui ne propose pas un système ou une école philosophique mais apprend à se méfier des idées toutes faites. Pour lui, la capacité de jugement que donne la perception doit être en prise directe avec la réalité du monde et non bâtie à partir d'un système théorique.

Alain perd la foi au collège30 sans en ressentir de crise spirituelle. Bien qu'il ne croie pas en Dieu et soit anticlérical, il respecte l'esprit de la religion. Il est même attiré par les phénomènes religieux qu'il analyse de façon très lucide. Dans Propos sur la religion et Propos sur le bonheur il fait transparaître, un peu comme chez Auguste Comte, une certaine fascination pour l'Évangile31 et pour le catholicisme, dont il aime la dimension universelle32. Profondément athée, il critique le côté irrationnel de la croyance religieuse. Ainsi, dans Les Saisons de l'esprit, il affirme : « Le propre d'une religion est de n'être ni raisonnable ni croyable ; c'est un remède de l'imagination pour des maux d'imagination. » Il dénonce la croyance sans preuve : « Or, se croire fanatique est la source de tous les maux humains ; car on ne mesure point le croire, on s'y jette, on s'y enferme, et jusqu'à ce point extrême de folie où l'on enseigne qu'il est bon de croire aveuglément. C'est toujours religion ; et religion, par le poids même, descend à superstition. »33. Il pointe du doigt le manque d'humanisme des monothéismes en particulier.

Mars ou la guerre jugée (1921)[modifier | modifier le code]

Alain y explique que ce qu'il a ressenti le plus vivement dans la guerre, c'est l'esclavage. Il s'insurge contre le mépris des officiers pour les hommes de troupe lorsqu'ils « parlent aux hommes, comme on parle aux bêtes ». Il ne supporte pas l'idée de cette tuerie organisée, de ce traitement que l'Homme inflige à l'Homme[réf. nécessaire].

Il se révolte quand il assiste à la mise au point d'une énorme machine destinée à tenir les hommes dans l'obéissance et explique pourquoi, soldat, il n'a jamais voulu d'autres galons que ceux de brigadier[réf. nécessaire].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Livres publiés de son vivant[modifier | modifier le code]

Posthumes[modifier | modifier le code]



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