Moyens surs et honnetes pour la conversion de tous les hérétiques, et avis et expédiens salutaires pour la Réformation de L'Eglise. En deux tomes

 À Cologne chez Pierre Marteau  1681 

Pierre Jurieu

Il étudie d’abord en France, à l’académie de Saumur et à l’académie de Sedan, et soutient une thèse de théologie intitulée De Vita Dei (1657). Puis il poursuit ses études en Angleterre et en Hollande. Il revient ensuite à Mer (1660) où il succède à son père.

En 1670, il écrit, avec d’Huisseau, un Examen du livre de la « Réunion du christianisme ou la manière de rejoindre tous les Chrétiens sous une seule confession de foi », ouvrage de controverse (1671). Puis il écrit une thèse de doctorat en philologie (De Cabbala), et en théologie, De potestate clavium (1674). A Sedan, il professe la théologie et l’hébreu, mais ne s’accorde pas avec Louis Le Blanc, son collègue. De là, il publie encore un Traité de la dévotion, puis une Apologie pour la morale des réformés (1675) et un Traité de la puissance de l’Église (1677) ; il attaque Bossuet par le Préservatif contre le changement de religion(1680).

L’académie de Sedan ayant été ôtée aux calvinistes en 1681 par Louis XIV, Jurieu fut destiné à exercer les fonctions de ministre à Rouen ; mais son libelle intitulé La Politique du clergé de France l’obligea à s’exiler en Hollande dès 1681 (soit quatre ans avant la révocation de l’édit de Nantes), où il devient pasteur et professeur de théologie à Rotterdam. Il y eut des démêlés très vifs avec son collègue de l'École illustre Pierre Bayle, avec l'avocat Henri Basnage de Beauval, avec les pasteurs Élie Saurin et Pierre Méherenc de La Conseillère. Il s’y érigea même en prophète et prédit dans son Commentaire sur l’Apocalypse, qu’en 1689 le calvinisme serait rétabli en France. Il vécut assez longtemps pour être lui-même témoin de la fausseté de ses prédictions. Il ne tint pas aussi à lui qu’il ne soulevât par plusieurs Lettres pastorales les réformés et les nouveaux convertis de France. Dans ces Lettres pastorales, il soutient avant Jean-Jacques Rousseau la thèse d'un contrat explicite ou implicite entre le souverain et ses sujets[1]. Dès sa première Lettre Pastorale, du 1er septembre 1686, Jurieu attaque Bossuet, qui affirme qu'aucune violence n'a été faite en France contre les protestants. Jurieu va valoriser dans ses feuilles les martyrs des Cévennes et du Languedoc, citant en détail les actes de barbarie des dragons de Louis XIV. Il s'ensuivra la polémique due à l'ouvrage de Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes.