Édition Originale.

   Indisponible dans cette édition grand format brochée (disponible en poche).

   Paris, Méréal, série Black Process N° 5, 1999.

   Broché, 13,5 x 21 cm, 172 pages.

   Frottements en couverture (surtout aux coins), plissures au 2nd plat.
   Intérieur frais et propre, vierge d'annotations.


   Envoi protégé, monde entier.

   Présentation :
   "La dégradation est très lente. Les riverains, mithridatisés par les coups portés à leur environnement immédiat, s'y accoutument imperceptiblement. Un tag par-ci, un clodo calfeutré dans une encoignure de porte par-là, un panneau de signalisation renversé, une mobylette à demi démontée et abandonnée dans une flaque d'huile un peu plus loin, une seringue dans un caniveau ; et le tour est joué. Infesté à la toxine de la misère à dose homéopathique, l'Homo bellevillus oublie peu à peu à quoi ressemble une ville digne de ce nom. A l'abri derrière sa porte blindée, la mémoire saturée d'images de fils de fer barbelés et de grilles, de portes anti-vandales, bientôt sans doute armé de caméras de détection des intrus en bas de chaque immeuble, il voit son univers se rétrécir aux dimensions d'une cellule bien douillette hors de laquelle il ne fait pas bon s'aventurer [...]". (Extrait)

   Venu à Belleville un peu par hasard, guidé par les petites annonces immobilières, le narrateur raconte la lente décrépitude de son quartier. L'école cosmopolite fréquentée par son fils où règnent les inégalités. Les seringues qui traînent partout et qu'on commence à craindre. Le fossé entre les immeubles luxueux de la rue de la Villette et les HLM minables. Les tags, les clodos, les trafics, réalités quotidiennes auxquelles les riverains s'habituent, mais qui les mènent à une méfiance réductrice. Bientôt, il se calfeutreront dans leurs logements douillets, surveillant le dehors de loin. Composé de tableaux vivants, ce récit dur et beau livre la réalité d'un quartier qui, par-delà la criminalité, est menacé par la peur et le repli sur soi.

   Thierry Jonquet, parmi les plus brillants auteurs du roman noir français, habite Belleville depuis quinze ans. Son dernier livre n'est pas un polar. Même pas un roman. Sous-titré "Récit", "Jours tranquilles à Belleville" vous happe pourtant dès la première ligne. Instantanés, croquis, "choses vues" composent un portrait pour le moins iconoclaste de ce quartier mythique de Paris.