Envoi protégé, France Métropolitaine, Union Européenne et Suisse.
Présentations par l'auteur :
« Tous les candidats aux présidentielles de 2017 sont Jacobins, tous. Or
le centralisme qui fait de Paris la tête qui commande et des provinces
un corps qui obéit a montré son inaptitude à incarner la démocratie qui
reste formelle en ne produisant qu'une aristocratie d'élus insoucieux du
peuple. De Philippe Le Bel à Charles de Gaulle en passant par
Robespierre ou Napoléon, le modèle jacobin a failli. Je propose une
révolution pacifique inspirée des Girondins de la Révolution française :
redonner le pouvoir aux communautés, aux collectivités, aux régions,
autrement dit : décoloniser les provinces. Le communalisme libertaire,
les élections dans des parlements régionaux, l'autogestion sur le
terrain sont seuls susceptibles de fournir des contre-pouvoirs efficaces
à l'effondrement de la formule jacobine de la démocratie. La politique
ne doit plus être une affaire de commettants qui délèguent mais de
citoyens qui décident. »
« Quand on croit à la politique, on a la manie du prie-Dieu, de la messe,
du sermon, des excommunications, de l'eau bénite, du catéchisme, du
bûcher, du bouc émissaire, du bréviaire, des burettes, des oraisons,
mais surtout : des génuflexions. Quand on n'y croit plus et qu'on est
devenu un athée de la politique, on devient libre. Dès lors, on voit
comment le cinéma politico-médiatique a pour fonction de nous laisser
croire qu'un changement d'homme apportera un changement de politique,
alors qu'il n'en est rien : il était évident que le nouveau président de
la République serait un pion de l'Etat maastrichien. Le mécanisme est
programmé pour ça. On pouvait, comme moi, ne pas se plier à ce simulacre
de démocratie, ne pas prendre au sérieux cette palinodie. Regarder
cette campagne en voltairien et la raconter au jour le jour n'en demeure
pas moins un geste politique : car déchirer le voile des fictions
contribue au démontage de la servitude volontaire. »
« Ce que la clique journalistique maastrichienne nomme recomposition
depuis l'élection de son homme-lige, Emmanuel Macron, n'est en fait
qu'une décomposition dont elle ne sent même plus la mauvaise odeur
malgré son nez qui s'est allongé à cause de sa profession. Car Macron
n'a pas tué le PS qui était déjà mort, il n'a pas fusillé les
Républicains qui étaient déjà détruits, il n'a pas pulvérisé le FN qui
était déjà coupé en deux, il n'a pas tué Mélenchon qui était déjà
faisandé, il n'a pas dessoudé l'extrême gauche qui était déjà
atomisée... Loin du général de Gaulle qu'il évoque avec des clins d'oeil
appuyés, Macron a simplement rassemblé sous son nom la rouerie et le
cynisme de Mitterrand, la vassalisation et le pragmatisme de Chirac,
l'énergie et l'hyper-présidence de Sarkozy, la roublardise et le sourire
de Hollande : c'est l'homme de la synthèse construit par les médias aux
mains de quelques-uns et par les marchés. Zéro de conduite propose la
chronique de son début de règne. On y croisera aussi nombre de
personnages secondaires qui se croient principaux. Nul doute qu'avec ce
personnel politique la preuve se trouve donnée que nous sommes sortis de
l'Histoire... »