Quel contraste avec la première révolution industrielle, qui a terrassé
un nombre incalculable de personnes mais suscita une résistance farouche
et finit par déboucher sur le mouvement ouvrier et son corollaire, la
législation sociale progressiste.
Aujourd’hui, ces acquis ne cessent de s’éroder à mesure que les
syndicats s’affaiblissent et que les programmes sociaux destinés à nous
protéger des violences du marché sont démantelés. Pourquoi une telle
passivité ? Pourquoi une telle déférence pour le marché, une telle
révérence pour la technologie ?
Ce qui nous paralyse, ce sont notamment les concepts dont nous avons
hérité, comme celui d’un progrès technologique nécessaire et bénéfique ;
et l’idée que la compétitivité, fondée sur ces technologies, serait la
voie la plus sûre vers la prospérité et le bien-être. »
Rassemblant des conférences tenues par David Noble sur les conséquences sociales des technologies, en particulier sur la façon dont elles ont servi au patronat pour saper le savoir-faire technique et la capacité d’action des travailleurs, ce livre mène ce que l’auteur appelle une « analyse de classe des technologies » en reliant la première révolution industrielle et la première vague d’informatisation.
Sommaire :
I. Une autre vision du progrès : défense du luddisme
II. Retour sur la question des machines
III.
La technologie au présent
IV. Délires robotiques, ou l’Histoire non
automatique de l’autonomisation
V. Le progrès social revisité
Postface.
Auditions sur la politique industrielle : déclaration au
sous-comité du 98e congrès des États-Unis
Annexe I. «
Mourir de faim au paradis » avec les nouvelles technologies
Annexe II.
Lord Byron défenseur des luddites
Annexe III. Lettre de Robert Wiener, fondateur de la cybernétique, à Walter Reuther, président du syndicat des ouvriers de l’automobile américain."