Indisponible en libraire dans cette édition (réédité depuis).
Paris, Flammarion, collection Champs N° 378, 1997.
Livre de poche, 295 pages. Dos légèrement insolé, menus frottements aux coins. Corpus frais et propre, vierge d'annotations.
Envoi protégé, monde entier.
Présentation éditeur :
Avant le développement de la démocratie, les hommes vivaient sous une
Loi : celle des ancêtres, ou celle de Dieu. Ils se reconnaissaient en
principe soumis à quelque chose qui leur était extérieur et supérieur.
Aujourd'hui, la société veut s'organiser selon les droits de l'homme :
l'homme n'y veut rencontrer que lui-même. Or nous nous qualifions de
modernes, nous nous pensons comme modernes, c'est-à-dire comme
différents de l'homme simplement homme. Ainsi l'homme moderne veut
n'être qu'un homme, et être autre chose qu'un homme. Ce livre explore
cette dualité, ou cette duplicité.
L'idée que soutient Pierre Manent est
que la conscience, et le désire, d'être moderne tiennent à une
contradiction antérieure irrésolue, que la " modernité " recouvre et
dont elle vit : celle entre la cité et l'Eglise, entre le paganisme et
le christianisme, entre la nature et la grâce. L'homme moderne est celui
qui rejette les vertus païennes au nom des vertus chrétiennes, et qui
rejette les vertus chrétiennes au nom des païennes. Il est celui qui,
réfutant Athènes par Jérusalem et Jérusalem par Athènes, ne cesse de
désirer, et d'apercevoir à sa portée, une troisième cité qui pourtant ne
cesse de lui échapper : la cité de l'homme.
L'illusion spécifique de
l'homme moderne, c'est-à-dire l'illusion de l'avenir, est de prendre
cette double négation pour une affirmation. L'ambition de ce livre est
de dissiper cette illusion.