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Médaille en bronze, de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance depuis le 1er janvier 1880 ) .
Frappée en 1980 .
Traces de manipulations minimes, traces d'oxydations dans les creux .

Graveur / Artiste / Sculpteur : Jacques ARLAUD (1928) .

Dimensions : 68 mm .
Poids : 171 g .
Métal : bronze .
Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + bronze + 1980 .

Envoi rapide et soigné.

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Le chevalet n'est pas à vendre .
The stand is not for sale.



François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis, né le 22 mai 1715 à Saint-Marcel-d'Ardèche et mort le 3 novembre 1794 à Rome, est un diplomate, homme de lettres et prélat français qui fut ambassadeur à Venise (1752-1755), ministre d'État (1757), secrétaire d'État des Affaires étrangères (1757-1758) et enfin chargé d'affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791).

Figure emblématique de l'Ancien Régime finissant, Bernis a été étudié au XIXe siècle par l’historien Frédéric Masson, alors en quête de personnages intègres pouvant servir de trait d’union entre l’ancienne France et celle née de la Révolution1. Au XXe siècle, Bernis est associé par divers hommes de lettres au plaisir de vivre et au libertinage de mœurs, au point que sa figure se positionne à la croisée du réel et de la fiction2. La redécouverte récente des riches archives personnelles du cardinal de Bernis a permis à une équipe internationale de chercheurs, dirigée par Gilles Montègre, de reconsidérer en profondeur le personnage, et à travers lui la réalité de l’Europe diplomatique et culturelle du XVIIIe siècle3.
Biographie
Origines et formation

Bernis naît dans une famille de noblesse ancienne, les de Pierre, dont la branche aînée détient la seigneurie de Saint-Marcel en Ardèche (a l'époque Vivarais), et la branche cadette la seigneurie de Bernis voisine de Nîmes. Cadet destiné à la carrière ecclésiastique, Bernis se rend à Paris pour faire ses études au collège Louis-le-Grand, avant d'entrer au grand séminaire de Saint-Sulpice. Excellent élève, il était à la fois ambitieux et mélancolique, comme l'atteste un passage de ses Mémoires :

    « Je suis né sensible à l'excès. Ma situation m'humiliait, j'en dévorais l'amertume ; mais je savais bien qu'un visage triste intéresse peu de temps et fatigue bientôt. J'eus donc la force de garder mes chagrins pour moi, et de ne faire briller aux yeux des autres que mon imagination et ma gaieté. »

Son esprit libre le pousse à quitter le séminaire en 1735. Après avoir reçu les titres de chanoine-comte de Brioude puis de Lyon en 17484,5, l'abbé de Bernis entame une carrière de poète, à laquelle il mettra définitivement fin 15 ans plus tard pour entrer en politique.
Carrière poétique

Bernis se fait d'abord connaître dans les salons du Paris des Lumières par des poèmes qui chantent l'amour de la nature et la nostalgie du sol natal. Cela lui vaut de la part de Voltaire le sobriquet de « Babet la bouquetière », ou « Belle Babet », du nom d'une marchande de fleurs alors célèbre à Paris. Son poème des Quatre saisons anticipe néanmoins un attrait pour la nature qui marquera en profondeur toute la seconde moitié du siècle, et qui explique que les œuvres poétiques de Bernis feront à cette époque l'objet de nombreuses éditions. Pour lors, Bernis fait connaître ses vers dans le salon parisien de Madame Geoffrin, ou auprès de la cour entretenu au château de Sceaux par la duchesse du Maine, fondatrice du cercle des chevaliers de l'Ordre de la Mouche à Miel. La fréquentation du cardinal de Polignac enjoint à Bernis d'entreprendre la composition d'un long poème en 10 chants, La Religion vengée, qui ne sera publié qu'après sa mort. En 1744, à l'âge de seulement 29 ans, l'abbé de Bernis entre à l'Académie française.
La marquise de Pompadour et l'entrée en politique

C'est d'abord au cardinal de Fleury que Bernis s'adresse pour tenter d'entrer en politique. Mais le tout puissant ministre de Louis XV répond au jeune abbé : « Oh ! Monsieur, tant que je vivrai, vous n'aurez point de bénéfices ». Bernis rétorque par un trait d'esprit : « Eh bien, Monseigneur, j'attendrai ». C'est donc par les femmes que Bernis entreprend de gagner la faveur du roi. Par l'intermédiaire de sa parente Mme d'Estrades, il fait en 1745 la rencontre de la marquise de Pompadour, appelée à devenir la favorite du roi Louis XV. Bernis fait de la marquise de Pompadour une amie et confidente à laquelle il enseigne les usages du monde et de l'aristocratie. Elle le récompense en lui faisant obtenir une pension royale de 1 500 livres, un appartement aux Tuileries, et en lançant sa carrière diplomatique.
Ambassadeur à Venise (1752-1755)

Bernis sollicite du roi une ambassade en Pologne, mais obtient seulement d'être envoyé auprès de la république de Venise, envisagée à l'époque comme un « cul-de-sac » pour les ambassadeurs du XVIIIe siècle. « Je n'étais guère à craindre à Venise, écrit Bernis dans ses Mémoires, et tout ce qui pouvait m'y arriver de pis, c'était d'y être oublié ». Bernis va en réalité cultiver sa réputation à Venise, où il arrive en octobre 1752, en concevant la Sérénissime République comme une école pratique de la diplomatie, particulièrement propice à l'apprentissage des missions de négociation, d'information et de représentation attendues des ambassadeurs sous l'Ancien Régime6. La République faisait peser des contraintes particulièrement fortes sur les représentants des puissances étrangères dans la ville, qui ne pouvaient communiquer directement
Bernis et la "révolution diplomatique" de 1756-1757
Ex-libris du Cardinal de Bernis

D’abord pressenti pour occuper le poste stratégique d’ambassadeur de France à Madrid, Bernis se voit confier par Louis XV, répondant à la proposition du chancelier Kaunitz, l’une des plus importantes transformations des rapports de force européen depuis le Moyen Âge : une réconciliation de la France des Bourbons avec l’Empire des Habsbourg. Cette négociation, qui dédouble dans un premier temps le Secret du roi, se déroule à Bellevue et à Paris à partir de septembre 1755 entre Bernis et l’ambassadeur autrichien Starhemberg. Elle débouche sur le premier traité de Versailles du 1er mai 1756, par lequel la France et l’Autriche contractent une alliance défensive.

Ce rapprochement franco-autrichien a fait l’objet d’une légende noire dans l’historiographie française liée aux déboires que la France a subis par la suite durant la guerre de Sept Ans. À l’époque où elle est négociée, cette révolution diplomatique s’avère cependant indispensable pour la France, car son ancien allié prussien s’est rapproché de l’Angleterre (convention de Westminster du 1er janvier 1756) tandis que cette dernière a montré sa volonté de s’en prendre aux possessions françaises en Amérique (combat du 8 juin 1755). En ne s’alliant pas avec l’Autriche des Habsbourg, la France risquait donc de voir de dresser contre elle une grande coalition européenne.

Appelé au conseil du roi en janvier 1757, Bernis poursuit les négociations qui aboutissent au second traité de Versailles du 1er mai 1757, concrétisant une alliance cette fois offensive entre Bourbons et Habsbourg. Les promesses d’armées et de subsides vont dès lors contraindre la France à participer à une guerre continentale au profit de l’Autriche, tandis que l’Angleterre menace ses possessions outre-mer. Mais les espérances de victoire sont alors grandes compte tenu de l’ampleur de la coalition qui s’est mise en place. Afin que le conflit « ne tourne pas en guerre de religion », Bernis a veillé à ce que la Suède luthérienne et la Russie orthodoxe rejoignent la coalition catholique franco-autrichienne, face à la Prusse et l’Angleterre protestantes. Il a parallèlement œuvré à apaiser les conflits entre le roi et les parlements du royaume, préalable nécessaire au financement de la guerre.
Bernis ministre des Affaires étrangères au début de la guerre de Sept ans

En juin 1757, Bernis remplace Antoine Louis Rouillé comme secrétaire d’État des Affaires étrangères. Son ministère est d’abord placé sous les meilleures auspices, compte tenu des premières victoires françaises de la guerre de Sept Ans8. Mais il se rend vite compte que la France n’est pas en état de sortir victorieuse du conflit, et a la naïveté de faire part de ses doutes à Choiseul, alors ambassadeur de France à Vienne. La défaite de Rossbach le 5 novembre 1757 signe un tournant de la guerre. Dès lors, Bernis ne va cesser de prôner une issue rapide et pacifique du conflit pour limiter les pertes françaises. La marquise de Pompadour et Choiseul se retournent alors contre lui pour défendre la poursuite de la guerre et gagner en influence auprès du roi9. En octobre 1758, Bernis redouble de naïveté en offrant au roi sa démission et son remplacement par Choiseul : il espère en retour se voir confier la direction d’un comité central des ministres qui travaillerait à une restauration des finances de la monarchie. Le 30 novembre, Bernis reçoit la barrette de cardinal, négociée avec Rome depuis plusieurs mois. Mais le 13 décembre 1758, Louis XV fait parvenir au nouveau cardinal une lettre de cachet qui lui enjoint de s’exiler dans l’une de ses abbayes de province. Choiseul prend alors la tête des Affaires étrangères, la France s’enfonce dans la guerre et signe en 1763 le traité de Paris qui la prive de l’essentiel de ses possessions coloniales au profit de l’Angleterre.
L'exil et l'archevêché d’Albi

Comme lieu de son exil, Bernis choisit le château de Vic-sur-Aisne10, qui dépendait de son abbaye de Saint-Médard de Soissons reçue en 1756. C’est donc à Soissons qu'il se fait ordonner prêtre en septembre 1760. Depuis son lieu d’exil, Bernis cultive sa correspondance avec Voltaire, et entame la rédaction de ses Mémoires, dictés à sa nièce la marquise du Puy-Montbrun, dans lesquelles il cherche à justifier son action politique. Il reçoit à partir de 1762 l’autorisation de rendre visite à sa famille en Ardèche et en Languedoc, puis celle de séjourner à la cour.

En 1764, Léopold-Charles de Choiseul-Stainville, frère cadet du ministre, quitte l’évêché d’Albi pour celui de Cambrai. Le duc de Choiseul œuvre alors à ce que Bernis prenne sa place. Devenu maître du puissant archevêché d’Albi, le cardinal s'y révèle un excellent administrateur, faisant planter des vignes, tracer des routes, et s'occupant des charités publiques. Grâce à de copieux bénéfices ecclésiastiques, il peut mener grand train au palais de la Berbie, où il confie à l'abbé Gabriel Cavaziez la gestion

Famille

Les membres actuels de la famille du cardinal de Bernis descendent tous du mariage célébré le 6 mai 1776 à Albano entre Sophie du Puy-Montbrun, petite nièce du cardinal, et le vicomte Pons Simon de Pierre de Bernis, lointain cousin du cardinal. Ce mariage avait été ardemment souhaité par le cardinal de Bernis afin d'assurer une descendance à la famille de Pierre de Bernis.

Le cardinal de Bernis avait pour autre lointain cousin François de Pierre de Bernis, coadjuteur de l'archevêc
En juin 1757, Bernis remplace Antoine Louis Rouillé comme secrétaire d’État des Affaires étrangères. Son ministère est d’abord placé sous les meilleures auspices, compte tenu des premières victoires françaises de la guerre de Sept Ans8. Mais il se rend vite compte que la France n’est pas en état de sortir victorieuse du conflit, et a la naïveté de faire part de ses doutes à Choiseul, alors ambassadeur de France à Vienne. La défaite de Rossbach le 5 novembre 1757 signe un tournant de la guerre. Dès lors, Bernis ne va cesser de prôner une issue rapide et pacifique du conflit pour limiter les pertes françaises. La marquise de Pompadour et Choiseul se retournent alors contre lui pour défendre la poursuite de la guerre et gagner en influence auprès du roi9. En octobre 1758, Bernis redouble de n