243- tir96

Médaille en bronze, de la Monnaie de Paris .
Frappe de 1967, d'après une médaille de 1665 .
Quelques traces minimes de manipulations .

Avers :Titulature avers : .LVD. XIII. D. G. -- FR. ET. NAV. REX..
Description avers : Buste cuirassé et drapé, de profil à droite, signé : I. DOLLIN. F..

Revers :Titulature revers : PROLVSIO AD VICTORIAS. // À L’EXERGUE : DISCIPLINA. MILIT. RESTITVTA / M. DC. LXV..
Description revers : Le roi à droite commandant une rangée de mousquetaires. Signé : T. BERNARD. F..


Artiste / graveur : d'après T. BERNARD et Dollin .

Dimensions : 84 mm .
Poids : 101 g .
Métal : bronze .
Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  : corne d'abondance + bronze + 1967 .

Envoi rapide et soigné.

The stand is not for sale .
Le support n'est pas à vendre.




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Sommaire
Début
Enfance, santé et éducation

Roi de France et de Navarre

Figure de l'absolutisme à la française

    Pratique de l'absolutisme
        Pensée absolutiste
        Droit divin
        Pratique modérée de l'absolutisme
        La cour comme instrument de l'absolutisme
        Oppositions à l'absolutisme durant la Fronde
        Oppositions à l'absolutisme après la Fronde
    Gouvernement royal
        Obéissance des Provinces et des Parlements
        Réorganisation administrative et financière
        Relations avec Paris
    Homme de guerre
        Réorganisation de l'armée
        Marine
        Guerres menées

Politique étrangère

Économie

Religion

Culture, arts et sciences : instruments de rayonnement et de pouvoir

Profil et caractéristiques

Famille

Louis XIV dans les arts et la culture

Dans l'historiographie

Notes et références

Annexes

Louis XIV

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Louis XIV
Illustration.
Portrait de Louis XIV en costume de sacre
(par Hyacinthe Rigaud, 1701).
Titre
Roi de France et de Navarre
14 mai 1643 – 1er septembre 1715
(72 ans, 3 mois et 18 jours)
Couronnement 7 juin 1654,
en la cathédrale de Reims
Régent Anne d'Autriche (1643-1651)
Premier ministre Jules Mazarin
(principal ministre, 1643-1661)
Jean-Baptiste Colbert
(principal ministre, 1662-1683)
Gouvernement Ministres de Louis XIV
Prédécesseur Louis XIII
Successeur Louis XV
Dauphin de France
5 septembre 1638 – 14 mai 1643
(4 ans, 8 mois et 9 jours)
Prédécesseur Louis XIII
Successeur Louis de France
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Louis de Bourbon1
Surnom Louis Dieudonné
Louis le Grand
Le Roi-Soleil
Date de naissance 5 septembre 1638
Lieu de naissance Château de Saint-Germain-en-Laye
(France)
Date de décès 1er septembre 1715 (à 76 ans)
Lieu de décès Château de Versailles
(France)
Nature du décès Gangrène
Sépulture Basilique de Saint-Denis
Père Louis XIII
Mère Anne d'Autriche
Fratrie Philippe d'Orléans
Conjoints Marie-Thérèse d'Autriche
(1659-1683)
Françoise d'Aubigné
(1683-1715)
Enfants Louis de France
Anne-Élisabeth de France
Marie-Anne de France
Marie-Thérèse de France
Philippe-Charles de France
Louis-François de France
Marie-Anne de Bourbon
Louis de Bourbon
Louis-Auguste de Bourbon
Louis-César de Bourbon
Louise-Françoise de Bourbon
Louise Marie-Anne de Bourbon
Françoise-Marie de Bourbon
Louis-Alexandre de Bourbon
Héritier Philippe de France (1640-1701)
Louis de France (1661-1711)
Louis de France (1682-1712)
Louis de France (1707-1712)
Louis XV (1710-1774) Red crown.png
Religion Catholicisme
Résidence Palais du Louvre
Château de Saint-Germain
Château de Versailles
Grand Trianon
Château de Marly
Signature de Louis XIV
Louis XIV Louis XIV
Monarques de France
modifier Consultez la documentation du modèle

Louis XIV, dit « le Grand » ou « le Roi-Soleil », né le 5 septembre 1638 au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et mort le 1er septembre 1715 à Versailles, est un roi de France et de Navarre. Son règne s'étend du 14 mai 1643 — sous la régence de sa mère Anne d'Autriche jusqu'au 7 septembre 1651 — à sa mort en 1715. Son règne d’une durée de 72 ans est l'un des plus longs de l'histoire d'Europe et le plus long de l'histoire de France.

Né Louis, surnommé Dieudonné, il monte sur le trône de France au décès de son père, Louis XIII, quelques mois avant son cinquième anniversaire, ce qui fait de lui l'un des plus jeunes rois de France. Il devient ainsi le 64e roi de France, le 44e roi de Navarre et le troisième roi de France issu de la dynastie des Bourbons.

S'il n'aime guère que son principal ministre d'État, Colbert, fasse référence à Richelieu, ministre de Louis XIII et partisan intransigeant de l'autorité royale, il s'inscrit néanmoins dans son projet de construction séculaire d'un absolutisme de droit divin. Usuellement, son règne est divisé en trois parties : la période de sa minorité, troublée par la Fronde, de 1648 à 1653, durant laquelle sa mère et le cardinal Mazarin gouvernent ; la période allant de la mort de Mazarin, en 1661, au début des années 1680, pendant laquelle le roi gouverne en arbitrant entre les grands ministres ; la période allant du début des années 1680 à sa mort, où le roi gouverne de plus en plus seul, notamment après la mort de Colbert, en 1683, puis de Louvois, en 1691. Cette période est aussi marquée par un retour du roi à la religion, notamment sous l'influence de sa seconde épouse, Madame de Maintenon. Son règne voit la fin des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes qui avaient marqué les décennies précédentes. Le monarque impose l'obéissance à tous les ordres et contrôle les courants d'opinion (y compris littéraires ou religieux) de façon plus prudente que Richelieu.

La France est, pendant son règne, le pays le plus peuplé d'Europe, ce qui lui confère une certaine puissance d'autant que, jusque dans les années 1670, l'économie se porte bien grâce notamment au dynamisme économique du pays et à des finances publiques en ordre. Par la diplomatie et la guerre, Louis XIV affirme sa puissance en particulier contre la maison de Habsbourg, dont les possessions encerclent la France. Sa politique du « pré carré » cherche à agrandir et rationaliser les frontières du pays, protégées par la « ceinture de fer » de Vauban, qui fortifie les villes conquises. Cette action lui permet de donner à la France des frontières approchant celles de l'ère contemporaine, avec l'annexion du Roussillon, de la Franche-Comté, de Lille, de l'Alsace et de Strasbourg. Toutefois, les guerres pèsent sur les finances publiques et Louis XIV s'attire la méfiance des autres pays européens, qui s'allient souvent à la fin de son règne pour contrer sa puissance. C'est aussi le moment où, après la Glorieuse Révolution, l'Angleterre commence à affirmer sa puissance, notamment maritime et économique, sous le règne d'un adversaire déterminé de Louis XIV, Guillaume d'Orange.

D'un point de vue religieux, le XVIIe siècle est complexe et ne se limite pas à l'opposition entre catholiques et protestants. Parmi les catholiques, la question de la grâce suscite une forte opposition entre les jésuites et les jansénistes. Louis XIV doit trancher entre les divers courants de pensée religieuse en tenant compte non seulement de ses propres convictions, mais aussi de considérations politiques. Ainsi, s'il fait condamner les jansénistes, c'est aussi parce qu'il se méfie de leur anti-absolutisme. Concernant les protestants, si la révocation de l'édit de Nantes en 1685 est généralement bien accueillie en France, les réactions en Europe et à Rome sont plus défavorables. Les relations avec les papes sont en général mauvaises, particulièrement avec Innocent XI. En effet, le roi entend préserver son indépendance et celle de son clergé face à Rome, ce qui ne l'empêche pas de se méfier des gallicans, souvent imprégnés par le jansénisme. À la fin du règne, la querelle du quiétisme entraîne également des tensions avec Rome.

À partir de 1682, Louis XIV dirige son royaume depuis le vaste château de Versailles, dont il a supervisé la construction et dont le style architectural a inspiré d'autres châteaux européens. Sa cour soumet la noblesse, étroitement surveillée, à une étiquette très élaborée. Le prestige culturel s'y affirme grâce au mécénat royal en faveur d'artistes tels que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre, ce qui favorise l'apogée du classicisme français, qualifié, dès son vivant, de « Grand Siècle », voire de « siècle de Louis XIV ».

Sa fin de règne, difficile, est marquée par l'exode des protestants persécutés, par des revers militaires, par les famines de 1693 et de 1709, qui font près de deux millions de morts, par la révolte des Camisards et par les nombreux décès de ses héritiers royaux. Tous ses enfants et petits-enfants dynastes sont morts avant lui, et son successeur, son arrière-petit-fils Louis XV, n'a que 5 ans lorsqu'il meurt. Pourtant, même après la régence assez libérale de Philippe d'Orléans, l'absolutisme perdure, attestant ainsi de la solidité du régime construit.

Après la disparition de Louis XIV, Voltaire s'inspire en partie de lui pour élaborer le concept de despotisme éclairé. Au XIXe siècle, Jules Michelet lui est hostile et insiste sur le côté sombre de son règne (dragonnades, galères, disettes, etc.). Ernest Lavisse sera plus modéré, même si ses manuels scolaires insistent sur le despotisme du roi, et sur certaines décisions tyranniques. Dans la seconde moitié du XXe siècle, Marc Fumaroli considère Louis XIV comme le « saint patron » de la politique culturelle de la Cinquième République en France. Michel de Grèce pointe ses insuffisances, tandis que François Bluche et Jean-Christian Petitfils le réhabilitent.
Enfance, santé et éducation
Naissance de Louis-Dieudonné
Une femme et son enfant.
Anne d'Autriche et le futur roi Louis XIV, qui porte une plume au béguin assorti à sa robe et un tablier richement orné de broderies et de dentelles.

Fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, Louis est le fruit de l'union des deux dynasties les plus puissantes de ce temps : la maison capétienne de Bourbon et la maison de Habsbourg2.

Au traditionnel titre de Dauphin de Viennois est ajouté à sa naissance celui de Premier fils de France. Intervenue après presque vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de plusieurs fausses couches, la naissance inattendue de l'héritier du trône est considérée comme un don du ciel, ce qui lui vaut d'être aussi prénommé Louis-Dieudonné3,n 1 (et non pas -Désiré). Si certains historiens ont avancé que le véritable père est Mazarin, cette hypothèse a été infirmée par un examen ADN4,5. Si l'historien Jean-Christian Petitfils propose la date du 23 ou du 30 novembre, semaine où le couple royal séjournait à Saint-Germain, comme date de la « conception du dauphin »6, d'autres auteurs affirment que le dauphin a été conçu le 5 décembre 1637, dans le palais du Louvren 2 (le 5 décembre tombe d'ailleurs pile neuf mois avant sa naissance, le 5 septembre 1638)7,8.

Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard leur fils lui-même), cette naissance tant attendue est le fruit de l'intercession faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de Grâces auprès de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de prières afin d'obtenir « un héritier pour la couronne de France ». Les neuvaines sont dites, par le frère Fiacre du 8 novembre au 5 décembre 16379,n 3.
Louis XIV dans son enfance.

En janvier 1638, la reine prend conscience qu'elle est à nouveau enceinte. Le 7 février 1638, le roi et la reine reçoivent officiellement le frère Fiacre pour s'entretenir avec lui sur les visions qu'il dit avoir eu de la Vierge Marie10 et de la promesse mariale d'un héritier pour la couronne. À l'issue de l'entretien, le roi missionne officiellement le religieux pour aller à l'église Notre-Dame-de-Grâces de Cotignac, en son nom, faire une neuvaine de messes pour la bonne naissance du dauphin9,11,12,n 4.

Le 10 février, en remerciement à la Vierge pour cet enfant à naître, le roi signe le Vœu de Louis XIII, consacrant le royaume de France à la Vierge Marie, et faisant du 15 août un jour férié dans tout le royaume13. En 1644, la reine faisant venir auprès d'elle le frère Fiacre lui dira : « Je n'ai pas perdu de vue la grâce signalée que vous m'avez obtenue de la Sainte Vierge, qui m'a obtenu un fils ». Et à cette occasion, elle lui confie une mission personnelle : porter un présent (à la Vierge Marie) dans le sanctuaire de Cotignac, en remerciement de la naissance de son fils13,9. En 1660, Louis XIV et sa mère se rendront en personne à Cotignac pour y prier et remercier la Vierge14, puis en 1661 et 1667, le roi fera porter des présents à l'église de Cotignac, par le frère Fiacre, en son nom15,n 5. À l'occasion de son passage en Provence (en 1660), le roi et sa mère se rendent en pèlerinage à la grotte de la Sainte-Baume, sur les pas de sainte Marie-Madeleine16.

La naissance de Louisn 6, le 5 septembre 163817, est suivie deux ans plus tard par celle de Philippe. La naissance tant espérée d'un dauphin écarte du trône le comploteur impénitent qu'était Gaston d'Orléans, le frère du roi.
Éducation
Deux enfants en costume.
Louis XIV et son frère cadet Philippe, dit « le Petit Monsieur ». Tableau attribué à Henri et Charles Beaubrun.
tableau représentant un homme
Louis XIV en costume de sacre, en 1648.

En plus de ses fonctions ministérielles, Mazarin, parrain de Louis XIV (choisi comme tel par Louis XIII à la mort de Richelieu, le 4 décembre 164218), se voit attribuer par la reine, en mars 1646, la responsabilité de l'éducation du jeune monarque et celle de son frère le duc Philippe d'Orléans (dit « le Petit Monsieur »). L'usage est que les princes élevés par des gouvernantes « passent aux hommes » à l'âge de 7 ans (l'âge de raison à l'époque), pour être confiés aux soins d'un gouverneur assisté d'un sous-gouverneur19. Mazarin devient donc « surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne du roi ainsi que de celle de M. le duc d'Anjou », et confie la tâche de gouverneur au maréchal de Villeroy. Le roi et son frère vont souvent à l'hôtel de Villeroy, non loin du Palais-Royal. C'est alors que Louis XIV se lie d'une amitié à vie avec le fils du maréchal, François de Villeroy. Le roi a eu différents précepteurs, notamment l'abbé Péréfixe de Beaumont en 1644 et François de La Mothe Le Vayer. À partir de 1652, son meilleur éducateur est sans doute Pierre de La Porte, son premier valet de chambre et celui qui lui fait lecture de récits historiques20. Malgré leurs efforts pour lui prodiguer des cours de latin, d'histoire, de mathématiques, d'italien et de dessin, Louis n'est pas un élève très travailleur. Par contre, suivant l'exemple du grand collectionneur d'art qu'est Mazarin, il se montre très sensible à la peinture, à l'architecture, à la musique et surtout à la danse qui est, à l'époque, une composante essentielle de l'éducation d'un gentilhomme21. Le jeune roi apprend aussi à jouer de la guitare auprès de Francesco Corbetta22.

Louis aurait bénéficié également d'une éducation sexuelle particulière, sa mère ayant demandé à la baronne de Beauvais, surnommée « Cateau la Borgnesse », de le « déniaiser » à sa majorité sexuellen 7.
« Miraculé »

Dans son enfance, Louis XIV échappe à plusieurs reprises à la mort. À 5 ans, il manque de se noyer dans un des bassins du jardin du Palais-Royal. Il est sauvé in extremis. À 9 ans, le 10 novembre 1647, il est atteint de la variole23. Dix jours plus tard, les médecins n'ont plus aucun espoir, mais le jeune Louis se remet « miraculeusement ». À 15 ans, il a une tumeur au sein23. À 17 ans, il souffre de blennoragie23.

L'alerte la plus sérieuse pour le Royaume a lieu le 30 juin 1658 : le roi, à 19 ans, est victime d'une grave intoxication alimentaire (à cause de l'infection des eaux) et de fièvre typhoïde23, diagnostiquée comme un typhus exanthématique, lors de la prise de Bergues dans le Nord. Le 8 juillet, il reçoit les derniers sacrements et la cour commence à préparer la succession. Mais François Guénaut, le médecin d'Anne d'Autriche, lui donne un émétique à base d'antimoine et de vin, qui guérit encore une fois « miraculeusement » le roi. Selon son secrétaire Toussaint Rose, c'est à cette occasion qu'il perd une bonne partie de ses cheveux et se met à porter temporairementn 8 la « perruque à fenêtre », dont les ouvertures laissent passer les quelques mèches qui lui restent25.
Roi de France et de Navarre
Régence d'Anne d'Autriche (1643-1661)
Articles connexes : Anne d'Autriche et Mazarin.
Cassation du testament de Louis XIII

À la mort de son père, Louis-Dieudonné, qui a 4 ans et demi, devient roi sous le nom de Louis XIVn 9. Son père Louis XIII, qui se méfie d'Anne d'Autriche et de son frère le duc d'Orléans — notamment pour avoir participé à des complots contre Richelieu — établit un conseil de régence comprenant, en sus des deux personnes citées, des fidèles de Richelieu, dont Mazarin. Le texte y afférent est enregistré le 21 avril 1643 par le Parlement mais, dès le 18 mai 1643, Anne d'Autriche se rend avec son fils au Parlement, pour faire casser cette disposition et se faire confier « l'administration, libre, absolue et entière du royaume pendant sa minorité »26, en bref la régence pleine et entière. Elle maintient contre toute attente le cardinal Mazarin en qualité de Premier ministre, en dépit de la désapprobation des cercles politiques français de l'époque, dont beaucoup n'apprécient pas qu'un Italien, fidèle de Richelieu, dirige la France27.

La Régente quitte alors les appartements incommodes du Louvre et s'installe au Palais-Cardinal, légué par Richelieu à Louis XIII, pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son frère. Le Palais-Cardinal devient alors le Palais-Royal, où des gouvernantes abandonnent le jeune Louis à leurs femmes de chambre qui cèdent à tous ses caprices, ce qui fera naître la légende, colportée par les Mémoires de Saint-Simon, d'une éducation négligée28.
Épreuve de la Fronde
Article détaillé : Fronde (histoire).
Tableau représentant le portrait d'un homme.
Le Grand Condé, d'abord ferme soutien du pouvoir royal, puis opposant, avant de revenir en grâce après le traité des Pyrénées.
Buste d'un homme.
Louis XIV par Juste d'Egmont, en 1654.

En 1648, commence une période de forte contestation de l'autorité royale par les parlements et la noblesse, qu'on appelle la Fronde. Un épisode qui marque durablement le monarque. En réaction à ces événements, il s'applique à continuer le travail commencé par Richelieu, qui consiste à affaiblir les membres de la noblesse d'épée en les obligeant à servir comme membres de sa cour et en transférant la réalité du pouvoir à une administration très centralisée dirigée par la noblesse de robe28. Tout commence quand, en 1648, le Parlement de Paris s'oppose aux impôts que veut lever Mazarin29. La Journée des barricades contraint la régente et le roi à s'installer à Rueil-Malmaison30. Si la cour revient assez vite dans la capitale, les exigences des parlementaires, appuyés par le très populaire coadjuteur de Paris, Jean-François Paul de Gondi, obligent Mazarin à envisager un coup de force. En pleine nuit, au début de l'année 1649, la régente et la cour quittent la capitale dans le but de revenir l'assiéger et la remettre à obéissance. L'affaire se complique quand des personnalités de la haute noblesse apportent leur soutien à la Fronde : le prince de Conti, frère du prince de Condén 10, Beaufort, petit-fils d'Henri IV et quelques autres veulent renverser Mazarin. Après quelques mois de siège conduit par Condé, un accord de paix (paix de Rueil) est trouvé, qui voit le triomphe du Parlement de Paris et la défaite de la cour. Toutefois, il s'agit d'une trêve plutôt que d'une paix31.

En 1649-1650, un renversement d'alliance intervient, Mazarin et la régente se rapprochent du Parlement et des chefs des Grands de la première Fronde et font enfermer Condé, leur ancien allié, et le prince de Conti32. Le 25 décembre 1649, le roi fait sa première communion en l'église Saint-Eustache et entre, alors qu'il n'a que douze ans, au conseil, en 1650. À partir de février 1650, se développe la révolte princière, qui oblige Mazarin et la cour à se déplacer en province pour mener des expéditions militaires33. En 1651, Gondi et Beaufort, chefs des Grands de la première Fronde, s'allient au Parlement pour renverser Mazarin, qu'une émeute oblige à s'exiler le 8 février 1651. La reine et le jeune Louis essaient de s'enfuir de la capitale mais, alarmés, les Parisiens envahissent le Palais-Royal où loge le roi, désormais prisonnier de la Fronde. Le coadjuteur et le duc d'Orléans vont alors faire subir au roi une humiliation qu'il n'oubliera jamais : en pleine nuit, ils confient au capitaine des Gardes suisses du duc de vérifier de visu qu'il est bien là34.

Le 7 septembre 1651, un lit de justice déclare la majorité du roi (la majorité royale est à treize ans). Tous les Grands du royaume viennent lui rendre hommage, sauf Condé qui, de Guyenne, lève une armée pour marcher sur Paris35. Le 27 septembre, pour éviter d'être à nouveau prisonnière dans Paris, la cour quitte la capitale pour Fontainebleau, puis Bourges, où sont stationnés les quatre mille hommes du maréchal d'Estrée35. Commence alors une guerre civile qui « va contribuer à clarifier les choses »35. Le 12 décembre, Louis XIV autorise Mazarin à revenir en France ; en réaction, le Parlement de Paris, qui a banni le cardinal, met sa tête à prix pour 150 000 livres36.

Début 1652, trois camps se font face : la cour, libérée de la tutelle instaurée par le Parlement en 1648, le Parlement et enfin Condé et les Grands37. Condé va dominer Paris durant la première partie de l'année 1652, en s'appuyant notamment sur le peuple qu'il manipule en partie. Mais il perd des positions en province, tandis que Paris, qui supporte de moins en moins sa tyrannie, le contraint à quitter la ville le 13 octobre avec ses troupes38. Le 21 octobre, Anne d'Autriche et son fils Louis XIV, accompagnés du roi déchu Charles II d'Angleterre, rentrent dans la capitale. L'absolutisme de droit divin commence à se mettre en place. Une lettre que le roi adresse au Parlement permet d'en percevoir la substance :

    « Toute autorité Nous appartient. Nous la tenons de Dieu seul sans qu'aucune personne, de quelque condition qu'elle soit, puisse y prétendre […] Les fonctions de justice, des armes, des finances doivent toujours être séparées ; les officiers du Parlement n'ont d'autre pouvoir que celui que Nous avons daigné leur confier pour rendre la justice […] La postérité pourra-t-elle croire que ces officiers ont prétendu présider au gouvernement du royaume, former des conseils et percevoir des impôts, s'arroger enfin la plénitude d'un pouvoir qui n'est due qu'à Nous39 »

Le 22 octobre 1653, Louis XIV, alors âgé de quinze ans, convoque un lit de justice où, rompant avec la tradition, il apparaît en chef militaire avec gardes et tambours. À cette occasion, il proclame une amnistie générale, tout en bannissant de Paris des Grands, des parlementaires ainsi que des serviteurs de la maison de Condé. Quant au Parlement, il lui interdit « de prendre à l'avenir aucune connaissance des affaires de l'État et des finances »40.
Sacre du roi à Reims

Louis XIV est sacré le 7 juin 1654 en la cathédrale de Reims par Simon Legras, évêque de Soissons. Il laisse les affaires politiques à Mazarin, tandis qu'il continue sa formation militaire auprès de Turenne41.
Mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche
Entrevue de Louis XIV et de Philippe IV dans l'île des Faisans en 1659. On distingue la fille de Philippe IV, future reine de France, derrière lui.

Le 7 novembre 1659, les Espagnols acceptent de signer le traité des Pyrénées, qui fixe les frontières entre la France et l'Espagne. De son côté, Louis XIV consent, bon gré mal gré, à respecter une des clauses du traité : épouser l'infante Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Philippe IV, roi d'Espagne, et d'Élisabeth de France42. Les époux sont doublement cousins germains : la reine mère Anne d'Autriche étant la sœur de Philippe IV et Élisabeth de France la sœur de Louis XIII. Ce mariage a cependant pour but de rapprocher la France de l'Espagne. Il a lieu le 9 juin 1660 en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz43. Louis ne connaît sa femme que depuis trois jours, celle-ci ne parle pas un mot de français, mais le roi « l'honore » fougueusement devant témoins dès la nuit de noces44. Selon d'autres sources, cette nuit de noces, contrairement à l'usage, n'aurait pas eu de témoin45.

Notons qu'à l'occasion de ce mariage, Marie-Thèrèse doit renoncer à ses droits sur le trône d'Espagne et que Philippe IV d'Espagne, en contrepartie, s'engage à verser « 500 000 écus d'or payables en trois versements ». Il est convenu que si ce paiement n'est pas effectué, la renonciation devient caduque46.
Début de la direction du gouvernement (1661-1680)
Prise de pouvoir à la mort de Mazarin
Tableau représentant un homme.
Nicolas Fouquet, surintendant des finances.
Madame de la Vallière (portrait par Jean Nocret, 1667).

À la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, la première décision de Louis XIV est de supprimer la fonction de ministre principal et de prendre personnellement le contrôle du gouvernement, dès le 10 mars 166147, par un « coup de majesté ».

La situation financière dégradéen 11, dont l'informe Jean-Baptiste Colbert, et le fort mécontentement des provinces contre la pression sont préoccupants. Les causes en sont la guerre ruineuse contre la maison d'Espagne et les cinq années de Fronde, mais aussi l'enrichissement personnel effréné de Mazarin, dont Colbert lui-même a profité, et celui du surintendant Fouquet. Le 5 septembre 1661, jour de ses 23 ans, le roi fait arrêter Fouquet au grand jour, par d'Artagnan. Il supprime, par la même occasion, le poste de surintendant des finances48.

Les raisons de l'incarcération de Nicolas Fouquet sont nombreuses et vont au-delà d'un problème d'enrichissement. Pour comprendre le problème, il convient de noter que Louis XIV, après la mort de Mazarin, n'est pas pris au sérieux et a besoin de s'affirmer49. Or, précisément, Nicolas Fouquet peut être perçu comme une menace politique : il fait fortifier sa possession de Belle-Île-en-Mer, il cherche à se constituer un réseau de fidèles et n'hésite pas à faire pression sur la mère du roi en soudoyant son confesseur49. Il tente même de corrompre l'amie de Louis XIV, Mademoiselle de La Vallière, pour qu'elle le soutienne, ce qui la choque profondément. Par ailleurs, il est proche des dévots, à un moment où le roi n'adhère pas à cette doctrine. Enfin pour Jean-Christian Petitfils, il convient de prendre en compte la jalousie de Colbert vis-à-vis de Fouquet. Le premier nommé, s'il est un ministre de qualité que les historiens radicaux de la Troisième République ont honoré50, est aussi « un homme brutal... d'une froideur glaciale », à qui Madame de Sévigné a donné le sobriquet « Le Nord »49 et, partant, un adversaire redoutable.

Louis XIV crée une chambre de justice pour examiner les comptes des financiers, dont ceux de Fouquet. En 1665, les juges condamnent Fouquet au bannissement, sentence que le roi commue en emprisonnement à vie à Pignerol49. En juillet 1665, les juges renoncent à poursuivre les fermiers et les traitants (financiers participants à la collecte des impôts) amis de Fouquet, moyennant le versement d'une taxe forfaitaire51. Tout cela permet à l'État de récupérer une centaine de millions de livres52.
Méthode de gouvernement

Le roi gouverne avec divers ministres de confiance : la chancellerie est occupée par Pierre Séguier, puis par Michel Le Tellier, la surintendance des finances est entre les mains de Colbert, le secrétariat d'État à la guerre est confié à Michel Le Tellier, puis à son fils le marquis de Louvois, le secrétariat d'État à la maison royale et au clergé passe aux mains de Henri du Plessis-Guénégaud, jusqu'à la destitution de ce dernier.

Le roi a plusieurs maîtresses, dont les plus notables sont Louise de La Vallière et Madame de Montespan. Cette dernière, qui a en commun avec le roi « le goût du faste et de la grandeur »53, le conseille dans le domaine artistique. Elle soutient Jean-Baptiste Lully, Racine et Boileau. Louis XIV, alors dans la quarantaine, semble pris d'une frénésie sensuelle intense et mène une vie sentimentale peu chrétienne54. Les choses changent au début des années 1680, quand, après la mort de Madame de Fontanges, sous l'influence de Madame de Maintenon, le roi se rapproche de la reine puis, après la mort de sa femme, épouse secrètement Madame de Maintenon. L'affaire des poisons contribue également à cette conversion55.

Les jésuites se succèdent au poste de confesseur royal. Il est d'abord occupé de 1654 à 1670 par le père Annat, un anti-janséniste farouche attaqué par Pascal dans Les Provinciales, puis par le père Ferrier de 1670 à 167456, auquel succède le père de la Chaize de 1675 à 170957,58 et enfin par le père Le Telliern 12.
Guerres pendant le règne

Durant cette période, Louis XIV mène deux guerres. D'abord la guerre de Dévolution (1667-1668), provoquée par le non-paiement des sommes dues pour le renoncement de la reine au trône d'Espagne, puis la guerre de Hollande (1672-1678). La première se conclut par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), par lequel le royaume de France conserve les places fortes occupées ou fortifiées par les armées françaises pendant la campagne de Flandre, ainsi que leurs dépendances : des villes du comté de Hainaut et la forteresse de Charleroi dans le comté de Namur59. En contrepartie, la France rend à l'Espagne la Franche-Comté, territoire qui lui reviendra dix ans plus tard par le traité de Nimègue (10 août 1678), qui conclut la guerre de Hollande60.

Louis XIV pratique une politique répressive forte envers les Bohémiens. Dans la droite ligne du décret du roi de 1666, l'ordonnance du 11 juillet 1682 confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles, dans toutes les provinces du royaume où ils vivent, soient condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées et leurs enfants enfermés dans des hospices61. Les nobles qui leur donnaient asile dans leurs châteaux voient leurs fiefs frappés de confiscation62,63. Ces mesures visent aussi à lutter contre le vagabondage transfrontalier et l'utilisation de mercenaires par certains nobles.
Maturité et période de gloire (1680-1710)
Mutations des années 1680
Tableau représentant le portrait d'une femme.
De Madame de Montespan (portrait de Pierre Mignard)...
Tableau représentant le portrait d'une femme.
...à Madame de Maintenon (portrait de Nicolas II de Larmessin).

Vers 1681, le roi revient à une vie privée décente, sous l'influence conjuguée de ses confesseurs, de l'affaire des poisons et de Madame de Maintenon55. L'année 1683 est marquée par la mort de Colbert, un de ses principaux ministres et l'« agent de cet absolutisme rationnel qui se développe alors, fruit de la révolution intellectuelle de la première moitié du siècle ». La reine Marie-Thérèse meurt la même année, ce qui permet au roi d'épouser secrètement Madame de Maintenon, lors d'une cérémonie intime qui eut lieu vraisemblablement en 1683 (les dates de janvier 1684 ou janvier 1686 ont aussi été avancées)64. En 1684, la dévotion s'installe en force à la cour64, qui a emménagé à Versailles depuis 1682. En 1685, la révocation de l'édit de Nantes, qui octroyait la liberté religieuse aux protestants français, redore le prestige de Louis XIV vis-à-vis des princes catholiques et lui restitue « sa place parmi les grands chefs de la chrétienté »65,n 13.
Montée de l'absolutisme

Pendant trente ans, jusque vers 1691, le roi gouverne en arbitrant entre ses principaux ministres : Colbert, Le Tellier et Louvois. Leur mort (le dernier, Louvois, décède en 1691) change la donne. Elle permet au roi de répartir le secrétariat d'État à la guerre entre plusieurs mains, ce qui lui permet de s'impliquer davantage dans le gouvernement quotidien. Saint-Simon note que le roi prend alors plaisir « à s'entourer de « fort jeunes gens » ou d'obscurs commis peu expérimentés, afin de mettre en relief ses capacités personnelles »66. À partir de cette date, il devient à la fois chef d'État et de gouvernement66.
Affaires étrangères

La guerre des Réunions qui, entre 1683 et 1684, oppose la France et l'Espagne, se termine par la trêve de Ratisbonne, signée pour permettre à l'empereur Léopold Ier de combattre les Ottomans. De 1688 à 1697, la guerre de la Ligue d'Augsbourg oppose Louis XIV, alors allié à l'Empire ottoman et aux jacobites irlandais et écossais, à une large coalition européenne, la ligue d'Augsbourg menée par l'Anglo-Néerlandais Guillaume III, l'empereur du Saint-Empire romain germanique Léopold Ier, le roi d'Espagne Charles II, Victor-Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint-Empire romain germanique. Ce conflit se déroule principalement en Europe continentale et dans les mers voisines. En août 1695, l'armée française, menée par Villeroy, procède au bombardement de Bruxelles, opération qui suscite l'indignation des capitales européennes67.

Le conflit n'épargne pas le territoire irlandais, où Guillaume III et Jacques II se disputent le contrôle des îles Britanniques. Enfin, ce conflit donne lieu à la première guerre intercoloniale, opposant les colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en Amérique du Nord. Finalement, la guerre aboutit au traité de Ryswick (1697), par lequel la France reconnaît la légitimité de Guillaume d'Orange au trône anglais. Si le souverain anglais sort renforcé de l'épreuve, la France, surveillée par ses voisins de la ligue d'Augsbourg, n'est plus en mesure de dicter sa loi. Globalement, ce traité est mal accueilli en France68. La guerre de Succession d'Espagne, quant à elle, oppose encore la France à quasiment tous ses voisins, à l'exception de l'Espagne. Elle se conclut par les traités d'Utrecht (1713) et le traité de Rastatt (1714). Ces traités sont écrits en français, qui devient langue diplomatique, situation qui perdurera jusqu'en 1919.
Dernières années (1711-1714)
Tableau représentant la famille royale.
Louis XIV et sa famille, par Nicolas de Largillierre.
Article détaillé : Descendance de Louis XIV.

La fin du règne est assombrie par la perte, entre 1711 et 1714, de presque tous ses héritiers légitimes69 et par une santé déclinante. En 1711, le Grand Dauphin, seul fils légitime survivant, décède de la variole à 49 ans70. En 1712, une épidémie de rougeole prive la famille de l'aîné de ses trois petits-fils. Le nouveau dauphin, l'ex-duc de Bourgogne, meurt à 29 ans avec son épouse et son fils de 5 ans (un premier enfant était déjà mort en bas âge en 1705). Ne survit qu'un petit garçon de deux ans, Louis, sauvé de l'épidémie (et des médecins71) par sa gouvernante72, mais qui reste affaibli : il est le dernier arrière-petit-fils légitime du roi régnant, d'autant plus isolé qu'en 1714, son oncle, le duc de Berry, le plus jeune des petits-fils du roi, meurt sans héritier, des suites d'une chute de cheval. Pour tenter de faire face à un manque d'héritier légitime, Louis XIV décide de renforcer la maison royale en accordant, par un édit du 29 juillet 1714, le droit de succession, « à défaut de tous les princes de sang royal »73, au duc du Maine et au comte de Toulouse, deux fils bâtards légitimés qu'il avait eus de Madame de Montespan. Cette décision viole les lois fondamentales du Royaume, qui ont toujours écarté du trône les enfants bâtards et se heurte à une forte incompréhension74. Il semble que le roi soit prêt à renier les vieilles lois de succession pour écarter du trône et de la régence son neveu Philippe d'Orléans, son successeur potentiel, qu'il trouve paresseux et débauché75.
Mort du roi et succession
Article détaillé : Mort de Louis XIV.

Le 1er septembre 1715, aux alentours de 8 h 15 du matin, le roi meurt d'une ischémie aiguë du membre inférieur, causée par une embolie liée à une arythmie complète, compliquée de gangrène76, à l'âge de 76 ans. Il est entouré de ses courtisans. L'agonie a duré plusieurs jours. Sa mort met un terme à un règne de soixante-douze années et cent jours dont cinquante-quatre années de règne effectif.

Le Parlement de Paris casse son testament dès le 4 septembre76, ouvrant une ère de retour en force des nobles et des parlementaires. Pour la plupart de ses sujets, le souverain vieillissant est devenu une figure de plus en plus lointaine. Le cortège funéraire est même hué ou raillé sur la route de Saint-Denis. Cependant, de nombreuses cours étrangères, même traditionnellement ennemies de la France, ont conscience de la disparition d'un monarque d'exception ; ainsi Frédéric-Guillaume Ier de Prusse n'a besoin de donner aucune précision de nom lorsqu'il annonce solennellement à son entourage : « Messieurs, le roi est mort »77.
Caveau du roi
Cénotaphe de Louis XIV dans la basilique Saint-Denis.

Le corps de Louis XIV est déposé dans le caveau des Bourbons, dans la crypte de la basilique Saint-Denisn 14. Son cercueil est profané le 14 octobre 1793 et son corps jeté dans une fosse commune attenante à la basilique, vers le nord78.

Au XIXe siècle, Louis-Philippe Ier commande un monument dans la chapelle commémorative des Bourbons à Saint-Denis, en 1841-1842. L'architecte François Debret est chargé de concevoir un cénotaphe, en remployant plusieurs sculptures d'origines diverses : un médaillon central représentant un portrait du roi de profil, réalisé par l'atelier du sculpteur Girardon au XVIIe siècle, mais dont l'auteur précis n'est pas connu, entouré de deux figures de Vertus sculptées par Le Sueur et provenant du tombeau de Guillaume du Vair, évêque-comte de Lisieux, et surmonté d'un ange sculpté par Jacques Bousseau au XVIIIe siècle, provenant de l'église de Picpus. De part et d'autre de cet ensemble de sculptures sont placées quatre colonnes en marbre rouge provenant de l'église Saint-Landry, et des bas-reliefs provenant du tombeau de Louis de Cossé à l'église du couvent des Célestins de Paris (les génies funéraires provenant du même tombeau ont été déplacés par Viollet-le-Duc au musée du Louvre)79.
Figure de l'absolutisme à la française
Louis XIV en 1661 par Charles Le Brun. À 23 ans, il décide de prendre réellement le pouvoir en devenant monarque absolu.

Sous Louis XIV, parfois appelé le Roi-Soleil (appellation tardive qui remonte à la monarchie de Juillet, même si le roi prend cet emblème lors de la fête du Grand Carrousel, le 5 juin 166280), la monarchie devient absolue de droit divin. La légende raconte qu'il aurait alors dit aux parlementaires réticents le célèbre mot « L'État, c'est moi ! », mais le fait est erroné. En réalité, Louis XIV se dissocie de l'État, dont il se définit lui-même comme étant seulement le premier serviteur81,82. D'ailleurs, sur son lit de mort, il déclare en 1715 : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours »83. Pourtant la phrase « l'État, c'est moi » résume l'idée que ses contemporains se sont fait du roi et de ses réformes centralisatrices. D'un point de vue plus philosophique, pour les théoriciens de l'absolutisme du XVIIe siècle français, imprégnés de néoplatonisme, cette formule signifie que l'intérêt du roi n'est pas seulement le sien propre, mais aussi celui du pays qu'il sert et qu'il représente. Bossuet note à ce propos : « le roi n'est pas né pour lui-même, mais pour le public »84.
Pratique de l'absolutisme
Pensée absolutiste
Buste de Hobbes à 58 ans de trois quart, regard scrutateur, lèvres timidement pincées, calotte sur la tête.
Thomas Hobbes (1588-1679) qui a écrit en France son livre majeur Léviathan (Thomas Hobbes) est un contemporain de Louis XIV.

Les Mémoires pour l'instruction du dauphin donnent un aperçu de la pensée de Louis XIV sur l'absolutisme. Le livre n'a pas été écrit directement par le roi. Il a été « pour partie dicté au président Octave de Prérigny puis à Paul Pellisson85 », tandis que pour l'autre partie, le roi a juste indiqué en note ce qu'il voulait voir dans le livre. Si ces Mémoires constituent un ensemble assez disparate « de tableaux militaires et de pensées sans autre fil conducteur que la chronologie86 », il a malgré tout permis de donner à Louis XIV « la figure du roi-écrivain » que Voltaire a reprise et amplifiée, en faisant de Louis XIV un roi-philosophe platonicien précurseur du despotisme éclairé87. Si l'on considère le texte en lui-même, il est fortement imprégné, comme l'est d'ailleurs la société cultivée du Grand Siècle88, de pensée néo-stoïcienne.

Ce livre montre bien l'attrait de Louis XIV pour la concentration du pouvoir. Chez lui, le pouvoir est d'abord synonyme de liberté d'action tant face aux ministres qu'à tout autre corps constitué. La pensée de Louis XIV, proche ici de celle de Richelieu, est résumée par la formule « Quand on a l'État en vue, on travaille pour soi », formule qui s'oppose à la pensée de Thomas Hobbes qui met plus l'accent sur le peuple et la multitude89. Toutefois, chez Louis XIV, la liberté est limitée par des thématiques stoïciennes : la nécessité de résister aux passions, la volonté de se dépasser, l'idée d'« équilibre tranquille (l’euthymia d'un Sénèque90) ». Dans ses Mémoires, Louis XIV note :

    « C'est qu'en ces accidents qui nous piquent vivement et jusqu'au fond du cœur, il faut garder un milieu entre la sagesse timide et le ressentiment emporté, tâchant pour ainsi dire, d'imaginer pour nous-même ce que nous conseillons à un autre en pareil cas. Car, quelque effort que nous fassions pour parvenir à ce point de tranquillité, notre propre passion, qui nous presse et nous sollicite au contraire, gagne assez sur nous pour nous empêcher de raisonner avec trop de froideur et d'indifférencen 15. »

Atteindre cet équilibre suppose un combat contre soi-même. Louis XIV remarque, « il faut se garder contre soi-même, prendre garde à son inclinaison et être toujours en garde contre son naturel »n 16. Pour atteindre cette sagesse, il recommande l'introspection : « il est utile […] de se remettre de temps en temps devant les yeux les vérités dont nous sommes persuadés »n 17. Dans le cas du dirigeant, il ne faut pas seulement bien se connaître, il faut également bien connaître les autres : « Cette maxime qui dit que pour être sage il suffit de se bien connaître soi-même, est bonne pour les particuliers ; mais le souverain, pour être habile et bien servi, est obligé de connaître tous ceux qui peuvent être à la portée de la vue »n 18.
Droit divin

Lors du sacre de Reims, le roi « est placé à la tête du corps mystique du royaume » et devient, au terme d'un processus commencé sous Philippe le Bel, le chef de l'Église de France94. Le roi est le lieutenant de Dieu dans son pays et, d'une certaine façon, ne dépend que de lui. Dans son livre Mémoires pour l'instruction du dauphin, il note « Celui qui a donné des rois aux hommes a voulu qu'on les respectât comme ses lieutenants, se réservant à Lui seul le droit d'examiner leur conduite »95. Chez Louis XIV, la relation à Dieu est première, son pouvoir venant directement de Lui. Il n'est pas d'abord humain (de jure humano) comme chez Francisco Suárez et Robert Bellarmin96. Chez le Grand roi, la relation à Dieu ne doit pas être seulement « utilitaire ». Il déclare au dauphin « Gardez-vous bien, mon fils, je vous en conjure, de n'avoir de la religion que cette vue d'intérêt, très mauvaise quand elle est seule, mais qui d'ailleurs ne vous réussirait pas, parce que l'artifice se dément toujours et ne produit pas longtemps les mêmes effets que la vérité »97.

Louis XIV est particulièrement attaché à trois hommes de Dieu : David, Charlemagne et Saint Louis. Il expose le tableau David jouant de la harpe dans son appartement à Versailles. Charlemagne est représenté aux Invalides et à la chapelle royale de Versailles. Enfin, il fait déposer au Château de Versailles des reliques de Saint Louis. Par contre, il n'aime guère être comparé à Constantin Ier (empereur romain) et fait transformer la statue équestre que Le Bernin a réalisée de lui en Constantin, en statue équestre de Louis XIV sous les traits de Marcus Curtius96.
Pratique modérée de l'absolutisme
Tableau représentant un homme.
Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud.

Contrairement à la vision de Bossuet qui tend à assimiler le roi à Dieu, Louis XIV ne se considère que comme le lieutenant de Dieu pour ce qui concerne la France98. À ce titre, il se voit comme l'égal du pape et de l'empereur. Dieu est pour lui un dieu vengeur, ce n'est pas le Dieu de douceur que commence à promouvoir François de Sales. C'est un Dieu qui, par l'intermédiaire de sa Providence, peut châtier de façon immanente ceux qui s'opposent à lui. En ce sens, la peur de Dieu vient limiter l'absolutisme99.

Même chez Bossuet - un pro-absolutiste pour qui « Le prince ne doit rendre compte à personne de ce qu'il ordonne » - le pouvoir royal a des limites. Dans son livre Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, il écrit : « Les rois ne sont pas pour cela affranchis des lois ». En effet, la voie que doit suivre le roi est pour ainsi dire balisée : « Les rois doivent respecter leur propre puissance et ne l'employer qu'au bien public », « le prince n'est pas né pour lui-même mais pour le public », « Le prince doit pourvoir aux besoins du peuple »100.

Louis XIV est plus politique et plus pragmatique que les grands ministres qui l'assistent pendant la première partie de son règne. Il se méfie d'ailleurs de leur absolutisme pré-technocratique. Parlant d'eux, il note en substance : « nous n'avons pas affaire à des anges mais à des hommes à qui le pouvoir excessif donne presque toujours à la fin quelque tentation d'en user »101. À cet égard, il reproche à Colbert ses références répétées au cardinal de Richelieu101. Cette pratique modérée est aussi visible chez les intendants qui recherchent le consensus avec les territoires dont ils ont la charge102. Mais cette modération a son revers. Ne voulant pas recommencer les erreurs de la Fronde, Louis XIV est amené à composer avec les institutions traditionnelles, ce qui a pour conséquence d'empêcher une modernisation en profondeur du pays et de laisser se maintenir nombre « d'institutions désuètes et parasitaires »103. Par exemple, si les magistrats doivent « rigoureusement se tenir à l'écart des zones sensibles de la politique royale comme la diplomatie, la guerre, la fiscalité ou les grâces », le corps de la magistrature n'est ni réformé, ni restructuré : au contraire, il est renforcé dans ses prérogatives103. De même, alors qu'il veut rationaliser l'administration, les besoins financiers le poussent à vendre des offices, de sorte que, pour Roland Mousnier, la « monarchie est tempérée par la vénalité des offices »104. Notons ici que, si pour Mousnier, malgré tout, Louis XIV est un révolutionnaire i.e un homme de changement, de réformes profondes, Roger Mettan dans Power and Factions in Louis XIV's France (1988) et Peter Campbell dans son Louis XIV (1994), le voient comme un homme dépourvu d'idée réformatrice105.
La cour comme instrument de l'absolutisme

La cour permet de domestiquer la noblesse106. Certes, elle n'attire que de 4 000 à 5 000 nobles, mais il s'agit des personnages les plus en vue du royaume. Revenus sur leur terre, ceux-ci imitent le modèle versaillais et répandent les règles du bon goût106. Par ailleurs, la cour permet de surveiller les Grands et le roi prend bien soin d'être informé de tout107. L'étiquette assez subtile qui la régit lui permet d'arbitrer les conflits et de répandre une certaine discipline. Enfin, la cour lui fournit un vivier où sélectionner le personnel de l'administration civile et militaire108. Des règles de préséance byzantines renforcent l'autorité du roi en le laissant maître de décider ce qui doit être, tandis que s'installe une liturgie royale qui contribue à l'affirmation de son pouvoir divin109.
Oppositions à l'absolutisme durant la Fronde
Tableau représentant un homme
Le Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, musée des Beaux-Arts de Strasbourg.

Pour Michel Pernot, « La Fronde, tout bien pesé, est la conjonction de deux faits majeurs : d'une part l'affaiblissement de l'autorité royale pendant la minorité de Louis XIV ; d'autre part la réaction brutale de la société française à l'État moderne voulu par Louis XIII et Richelieu110 ». La grande noblesse, comme les petite et moyenne noblesses et les Parlements, ont des objections à avancer à la monarchie absolue, telle qu'elle se constitue. La grande noblesse est divisée par les ambitions de ses membres qui n'ont guère l'intention de partager le pouvoir et n'hésiteront d'ailleurs pas à combattre les petite et moyenne noblesses111. Celle-ci vise à « instaurer en France la monarchie mixte ou Ständestaat, en donnant le premier rôle dans le royaume aux États généraux ». En cela, elle s'oppose aux Grands qui veulent surtout garder une influence forte dans les instances principales de l'État — en y siégeant eux-mêmes ou en y faisant siéger des fidèles — et aux Parlements qui ne veulent surtout pas entendre parler des États généraux112.

Le Parlement n'est absolument pas un parlement au sens moderne. Il s'agit de « tribunaux d'appel jugeant en dernier ressort »26. Les parlementaires sont propriétaires de leur charge, qu'ils peuvent transmettre à leur héritier moyennant le paiement d'une taxe appelée la paulette113. Les lois, ordonnances, édits et déclarations doivent être enregistrés avant d'être publiés et appliqués. À cette occasion, les parlementaires peuvent émettre des objections ou « remontrances » quant au contenu, lorsqu'ils pensent que les lois fondamentales du royaume ne sont pas respectées. Pour faire plier le Parlement, le roi peut adresser une lettre de jussion, à laquelle le Parlement peut répliquer par des remontrances réitérées. Si le désaccord persiste, le roi peut utiliser la procédure du lit de justice et imposer sa décision114. Les magistrats aspirent à « rivaliser avec le gouvernement dans les affaires politiques »115 et ce d'autant plus que, au même titre que le conseil du roi, ils émettent des arrêts. De nombreux magistrats sont opposés à l'absolutisme. Pour eux, le roi ne doit utiliser que sa « puissance réglée, c'est-à-dire limitée à la seule légitime »116. Lors du lit de justice du 18 mai 1643, l'avocat général Omer Talon demande à la régente « de nourrir et élever sans entrave sa majesté dans l'observation des lois fondamentales et dans le rétablissement de l'autorité que doit avoir cette compagnie (c'est du Parlement qu'il s'agit), anéantie et comme dissipée depuis quelques années, sous le ministère du Cardinal de Richelieu »116.
Oppositions à l'absolutisme après la Fronde

La crise financière du milieu des années soixante-dix est accompagnée d'une forte hausse de la fiscalité, autant par l'augmentation des taux que par la création de nouveaux impôts. Cela entraîne des révoltes dans le Bordelais et surtout en Bretagne (révolte du papier timbré), où les forces armées doivent rétablir l'ordre117. Le Languedoc et la Guyenne connaissent une conspiration animée par Jean-François de Paule, seigneur de Sardan, soutenu par Guillaume d'Orange. Cette conspiration est assez vite étouffée118. Toutefois, si l'on considère qu'en France les révoltes ont de tout temps été chose courante, force est de constater qu'elles sont rares sous le règne de Louis XIV. Cela tient pour beaucoup au fait que, contrairement à ce qui s'est passé durant la Fronde, elles ne reçoivent que peu de soutien de la noblesse — en dehors du complot de Latréaumont — car celle-ci est employée dans les armées du roi ou occupée à la cour. Par ailleurs, le roi dispose d'une force armée qu'il peut déployer rapidement et la répression est rigoureuse119. Malgré cela le poids de l'opinion publique reste fort. En 1709, période de famine et de défaite militaire, elle contraint le monarque à se séparer de son secrétaire d'État à la Guerre, Michel Chamillart120.
Gouvernement royal
Obéissance des Provinces et des Parlements
Sceau du roi
Moulage du contre-sceau du grand sceau de Louis XIV, roi de France. Archives nationales SC-D116bis.

Le roi se fait très tôt obéir par les Provinces : en réponse aux révoltes de la Provence (Marseille en particulier), le jeune Louis XIV envoie le duc de Mercœur pour réduire la résistance et réprimer les rebelles. Le 2 mars 1660, le roi étant entré dans la ville par une brèche ouverte dans les remparts, il change le régime municipal et soumet le Parlement d'Aix. Les mouvements de contestation en Normandie et en Anjou se terminent en 1661. Malgré le déploiement de force, l'obéissance est « plus acceptée qu'imposée »121,122.

Le jeune souverain impose son autorité aux Parlements. Dès 1655, il impressionne les parlementaires en intervenant, en costume de chasse et le fouet à la main, pour faire cesser une délibération. Le pouvoir des Parlements est diminué par la mise en place de lits de justice sans la présence du roi, ainsi que par la perte de leur titre de « cour souveraine » en 1665, et par la limitation, en 1673, de leur droit de remontrance123.
Réorganisation administrative et financière

La première partie du règne de Louis XIV est marquée par de grandes réformes administratives et surtout par une meilleure répartition de la fiscalité. Les douze premières années voient le pays en paix retrouver une relative prospérité124. On passe progressivement d'une monarchie judiciaire (où la principale fonction du roi est de rendre justice) à une monarchie administrative (le roi est à la tête de l'administration) ; de grandes ordonnances administratives accentuent le pouvoir royal : les terres sans seigneur deviennent terres royales, ce qui permet la réorganisation fiscale et celle des droits locaux. Le roi crée le Code Louis en 1667, stabilisant la procédure civile, l'ordonnance criminelle en 1670, l'ordonnance sur le fait des eaux et forêts (étape cruciale de la réorganisat
Louis XIV est plus politique et plus pragmatique que les grands ministres qui l'assistent pendant la première partie de son règne. Il se méfie d'ailleurs de leur absolutisme pré-technocratique. Parlant d'eux, il note en substance : « nous n'avons pas affaire à des anges mais à des hommes à qui le pouvoir excessif donne presque toujours à la fin quelque tentation d'en user »101. À cet égard, il reproche à Colbert ses références répétées au cardinal de Richelieu101. Cette pratique modérée est aussi visible chez les intendants qui recherchent le consensus avec les territoires dont ils ont la charge102. Mais cette modération a son revers. Ne voulant pas recommencer les erreurs de la Fronde, Louis XIV est amené à composer avec les institutions traditionnelles, ce qui a pour conséquence d'empêch