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171-tir79

Médaille en bronze,  de la Monnaie de Paris (Poinçon corne d'abondance à partir de 1880) .
Frappée en 1967 .
Bel patine ancienne de couleur chocolat .
Quelques traces de manipulation, des oxydations et des chocs sur la tranche .

Artiste / Graveur / Sculpteur : Hélène GUASTALLA (1903-1983)  .

Dimension : 67 mm .
Poids : 135 g .
Métal : bronze .

Poinçon sur la tranche (mark on the edge)  :  Corne d'abondance +
bronze + 1967 .

Envoi rapide et soigné.

Le support n'est pas à vendre .
Stand is not for sell .



Andrea MantegnaN 1, né à Isola di Carturo, vers 1431 et mort le 13 septembre 1506 à Mantoue, est un graveur et peintre italien de la Première Renaissance qui a rompu définitivement avec le style gothique en plein milieu du XVe siècle, sans se départir de cette attitude tout au long de sa vie.

Marqué par l'héritage gréco-romain, exploitant la perspective par ses recherches sur le raccourci, il innove en matière d'architecture feinte, avec des décors muraux, des voûtes, créant des scènes d'une grande virtuosité, grâce entre autres au trompe-l'œil et à un sens du détail.

Au-delà de Mantegna peintre de cour, émerge avec lui, dans l'art occidental, la figure centrale de l'artiste, du génie, qui fait école, et dont l'impact culturel se mesure des siècles plus tard. Andrea Mantegna est né probablement en 1431N 2 dans un petit village, Isola di Carturo (aujourd'hui Isola Mantegna, commune de Piazzola sul Brenta), situé non loin de Padoue, sur les terres de la République de Venise. Gardant des troupeaux2, il est le second fils d'un charpentier-menuisier prénommé Biagio, de condition modeste, qui meurt entre 1449 et 14513.

Avant l'âge de onze ans, confié par ses parents en adoptionN 3,3, il entre comme apprenti chez le peintre Francesco Squarcione, qui est à la tête d'un atelier à Padoue, l'un des plus importants de cette région. Ancien tailleur et brodeur, Squarcione se passionne pour l'art ancien et la rhétorique. Il est, à l'image de son compatriote Pétrarque, amateur d'antiquités romaines, et avait amassé une quantité impressionnante d'objets datant de l'Empire romain, voire, grâce aux liens commerciaux entretenus par Venise1, de la Grande Grèce (statues en marbre, vases, bronzes, bas-reliefs, etc.). Sa collection lui sert de modèle pour ses commandes dans le goût du temps5, et on compte jusqu'à 137 élèves l'ayant assisté — dont les ferrarais Cosmè Tura et Francesco del Cossa1 —, tant son atelier était réputé dans toute l'Italie1.

Le 23 mai 1445, dans le plus ancien document mentionnant son existence, Andrea Mantegna est appelé « Andrea pictore » : il s'agit du codicille d'un testament liant Squarcione à un notaire de Padoue3. Tommaso Mantegna, le frère aîné d'Andrea, également tailleur, vit dans le quartier de Santa Lucia, non loin de l'atelier2. Imprégné par l'humanisme renaissant1, Squarcione lui enseigne le latin, les auteurs classiques, et lui donne à étudier des fragments de sculpture romaine, et par là, les figures, les volumes, la mise en perspective, comme le souligne Giorgio Vasari en ces termes : « [Mantegna] s'exerçait à partir d'objets en plâtre, copiés de statues antiques, et sur des copies de peintures, qui venaient de différents endroits, et en particulier de la Toscane et de Rome » (Les Vies, III). L'apprenti se passionne alors pour l'antiquité et va rester six ans au service du maître. Il est témoin des travaux de l'artiste florentin Donatello entrepris pour la ville à partir de 1443. La sensibilité au monde classique et le goût des antiquités deviennent l'une des composantes fondamentales de son langage artistique, qu'il a suivi tout au long de sa carrière. Mantegna quitte l'atelier de Squarcione, au moment d'un voyage effectué en compagnie du maître à Venise en 1448 ; les rapports se dégradent entre les deux hommes puisque Andrea attaque Squarcione en justice pour travaux impayés : Mantegna s'affranchit et part gagner sa vie2.
Padoue : premières œuvres
Martyre de saint Jérôme, partie des fresques de la chapelle Ovetari (Padoue).

Âgé de dix-sept ans, Mantegna accomplit ensuite son premier travail connu, un grand retable destiné à l'église Sainte-Sophie de Padoue, détruit au XVIIe siècle6 : c'était une Vierge à l'Enfant dans une conversation sacrée entre saints, probablement inspirée par l'autel de la basilique Saint-Antoine conçu par Donatello. De cette époque date son Saint Marc (Francfort, musée Städel).
Fresques de la chapelle Ovetari

Andrea, encore dans sa minorité, se voit replacé sous la tutelle de son frère Tommaso qui l'autorise à entreprendre en société la décoration de la chapelle de la famille Ovetari située dans l'église des érémitiques. L'œuvre, en partie détruite en 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale7, avait été confiée à une équipe hétérogène de peintres, où émergea peu à peu la personnalité de Mantegna, capable également d'affiner sa technique. Durant le chantier, Niccolò Pizzolo, ancien élève de Squarcione, entre en conflit avec Mantegna, ce dernier voulant s'occuper d'une partie de la chapelle qui au départ ne lui était pas attribuée. De plus le manque de fonds, en mai 1449, fait que les travaux s'arrêtent en 14518.

L'engagement dans la chapelle Ovetari, commande qui va s'étaler sur neuf années, n'empêche pas le peintre d'accepter d'autres tâches. En 1447, il avait rencontré le notaire vénitien Ulisse degli Aleotti (mort en 1488) qui lui commande quelque temps plus tard le Saint Jérôme (musée d'art de São Paulo), dont il existe une étude sur papier ; Degli Aleotti Le 21 juillet 1452, Mantegna termine à Padoue la lunette du portail central de la basilique Saint-Antoine, conservée au Museo antonianoN 4. Pour ce travail, il expérimente pour la première fois le point de vue di sotto in sù (vu du dessous vers le haut), qu'il a ensuite appliqué aux fresques de la deuxième phase des travaux aux érémitiques qui reprirent en effet en novembre 1453 pour se terminer en 1457. Pizzolo, mort en 1453, laissait à Mantegna une grande partie des bénéfices de cet accomplissement. Les peintres Ansuino da Forlì et Bono da Ferrara travaillèrent sans doute à cet ouvrage entré dans sa deuxième phase, tandis que deux peintres vénitiens, Antonio Vivarini et Giovanni d'Alemagna, s'étaient jadis attelés à la première. En 1457, la princesse commanditaire Ovetari intente une action en justice contre Mantegna aux motifs que, dans l'une des fresques de la chapelle, celle de l'Assomption, il n'avait peint que huit apôtres au lieu de douze, pour manque d'espace11.

1453 est l'année du mariage de Mantegna avec Nicolosia Bellini, la fille du peintre Iacopo Bellini, également père de deux fils devenus peintres, Giovanni et Gentile. Du fait de cette union, certains chercheurs estiment que Mantegna a subi l'influence de Bellini, et d'une manière générale, de la peinture vénitienne de cette période primo-renaissante qu'il va cependant marquer par son talent précoce et ses audaces5. Sa Présentation au Temple est un tableau daté de 1455, qui présente la particularité de ressembler à celle peinte par Giovanni Bellini datée 1460, mais présente des teintes plus constastées et lumineuses2.

Au moment de ses fiançailles avec Nicolosia, il reçoit la commande d'un polyptyque destiné au maître-autel de la basilique Sainte-Justine. Le retable de saint Luc, aujourd'hui conservé à la pinacothèque de Brera (Milan), est constitué de douze panneaux représentant des saints bénédictins. Il achève et signe en 1454 une Sainte Euphémie, tempera sur lin conservée au musée de Capodimonte (Naples), qui rappelle dans sa composition la Vierge en assomption de la chapelle Ovetari, et où l'on devine encore l'influence de l'atelier de Squarcione2. Deux ans plus tard, il entame la première version du Martyre de saint Sébastien qu'il achève en 1459.
Vérone et le Retable de saint Zénon

Fin 1456, le notable vénitien Gregorio Correr (1409-1464), abbé de la basilique San Zeno de Vérone et futur patriarche de Venise, lui passe commande d'un retable destiné au chœur de l'édifice pour la partie supérieure du maître-autel. Ce nouveau travail prend au moins trois années au jeune peintre, il l'achève en son atelier padouan, avec ce souci du détail qui le caractérise et justifie sa relative lenteur12. Le Retable de saint Zénon est un polyptyque centré sur la figure de la Madone entouré d'anges musiciens, avec de chaque côté, deux panneaux comportant chacun quatre saints. La prédelle montre trois compositions tirées de la vie et de la Passion du Christ. L'œuvre est la première de son genre en Italie du Nord, et Vérone voit éclore une nouvelle école de peintres dont l'un des maîtres est Girolamo dai Libri13.

Le maître-autel est encore en construction en 1460, ce que révèle la correspondance que Mantegna commence à échanger avec les princes de Mantoue, qui désirent l'attirer à leur cour12. Malgré son succès et l’admiration dont il fait l’objet, Mantegna quitte de bonne heure le Padoue de sa jeunesse.
Sa vie à Mantoue (1460-1506)
Maison construite par Mantegna à Mantoue sur un terrain offert par le marquis en 1476.
Au service d'un prince humaniste